Les manifestations contre la loi sur les retraites confirment ce que nous avions déjà observé lors des mobilisations des Gilets jaunes, ou contre le passe-sanitaire : les populations allochtones ne se sentent pas concernées !
Les fractions islamisées pourraient tirer profit de ces troubles, mais il n’en est rien pour le moment. Elles ne paraissent pas pressées, préférant sans doute attendre que le processus de pourrissement de notre société arrive à son terme, pour la cueillir dès son effondrement. La guerre intérieure redoutée n’est probablement pas pour aujourd’hui, à moins bien sûr que certains Etats étrangers (l’Algérie pour le France, le Maroc pour la Belgique, la Turquie pour l’Allemagne…) ne décident, dans un environnement géopolitique qui leur serait favorable, d’activer leurs cinquièmes colonnes.
Ceci étant dit, le contexte des manifestations contre l’augmentation de l’âge de départ à la retraite révèle une fois de plus une fracture, que nous avions déjà soulignée dans d’autres textes, entre une France « périphérique » anti-macroniste qui s’oppose à cette loi (environ 70% des personnes interrogées par les instituts de sondage), et une France macroniste, recoupant les classes supérieures urbaines, qui approuve cette loi (environ 30%). Or c’est cette France CSP+ qui est aux commandes depuis des décennies et qui, de fait, est directement responsable, par ses choix, par ses décisions, par son idéologie, de la décadence qui affecte notre pays. Ouvrons une parenthèse pour souligner que cette classe, très républicaine, est le produit d’une sélection (scolaire, universitaire, sociale, idéologique) opérée par le régime lui-même. Nous y reviendrons.
Qu’est-ce que la « classe supérieure » ? Selon le géographe Christophe Guiluy (Les dépossédés, Flammarion, 2022) ce groupe social qui vit dans les grandes métropoles, agrège tous ceux qui gagnent, impôts déduits, plus de 3500€ par mois, soit 20 à 25% de la population. Tous les prescripteurs d’opinion en font donc partie, tous les « sachants » aussi, qui nous font la morale et nous culpabilisent. Les journalistes en sont, comme tous ceux qui s’expriment dans les médias : les experts, les politiciens, les artistes, les intellectuels… Les spots publicitaires, propagande qui véhicule une idéologie qui pollue nos esprits, ont été élaborés en son sein. Les acteurs de cinéma, les chanteurs, les économistes, les députés qui déterminent le « cadre », les magistrats qui punissent ceux qui en sortent, les sociologues qui expliquent la France profonde, les rédacteurs de programmes scolaires, les professeurs qui appliquent ces programmes, sans oublier, last but not least, les médecins de plateaux, auxiliaires zélés du contrôle social… en sont les dignes représentants.
Autrement dit, les classes populaires et moyennes sont soumises au pouvoir total et sans partage exercé par la classe supérieure. Un matraquage constant (médiatique, judiciaire, publicitaire, scolaire…) impose le point de vue des « premiers de cordée » tout en déconsidérant celui des « premiers de corvée ».
Or les « premiers de cordée » soutiennent la mondialisation (elle les a enrichis), les délocalisations industrielles (ils ne sont pas concernés), l’immigration et le « vivre ensemble » (ils sont protégés par le prix de l’immobilier urbain), l’écologie totalitaire (ils roulent en trottinette électrique), les dérives sociétale et LGBT (ils les expérimentent volontiers), le wokisme et l’annulation de notre culture européenne ( leur culture est celle du monde), sans oublier Emmanuel Macron (il défend leurs intérêts de classe)…
En bref, c’est la classe supérieure qui organise le déclassement des classes populaires et moyennes, et qui leur dit quoi en penser (elles auraient du s’adapter) et même quoi penser tout court. Ainsi le discours mondialiste, réchauffiste, sanitaire, LGBT, transhumaniste, féministe, immigrationniste… vient des classes supérieures pour être délivré aux classes populaires et moyennes. Les flux de la bien-pensance vont toujours dans ce sens là, de la minorité urbaine la plus riche à la majorité périphérique déclassée, et jamais dans l’autre sens.
La classe supérieure, qui constitue le socle électoral d’un Macron, fixe le politiquement correct et nie le Grand remplacement, tout en le mettant en œuvre. Elle donne des leçons de morale et d’humanité, elle prêche l’« ouverture » et la « mixité sociale » tout en s’enfermant dans des métropoles surprotégées et inaccessibles aux gens ordinaires. Le pouvoir de la classe supérieure est sans limite : elle décide des taxes, des impôts, du salaire minimum, de la manière d’écrire notre langue (une femme qui écrit des livres est désormais une « autrice »), des confinements « sanitaires », de l’ouverture des frontières, du peuplement allochtone de nos villages, et même de l’argent que nous avons le droit de retirer de nos comptes bancaires. Cela l’autorise à porter un regard dédaigneux sur les « populistes », les « sans-dents », les « déplorables » et autres « ploucs » astreints à subir en silence leur relégation économique, culturelle, politique, territoriale et ethnique, sous peine d’être fascisés.
