Dans 1984, le Parti publie des statistiques de production que tout le monde sait fausses, mais que tout le monde doit tenir pour vraies.
L’Union Soviétique procédait de la même manière. Il ne manquait jamais de chaussures dans l’empire des Soviets puisque le Parti disait qu’il n’en manquait pas !
En Oceania, comme en Union soviétique, la réalité vécue s’incline devant l’imaginaire imposé par la Parti unique : même si les étagères sont vides tout le monde se persuade qu’il ne manque de rien !
Cette hyperréalité impose la création d’un bouc émissaire dont la fonction est d’expliquer les carences trop visibles et susceptibles de faire exploser l’hyperréalité : s’il manque des chaussures, c’est en raison des traîtres à la solde de Goldstein (1984) ou des capitalistes qui ont saboté l’appareil de production. Le Parti, quant à lui, est exempt de tout reproche : il ne se trompe pas et n’est jamais défaillant.
Il va sans dire que dans un tel cadre, les traîtres, simples victimes émissaires innocentes, sont toujours châtiés.
Nous venons de décrire ici le fonctionnement d’une dictature de type archaïque, d’une dictature à l’ancienne qui, ouvertement et sans finesse, tord le bras à la réalité pour mieux imposer son imaginaire. Or, quittant les horizons habituels de la dictature occidentale soft fondée sur les neurosciences, Macron vient d’adopter définitivement la dictature brutale de type soviétique.
Voyez l’imaginaire qu’il veut imposer, et que ses soutiens répercutent à foison : « la France ne manque ni de lits d’hôpitaux, ni de soignants / Les vaccins sont efficaces / La stratégie vaccinale est la bonne stratégie / Le Gouvernement ne se trompe pas / Si les hôpitaux sont saturés, c’est en raison de saboteurs non vaccinés, véritable non-citoyens, quasi traîtres qui mettent à mal le système hospitalier soutenu par la Gouvernement / Il est normal et légitime que ces gens soient punis / etc. ».
Pourtant la réalité, la vraie, est là :
- 5700 lits d’hôpitaux ont été supprimés par le gouvernement rien qu’en 2020 et il manque des milliers de soignants suspendus par ce même gouvernement. En raison des politiques gouvernementales, l’Hôpital est saturé de la même manière, tous les ans, à la même période (la preuve en vidéo ci-dessous) ;
- Les hôpitaux ne sont pas saturés par des non vaccinés puisque plus de la moitié des lits sont occupés par des… vaccinés. Entre le 22 novembre et le 19 décembre (rapport DREES du 31 décembre) sur 21030 patients Covid hospitalisés en métropole, 9111 n’étaient pas vaccinés et 11919 étaient vaccinés soit, 56.67% de vaccinés !
- Le pseudo-vaccin ne marche pas et la stratégie gouvernementale est criminelle.
Mais le réel n’existe plus. Journalistes, médecins de plateaux, politiciens lui préfèrent l’imaginaire gouvernemental : les non vaccinés saturent les hôpitaux, les non vaccinés fatiguent nos soignants et il convient désormais de se demander s’il faut porter assistance à cette classe de sous-citoyens déjà soumis à un Droit spécial, en attendant qu’ils soient traités comme des sous-hommes !
Je ne sais plus quel dissident soviétique assimilait la dictature en URSS à un mur, et celle qu’il voyait en Occident à du coton. Il disait en substance qu’il valait mieux le mur car il réveillait les endormis qui s’y cognaient, alors que le coton prolongeait indéfiniment leur léthargie. Macron vient d’opter pour le mur, et il faut nous féliciter de son insondable bêtise.
A tous, je souhaite un prompt réveil et un retour au réel le moins douloureux possible!
Antonin Campana