A trop vouloir être dans le monde, on finit souvent par être du monde.
Voyez l’Eglise, qui a abdiqué l’essentiel de ce qui a fait sa doctrine depuis vingt siècles et qui aujourd’hui, par ses églises vides, par l’indignité de ses évêques et de son faux pape, paie le prix de soixante ans de reniements et de trahisons. Tout cela pour quoi ? Pour « accueillir les questions de l’époque », pour se « fondre dans la modernité », bref pour « être de son temps », au point de donner à une personnalité connue pour ses multiples amitiés au sein de la franc- maçonnerie la mission d’enquêter sur la pédophilie dans l’Eglise ! Autodestruction, bêtise ou amnésie volontaire d’une Eglise qui pour satisfaire l’air du temps a voulu oublier que la franc-maçonnerie est son ennemi historique ? Imagine-t-on le CRIF confier une mission à un antisémite ?
Quand on prétend détenir une vérité, on tient la barre, on reste ferme, on ne transige pas pour plaire à l’époque : on remplit sa mission. La mission de l’Eglise était de convertir pour sauver les âmes. Celle de Marine Le Pen était de convaincre pour sauver la France.
Euro, Europe, immigration, islam, dérives sociétales… sur de multiples sujets parmi les plus fondamentaux, Marine Le Pen a fait subir un véritable Vatican II au Front National “canal historique“. Comme l’Eglise, MLP a cru attirer des ouailles en collant à ce qu’elle croyait être l’époque, en s’écartant du message originel délivré par son père, en transigeant avec une ambiance sociétale pourtant artificiellement créée par ses ennemis, en acceptant finalement les fruits d’une entreprise d’ingénierie sociale qui empoisonnent notre pays et notre civilisation.
Tout cela pour quoi ? Disons-le franchement : comme tous les partis politiques, le Rassemblement national est une entreprise. Une PME dont la raison d’être n’est pas de répandre sa vérité mais de faire du fric pour payer son personnel. Alors cette PME fait des études de marché et change sa stratégie et son message en fonction des résultats. Affirmer que l’islam est compatible avec la République nous ferait mieux voir ? Pas de problème, on le proclamera désormais. Les Français sont plus soucieux de leur pouvoir d’achat que de l’immigration ? Pas de problème, on oubliera l’immigration ! L’essentiel est moins l’intérêt du pays que la rente électorale.
Ce Vatican II politique aura des conséquences pour le Rassemblement national. Il en a déjà. Selon un sondage, Eric Zemmour, tenant de la ligne qui était autrefois celle du Front National, vient de passer devant Marine Le Pen. Sans parti politique, électron libre tenant dans les médias le rôle de soupape de sécurité autrefois occupé par Jean-Marie Le Pen en politique, Eric Zemmour est entré par effraction dans les élections. Comme Trump, et au contraire des personnalités politiques classiques, le Système ne l’a pas vu arriver, ne l’a pas « calculé ». Zemmour n’aurait jamais du sortir de son rôle et se faufiler subrepticement jusqu’aux Présidentielles. Il ne faisait pas partie du jeu. C’est peut-être sa chance, d’autant, et cela se sent, qu’il n’a pas une entreprise à faire vivre et qu’il peut se payer le luxe de se moquer des “études de marché“ qui corrompent et infléchissent les discours. Il délivre le message qu’il pense juste et bon. Bref, il n’a rien à perdre et, pour le moment, il tient fermement la barre.
Eric Zemmour est-il pour autant à l’abri de son propre Vatican II ?
Nous le saurons bientôt. Si le souci d’Eric Zemmour est véritablement la France et son peuple, alors il doit envisager une solution de résilience au cas, probable, où il ne serait pas élu. Il devra fixer un nouveau cap. La stratégie électorale ayant échouée, il ne restera pas cinquante solutions. Pour être pleinement cohérent avec son discours, puisque la France est sa préoccupation et qu’elle est sur le point de disparaître, Eric Zemmour sera dans l’obligation d’appeler à la résistance. En d’autres termes, il devra alors lancer un appel pour que les Autochtones se rassemblent, s’organisent en société parallèle et luttent pour leurs droits (selon nous, sur les bases de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones). Il n’y a pas d’autre solution que celle-ci : après ces élections, ce Grand Rassemblement sera la seule manière d’assurer la résilience d’une partie du peuple français et de faire ainsi pièce au Grand Remplacement. Tout artifice intellectuel cherchant à réfuter cette solution relèverait alors d’un compromis avec le “monde“ et mènerait inexorablement à un Vatican II intellectuel et politique très proche de celui qu’a déjà fait Marine Le Pen.
De la même manière, Eric Zemmour doit maintenant déclarer son opposition formelle à toute forme d’obligation vaccinale. Il en va ici non de notre autochtonicité ou de notre francité mais de notre liberté. Comment la France pourrait-elle être encore la France si les Français ne sont plus francs ?
Antonin Campana