Visiblement, pour plaire aux musulmans, le pape François est en mesure de tenir les propos les plus absurdes. Dans une interview donnée au journal La Croix (17 mai), il affirme ainsi :
« L’idée de conquête est inhérente à l’âme de l’islam, il est vrai. Mais on pourrait interpréter avec la même idée de conquête la fin de l’Évangile de Matthieu où Jésus envoie ses disciples dans toutes les nations. »
Comparer l’évangélisation chrétienne au djihad musulman paraît assez surréaliste au regard de l’Histoire et du texte évoqué par le pape. Que dit l’Evangile de Matthieu ? Voici (c’est Jésus qui parle) : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père, et du Fils et du saint Esprit, leur enseignant à garder tout ce que je vous ai commandé » (Mat 28,19). « Faire des disciples » et « enseigner », c’est-à-dire convaincre et persuader par la raison et l’exemple, seraient assimilables au djihad ? Voici, pour remettre les choses à leur place, une citation du Coran : « Tuez les infidèles partout où vous les trouverez. Faites-les prisonniers ! Assiégez-les ! Placez-leur des embuscades ! S’ils font amende honorable, célèbrent l’office de la prière et payent la dîme, laissez-les poursuivre leur chemin ! » (S.9. V.5). Par quelle perversion de l’esprit peut-on comparer l’évangélisation prescrite par Jésus à la conquête ordonnée par Mahomet ?
Mais le vrai problème n’est pas là : pourquoi le pape s’est-il référé à Matthieu 28,19 alors qu’il disposait de références bibliques bien plus pertinentes ?
Il aurait pu invoquer la parabole des invités discourtois : un homme fait un grand festin mais les invités se dérobent. Il envoie son serviteur convier les pauvres de la rue. Ceux-ci ne viennent pas davantage. « Force les gens à entrer » dit alors le maître à son serviteur. (Lc 14,15-24). Le Compelle intrare (Force-les à entrer) sera repris par les Pères de l’Eglise, notamment Saint Augustin, pour légitimer l’usage de la force : « Et tu viens me dire qu’on ne doit pas employer la force pour libérer un homme de la perdition dans l’erreur ! Tu vois pourtant que Dieu (…) procède ainsi ! » (Augustin, Epistolae, 95,5). L’analyse augustinienne du Compelle intrare , bien qu’un peu forcée, se situe dans la Tradition de l’Eglise et aurait bien mieux illustrée la proximité avec les méthodes musulmanes de conquête que cette référence surprenante à Matthieu.
Mais il y a mieux d’un point de vue papal. Il aurait pu citer par exemple le verset suivant, bien plus percutant : « Mon ange marchera devant toi et te fera entrer chez les Amorréhens, les Hittites, les Périzzites, les Cananéens, les Hiwwites et les Jébouséens, et je les exterminerai » (Ex 23,23). Mais il est vrai que ce passage est tiré de l’Ancien Testament et qu’il pourrait égratigner une autre religion d’amour, dont l’Eglise a déjà reconnu l’antériorité et la prééminence !
L’affirmation sous-entendue selon laquelle le « faites des disciples » de l’Evangile de Matthieu est de la même veine que le « Tuez les infidèles » du Coran, ne relève pas d’une maladresse, mais d’une volonté consciente de corrompre, dans la lettre et dans l’esprit, ce que disent les textes. Le pape falsifie, détourne et utilise la pensée du Christ pour rehausser une religion qui nie la divinité de celui-ci ! Le pape ne se trompe pas : il sème la confusion et il ment effrontément. Il nous ment !
Mais il y a plus grave. Car le pape n’ignore pas que toute la hiérarchie ecclésiastique et tous les fidèles de l’Eglise un tant soit peu versés dans la théologie chrétienne, verront la supercherie. Lorsqu’il donne son interview, il sait que tous seront conscients qu’assimiler l’évangélisation selon Jésus, au djihad selon Mahomet, est à la fois grossier et malhonnête. En illustrant volontairement son propos d’une référence absurde à l’Evangile de Matthieu, alors que tant d’autres références auraient été plus pertinentes, l’objectif du pape-qui-ment est de nous révéler qu’il ment ! Il tombe les masques et assume, en bon jésuite, le mensonge pour la bonne cause : celle, désormais, de l’Islam ! Il réhabilite le mensonge, ce péché qui selon l’Apocalypse l’enverra dans « l’étang de soufre et de feu », à seule fin de réhabiliter une religion qui nie la divinité de Jésus, brûle les églises et persécute la chrétienté. Est-il fou ?
Le pape François n’est certainement pas fou. Mais force est de constater cependant qu’il fait tout son possible pour donner chair aux prophéties sur le dernier pape et l’antéchrist. Sans doute, sa manière à lui de laisser un nom. Le pauvre homme.
Antonin Campana