Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Terre Autochtone

Terre Autochtone

Le blog des aborigènes d'Europe, par Antonin Campana


Tous ceux qui dénoncent le Grand Remplacement sans remettre en cause la République se disqualifient pour apporter des solutions

Publié par Antonin Campana sur 23 Avril 2023, 07:35am

Catégories : #Les joies de la nation Frankenstein, #Perspectives Autochtones

Tous ceux qui dénoncent le Grand Remplacement sans remettre en cause la République se disqualifient pour apporter des solutions

Il n’est pas possible d’avoir un discours cohérent contre le Grand Remplacement si l’on ne remet pas en question le régime républicain qui a violé la France en 1789 !

La République est en effet remplaciste d’une manière structurelle et systémique. Le Grand Remplacement relève mécaniquement de sa mythologie fondatrice.

Première chimère mythologique : considérer le peuple français comme une association  « d’individus isolés qui veulent se réunir » sous une « loi commune », c’est-à-dire un « corps d’associés » organisé autour d’un « contrat social » (Sieyès). Cette vue de l’esprit anthropologiquement stupide, historiquement fausse, mais qui est cependant le véritable postulat fondateur du régime, peut, sans doute, rendre compte de la constitution d’une association de pêcheurs à la ligne ou de joueurs de bridge, puisque les membres de ces associations (auparavant « isolés ») se sont effectivement associés dans un « corps » (le « club ») conformément au « règlement intérieur » de celui-ci (qui tient lieu de « loi commune » et de « contrat social »).

Néanmoins, un club n’est ni un peuple ni une nation. Il faut un esprit singulièrement déréalisant pour raconter que le  peuple français est un « corps d’associés » cohabitant selon un contrat social, et une bonne dose de sottise pour prétendre que ledit contrat est taillé à la mesure de l’Homme lui-même, et qu’en conséquence il peut convenir à tous les hommes !

Le «corps d’associés » a juridiquement remplacé le peuple français historique le 14 juillet 1790 lors de la fête de la Fédération qui scelle le « pacte républicain ». Il s’agit bien d’un Grand Remplacement ! Le premier ! Un remplacement en Droit, justifié par la mythologie de la construction de la nation. C’est une extermination symbolique, puisque le peuple réel est juridiquement effacé au profit d’une construction imaginaire qui prend sa place. C’est ce premier Grand Remplacement qui rend possible le remplacement que nous vivons actuellement. Celui qui n’a pas compris cela n’a pas compris la raison profonde de la catastrophe historique que nous connaissons aujourd’hui.

Le pacte républicain, fondé sur le principe d’universalité, obligeait à progressivement refouler dans la sphère privée les normes identitaires spécifiques des Français. Il fallait organiser le fonctionnement social et politique selon des valeurs universelles qui ne renvoient à aucune culture particulière. Le principe de citoyenneté n’autorise « aucune distinction » (entre autochtones et allochtones !) déclare ainsi le député Adrien Duport, l’un des rédacteurs de la déclaration des droits de l’homme. Conscient des conséquences de ce changement de paradigme, il précise : « les Turcs, les Musulmans, les hommes de toutes les sectes sont admis à jouir en France des droits politiques » (Discours devant l’Assemblée, 1791).

Dans ses principes, le « corps d’associés » forme en effet une « société ouverte ». L’unique condition pour le rejoindre est d’accepter le contrat social qui unit ses membres. Dès 1790, on ouvrira ainsi le corps d’associés aux Juifs, puis, à partir de 1795, aux populations européennes conquises par les armées révolutionnaires.

La colonisation doit s’analyser, elle-aussi, comme un processus (avorté) d’ouverture du corps d’associés aux peuples colonisés. Pour le comprendre, il faut lire notamment les ouvrages d’Arthur Girault, fondateur du droit colonial républicain. Girault le dit sans ambages : « Quoi de plus naturel […] que de transporter les Droits de l’homme au-delà des mers ? ». Et d’ajouter : « les habitants des colonies doivent avoir les mêmes droits, les mêmes garanties, les mêmes libertés que ceux de la métropole. Ils bénéficient de la même législation civile, ils sont placés sous la sauvegarde des mêmes principes constitutionnels, ils sont citoyens, électeurs, et envoient, comme les autres, leurs représentants siéger dans les assemblées ». L’objectif final ? : « en faire des Français comme les autres » ! Et si l’on n’y parvient pas, écrit Girault, si les colonisés se montrent « réfractaires » aux principes uniformisateurs du corps d’associés : « alors, pour les empêcher de jeter une note discordante au milieu de l’uniformité générale, on les extermine et on les refoule ». C’est de la même logique que procédait le génocide vendéen !

Deuxième chimère mythologique : un associé quel qu’il soit et d’où qu’il vienne est entièrement Français dès lors qu’il a accepté le contrat qui le rend Français à part entière. L’appartenance est strictement juridique, elle n’est plus liée à l’identité, et encore moins à la lignée.