La classe supérieure a fait sécession du peuple. Elle a vendu son âme aux 1%, ou plutôt aux 0.1% dont elle constitue le « larbinat » et la courroie de transmission. La sécession est radicale, à la fois économique (elle est riche), politique (elle vote Macron), territoriale (elle vit dans les grandes métropoles), culturelle (elle adhère à une culture mondialisée), sociétale (elle met en pratique le relativisme sexuel), social (elle cultive l’entre-soi). Pour la première fois de notre histoire, la classe supérieure se sent étrangère au peuple et l’est de fait, quel que soit le domaine où on la considère. Par ses intérêts, mais aussi par son esprit, elle s’extrait du reste de la nation. La fracture est telle qu’il n’est plus possible de se comprendre, comme si deux identités rivales cohabitaient sur le même territoire.
La classe supérieure n’aime pas le peuple dont elle est issue. C’est ce qu’elle nous dit lorsqu’elle manifeste son hostilité à Trump, au Brexit, à Marine Le Pen, au nationalisme, au populisme, aux terroirs, aux peuples, aux patries, à la France réelle et à son histoire qu’elle renie et accuse volontiers… Tout cela sent trop la « populace », le rance et le nauséabond, pour elle qui se veut « progressiste ».
De son côté, la classe majoritaire subit le pouvoir de ceux qui la méprise. Elle regarde une télévision contrôlée par des CSP+, elle lit des livres écrits par des CSP+, elle perçoit les prestations sociales décidées par des CSP+, elle vote pour des représentants CSP+, elle subit l’enseignement scolaire fixé par des CSP+, elle supporte les idées délirantes des CSP+ (mariage pour tous, GPA, PMA, LGBtisme, « vivre ensemble »…), elle paie cash l’insécurité générée par les politiques CSP+… Son état de sujétion est total !
Pourtant, face à cette classe supérieure, cette France périphérique reste encore fidèle à sa manière d’être et à son mode de vie traditionnel qui lui semble correspondre à la nature des choses. Elle ne comprend rien aux délires LGBTistes ou wokiste et se crispe devant ces idéologies que la classe supérieure prétend lui imposer. Elle veut simplement vivre comme elle l’entend, respirer comme elle l’entend, et même simplement survivre, maintenant que la classe supérieure a supprimé les emplois industriels, l’économie paysanne et une grande partie des services publics. Elle est consciente de sa relégation et pointe l’incompétence, la veulerie, l’affairisme, voire la trahison des « experts » et des politiciens de la classe supérieure. Elle remet en question les médias, c’est-à-dire le narratif de la classe supérieure. Elle défend sa dignité face à des bobos qui la ridiculise.
La France périphérique se révolte parfois. Quand cela se produit la classe dominante fait intervenir ses « black blocs » (gauchistes, écolo-terroristes…). Par les désordres qu’ils engendrent, ces black blocs déconsidèrent les manifestations et cassent la dynamique des mouvements. Les black blocs (les « black bourges ») proviennent eux aussi de la classe dominante. Ce sont des fils de bonnes familles qui veulent vivre des émotions fortes avant de rejoindre les postes lucratifs qui les attendent dans les médias, la publicité ou la finance. Ils défendent l’idéologie et les intérêts de leur classe et ils savent que leur avenir est tout tracé, au contraire de celui des enfants de Gilets jaunes, par exemple, qui, comme leurs parents, sont promis à vivre chichement pour boucler les fins de mois. La classe supérieure utilise aussi les « forces de l’ordre » qui sont à son service exclusif. La particularité de celles-ci est qu’elles sont constituées de gens venus des classes populaires, ce qui souligne encore l’état de sujétion dans lequel se trouve la France périphérique.
C’est peu dire que la classe sociale supérieure trahit son peuple et le cannibalise. Non seulement elle ne sert pas les intérêts de la nation mais œuvre en toute connaissance à sa déstructuration, à l’effacement de son identité, à son appauvrissement et au changement de sa population. La classe sociale supérieure, classe apatride, classe devenue étrangère au peuple autochtone, est une classe parasitoïde : « Parasitoïde : organisme qui se développe sur ou à l’intérieur d’un autre organisme dit « hôte » mais qui tue inévitablement ce dernier au cours de ce développement ou à la fin de ce développement ».
Le parasitoïde arrive maintenant à la fin de son développement, car notre peuple anémié ne pourra plus supporter très longtemps les poisons idéologiques que celui-ci sécrète. La classe supérieure, qui vit de notre peuple, disparaîtra avec lui. C’est écrit.
Viendra alors le tour des populations allochtones, bientôt : cela aussi est écrit.
Antonin Campana