L’affaire Dreyfus impose définitivement ce principe.

La question de l’innocence ou de la culpabilité du Capitaine n’est en effet pas la question centrale de l’Affaire. Deux conceptions se font face : il y a ceux qui pensent que l’association (l’intégration) sur une base juridique (contractuelle) fait de « vrais Français », loyaux et fidèles ; et il y a ceux qui estiment qu’on ne peut être un « vrai Français », loyal et fidèle, si l’on ne participe pas intimement de l’identité qui a fait la France. Dreyfus innocent, c’était valider la nation comme corps d’associés. Dreyfus coupable, c’était la remettre dangereusement en cause. 

Par l’innocence de Dreyfus, le régime a donc établi définitivement que l’appartenance juridico-administrative au « corps d’associés » supplante l’appartenance identitaire à un peuple, quel qu’il soit (le peuple juif dans le cas de Dreyfus). La francité (qu’est-ce qu’être Français ?) se réduira à un ensemble de critères administratifs décidés par des politiciens (code de la nationalité), dont l’application sera confiée à des fonctionnaires. L’identité réelle des Français « canal historique », entrave à l’universalisme républicain, trace et preuve du crime commis contre un peuple qui fut,  sera progressivement refoulée, niée et effacée. Génocide culturel ?

 Troisième chimère mythologique : les quantités ne comptent pas. Les conquêtes révolutionnaires comme la colonisation indiquent une volonté d’ouvrir le corps d’associés au « genre humain » tout entier. C’est le rêve d’une « République universelle » poursuivi par tous les républicains qui, tels Anarchasis Cloots, ne voient que des avantages à la dilatation du corps d’associés, par l’immigration de peuplement s’il le faut (« Tous les individus se précipiteront dans le sein de la république des individus unis, dans les bras du genre humain », Discours, 1792).

Un corps d’associés n’étant qu’un agrégat de « citoyens », c’est-à-dire de contractants égaux et interchangeables, rien ne s’oppose théoriquement à l’accroissement continuel de celui-ci. Cela va de soi pour tous ceux qui se situent dans une optique mondialiste, ou plus prosaïquement pour ceux qui entendent neutraliser par le nombre des autochtones en mal d’identité, voire pour ceux qui désirent procurer à l’oligarchie une main d’œuvre bon marché.

 L’immigration de peuplement provoque ainsi le second Grand Remplacement : remplacement ethnique qui fait écho au remplacement en Droit de 1790. Extermination réelle qui répond à l’extermination symbolique.

Il faut avoir conscience que c’est le remplacement en Droit qui rend possible et « légal » le remplacement ethnique ! Ou encore, que c’est le remplacement en Droit qui permet de nier le remplacement ethnique : on ne saurait remplacer le peuple autochtone puisque juridiquement celui-ci n’existe pas… ou plutôt n’existe plus. Dans un club de pêcheurs à la ligne, l’arrivée de nouveaux adhérents ne remplace pas les membres plus anciens : elle enrichit l’association, comme l’immigration « enrichit » le corps d’associés !

 Je le répète : tous ceux qui dénoncent le Grand Remplacement sans remettre en cause la République se disqualifient pour apporter des solutions. Ils n’ont tout simplement rien compris.

Antonin Campana

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
E
Les 10 commandements de la Résistance Française.....<br /> <br /> 1. Oublie Marianne. Regarde Marie.<br /> 2. Perds tes illusions politiques. Vise le Règne du Sacré-Coeur.<br /> 3. Rejette la puce. Porte la Médaille Miraculeuse.<br /> 4. Remplace le drapeau. Porte le scapulaire du Sacré-Coeur.<br /> 5. Propage le Rosaire. Tu seras soutenu dans toutes tes nécessités.<br /> 6. Propage l'image du Sacré-Coeur. Tu recevras abondance de grâces du Ciel.<br /> 7. Aspire le Précieux Sang du Christ par Ses Plaies. Tu lèveras l'Armée du Bien.<br /> 8. Consacre toi au Sacré-Coeur par le Coeur Immaculé de Marie. Tu seras enfin Français.<br /> 9. N'adore pas d'image mobile ou parlante (c'est la Bête de l'Apocalypse). Adore le Saint-Sacrement.<br /> 10. Résiste à la Marque de la Bête. Tu ressusciteras aux 1000 ans.<br /> <br /> Le 19 septembre 2023
Répondre
B
La thèse de l'article semble convaincante... jusqu'au moment où l'on se rend compte que le Grand Remplacement se produit aussi dans d'autres pays où il n'y a pas eu de Révolution Française, Sieyès ni quoi que ce soit. Je crois que vous prêtez beaucoup trop d'attention à un facteur contingent.
Répondre
A
Ce sont les idées de la Révolution qui comptent : elles se sont exportées !
A
Les lois de la République du moins doivent être changées et vite. En particulier les lois concernant la citoyenneté. Celle-ci soit être réservée aux autochtones avant tout. Les naturalisations doivent être exceptionnelles. Les immigrés extra-Européens ne devraient pouvoir obtenir qu'un statut de résident, rien de plus.
Répondre
R
En réponse à Liber : "A vrai dire l'article suppose l'Identité française établie, qui elle aussi tient du registre "mythologique" ". <br /> <br /> Toute personne de mon âge (bientôt 80 au compteur) et de bonne foi, ne peut que s'insurger devant cette assertion à l'emporte-pièce, sans le moindre argument, purement gratuite. Ou bêtement idéologique. J'ai passé mon enfance et ma jeunesse dans la banlieue ouest de Paris : partout, dans la rue, au lycée, que des Français blancs, dont quelques rares d'origine européenne (Italiens, Polonais). Et dans les campagnes, (80 % de la population à l'époque) c'étaient des gens du cru enracinés là depuis des générations, avec leurs patois et leurs accents encore bien vivants, leurs costumes traditionnels (Bretagne notamment) et les rudes conditions de vie de cette époque pour les classes populaires (pas d'eau courante, cabinet au fond du jardin). Certes, il y avait eu l'accueil d'un grand nombre d'Arméniens en 1915-16, mais l'impact en fut limité par le fait, d'une part, qu'il s'agissait d'Européens, d'autre part qu'il s'agissait de chrétiens, et qu'enfin ces populations se sont majoritairement concentrées sur Marseille. Ce n'est qu'au cours des années 50 et 60 que vinrent et s'amplifièrent les grands mouvements d'immigration de travail amenant en nombre Espagnols, Portugais, Maghrébins, et tant d'autres. Ils vivaient en France avec une carte de séjour et restaient des étrangers. La plupart vivaient en foyer SONACOTRA. Au fil du temps, forcément, leur visibilité dans l'espace public est devenue de plus en plus grande, mais, nonobstant leur présence sur le territoire, l'identité de la France restait indubitablement française. C'est la trahison des soi-disant élites (lesquelles, effectivement, ne cessent de se gargariser avec le mot "République") qui en prenant par décret, c'est-à-dire sans consultation des électeurs (1976, merci Chirac) la décision d'autoriser le regroupement familial pour ces populations, a ouvert les vannes de la submersion exponentielle à laquelle nous assistons depuis lors, cornaquée par les puissances mondialistes. Ceux qui trouvent ça bien ne voient pas plus loin que le bout de leur nez. Ou de leur nombril, c'est selon. Malheureusement, ils sont légions.
Répondre
G
En quoi ce que vous dites invalide l'article ? M. Campana ne dit pas que le GR date de la Révolution, mais qu'il est en est un fruit.<br /> <br /> Vous nous dites qu'avant les années 1950-1960, « l'identité de la France restait indubitablement française ». Vous avez raison. Mais ce n'est pas grâce à la République, au contraire, c'est malgré elle. Seulement, nous n'étions pas encore menacé d'invasion... Vous nous dites, en gros : la soumission de la République à l'envahisseur (à condition que celui-ci accepte ses valeurs, initialement), n'était pas un problème quand il n'y avait pas d'envahisseur... Certes, mais où un tel raisonnement mène-t-il ? Une fois qu'on a dit ça, on n'a pas été très loin...<br /> <br /> Vous nous dites aussi : « C'est la trahison des soi-disant élites, etc., etc. » Là, vous avez tort ! Les élites n'ont justement pas trahi, elles ont fait ce pour quoi elles étaient là : servir la République ! A partir du moment où toute l'Afrique a voulu s'écouler en France, on n'a pas pu s'y opposer sans s'opposer à la République... Pourquoi s'y serait-on opposer, d'ailleurs ? Au nom de quoi ? Rien, parmi les « valeurs » de la République, universelle par nature, n'aurait permis à celle-ci de combattre l'immigration massive... <br /> <br /> Il fallait soit s'opposer à la République, c'est ce dont on a accusé Jean-Marie Le Pen, soit accepter l'immigration massive, c'est ce qu'ont fait tous les autres.<br /> <br /> Aujourd'hui encore. Le robiespierro-bonapartiste Zemmour, par exemple, plutôt sympathique au demeurant, ne combat pas le GR en soi, seulement la non-assimilation massive. Un peuple de Noirs s'appelant Pierre ou Paul et chantant la Marseillaise chaque matin, cela lui irait très bien... Mais serait-ce encore la France ?
J
Si on ne prend pas les devants, la nature saura apporter une solution "naturelle" mais éventuellement pénible à ce formatage reglementaire des individus, qui s'apparente à la consanguinité et conduit à la dégénérescence.
Répondre

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents