La notion de « privilège blanc » comme la sous-idéologie gravitant autour des mouvements woke et Black Lives Matter aux Etats-Unis traduisent une pensée superficielle, très proche du vide, qui dénote un manque de culture et d’instruction, une méconnaissance du passé et une incapacité à accéder à un raisonnement argumenté. La sous-pensée indigéniste, postcoloniale, décoloniale ou antiblanche est fondée sur des croyances péremptoires qui ne tiennent compte ni de la logique, ni des réalités, ni de l’Histoire. Elle exprime un fonctionnement névrotique qui découle d’une altération de la perception du réel et de la différence de l’autre. Nous observerons que ce fonctionnement névrotique entraîne le sujet qui en souffre dans un univers pervers de type sadomasochiste.
1. Le Blanc, figure du Père, tient le rôle du Maître
Dans l’inconscient masochiste, celui qui procure la douleur tient le rôle du Père : c’est lui, le Père, qui « bat l’enfant » (Freud : Un enfant est battu, 1919). Ce fantasme d’être battu physiquement ou humilié moralement par le Père produit dans l’imaginaire indigéniste la figure patriarcale du Maître Blanc tout puissant, doté de tous les « privilèges » du Père, notamment celui de donner la fessée, voire de manier le martinet.
La fessée dont il est question ici n’est pas uniquement symbolique. L’indigéniste semble prendre un certain plaisir, voire un plaisir certain, à parler de la fessée qu’il reçoit, selon son imaginaire, tant au niveau social (quand s’exerce selon lui le rapport dominant/dominé), qu’au niveau sociétal (quand le Blanc édicte les règles du jeu dominant/dominé), politique (quand le Blanc impose son pouvoir au dominé) ou économique (quand le dominé est placé au service du Blanc).
L’indigéniste imagine et met ainsi en scène des souffrances et des humiliations fantasmées. La douloureuse subordination qu’il expose en gémissant a la même finalité émotionnelle que les pleurs et les cris de l’enfant battu : provoquer la compassion. Mécanisme inconscient : il s’agit bien de solliciter l’amour du Blanc/Maître/Dominant. L’amour du Père ! Aujourd’hui, les manifestants BLM, enfants-rois qui se disent battus, attendent ainsi du Blanc/Père une preuve manifeste de son affection.
Le rapport amour/haine est typique du jeu théâtral sadomasochiste. Exposer le fantasme d’être battu à travers l’énoncé d’un « privilège blanc » qui autoriserait la fessée est très significative dans ce contexte. Car les mots ne sont pas innocents : dans l’histoire du théâtre, un « privilège » est un droit exclusif de donner une représentation. Décréter un « privilège blanc » revient alors à accorder aux Blancs les droits exclusifs du dominant dans une comédie sadomasochiste. Cette mise en scène théâtrale d’une servilité racialisée exprime tout le dérèglement pathologique qui affecte les indigénistes. Emportés dans leur tourbillon névrotique, ils exposent au monde leur totale incapacité à saisir le réel. Le Blanc, quant à lui, regarde tout cela d’un œil consterné : qui sont ces fous qui s’agitent ?
2. Le non-Blanc, figure de l’Enfant battu, tient le rôle du Dominé
Si dans le délire de persécution indigéniste le Blanc a un statut de dominant, le non-Blanc, dont la quintessence est le Noir, a un statut de dominé. L’indigéniste est dépendant d’une structure psychopathologique qui le victimise et lui permet de refouler un sentiment d’infériorité qui est sans doute à l’origine de son trouble mental. Cette structure psychopathologique le trompe en réduisant le Blanc bienfaiteur qui, comme le Père, le nourrit et l’éduque en sa Maison, au Blanc destructeur.
Pour alimenter son fantasme sadomasochiste, l’indigéniste délivre ainsi un nombre incalculable d’accusations paranoïaques. On imagine l’ampleur des troubles de celui qui ne voit, par exemple, dans la couleur blanche des compresses situées au centre des pansements qu’une invention des Blancs pour avilir les Noirs ! Ce stade pipi-caca de la pensée montre-t-il une fixation au stade anal ? Ce n’est pas certain, même si, symptomatiquement, les indigénistes aiment à souligner les sodomies policières dont ils se disent victimes.
Toutes ces accusations paranoïaques permettent à l’indigéniste de construire son statut d’Enfant battu. L’indigéniste trouve indéniablement un certain plaisir, presque sexuel, à construire sa narrative. Cependant, le psychothérapeute qui débarrasserait celle-ci des délires de persécution et des accusations paranoïaques qui nourrissent la pathologie, trouverait une volonté de s’autopunir, de s’autohumilier, voire de s’autodétruire qui, à côté de l’absence d’autocritique et de la psychorigidité qui caractérisent le sujet indigéniste, structure le système victimaire sadomasochiste.
L’indigéniste ne parvient pas à saisir le réel. C’est le symptôme d’une affection psychiatrique grave, d’une suspension de la raison qui annihile la capacité de jugement et interdit la juste perception du monde extérieur. La volupté que l’indigéniste éprouve dans la relation de domination que le Blanc lui fait subir l’empêche de voir que les portes de la Maison des Blancs sont ouvertes et que rien, le Blanc moins que tout autre, ne le retient dans cet antre de la souffrance.
On se retrouve donc dans la situation typique des relations sadomasochistes consenties (bien que fantasmées), à distinguer des véritables situations d’oppression. Les dissidents soviétiques, par exemple, s’échappaient de leur geôle au péril de leur vie dès que l’occasion se présentait. Les indigénistes, quant à eux, pleurnichent sur leur sort fantasmé tout en restant aux pieds de leurs maîtres fantasmés. Pas question pour eux de quitter le Donjon : ils se sont donné tant de mal pour y entrer !
3. Fantasme du transfert
Nous décrivons ici une psychopathologie sadomasochiste classique, même si elle s’exprime à un niveau collectif. Or, cette psychopathologie n’interdit pas l’inversion des rôles dominant/dominé.
Les psychothérapeutes expliquent que le masochisme est un retournement du sadisme, celui-ci précédant donc celui-là. Les indigénistes ont-ils le souvenir inconscient d’un sadisme premier auquel eux ou leurs ancêtres se seraient livrés ? On sait que l’Afrique a été structurellement esclavagiste. On sait que la pratique de l’esclavage y est encore profondément enracinée. On ne peut donc exclure a priori que le sentiment de culpabilité détermine en partie la structure psychologique des indigénistes.
Quoi qu’il en soit, l’inversion des rôles dominant/dominé est donc possible dans la psychologie sadomasochiste. Or, il se pourrait que derrière l’exposé masochiste du « privilège blanc » se cache aussi un fantasme sadique d’inversion des rôles. Délivrés de leur sentiment de culpabilité, les indigénistes voudraient alors faire subir aux Blancs ce qu’ils disent que les Blancs leur font subir ! Les accusations paranoïaques contre des Blancs fantasmés, pures constructions imaginaires inventées de toute pièce, serviraient alors d’exutoire aux pulsions sadiques et au désir de destruction secrètement éprouvées par les indigénistes.
Le fantasme du transfert, dénoncer le Blanc pour faire comme le Blanc, doit donc être considéré comme un autre aspect de la pathologie. Concrètement, ce mécanisme du transfert est aujourd’hui à l’œuvre dans la revendication d’une discrimination à l’encontre des Blancs (discrimination que, dans son délire, l’indigéniste juge « positive »), dans la pratique du racisme antiblanc (antijaphétisme), dans la volonté affichée d’humilier les Blancs (lieux interdits aux Blancs…), etc.
Le dominé aspire à prendre la place du dominant. Cela doit alerter. En effet, toute la construction indigéniste dominant/dominé est une vision fantasmatique sans accroche sur le monde réel. Autrement dit, les indigénistes ne subissent aucune domination, si ce n’est dans leur psychologie affectée. Cependant, tout comme un schizophrène croit en ses perceptions altérées, les indigénistes croient en la réalité de la relation sadomasochiste. L’inversion signifie alors la volonté de faire subir aux Blancs, dans le monde réel cette fois-ci, ce que les indigénistes pensent subir dans leur univers délirant. On comprend dès lors le danger de la pathologie et la nécessité de la traiter au plus vite.
Conclusion
Il ne faut pas entrer dans le jeu sadomasochiste en contestant par exemple les descriptions victimaires. Cela aura toujours pour effet de déclencher l’agressivité de la personne souffrant de dérèglement mental. Les indigénistes, observez-les sur les plateaux télés ou dans les manifestations, sont incapables de garder leur calme lorsqu’on lève le voile sur la supercherie sadomasochiste. C’est une règle : sous peine de violences, un malade mental ne doit pas être contredit frontalement. De plus, il est impossible d’argumenter contre des postures qui ne découlent pas de la raison. Les désordres psychiatriques de celui qui se complaît irrationnellement dans un statut de victime ou qui se pense pur objet de l’autre ne se soignent pas avec des raisonnements rationnels.
Toutefois, il ne faut pas se leurrer : le masochisme est une pathologie dangereuse lorsqu’elle s’exprime au niveau du groupe. Des leaders sachant agir sur les ressorts de l’aliénation fondamentale pourront alors aisément manipuler celui-ci. La vengeance, sur fond de peurs, de haine de l’autre, de sentiment d’infériorité et de culpabilité, est contenue dans le fantasme masochiste. Elle constitue potentiellement un danger qu’il ne faut pas ignorer.
Ceci étant dit, que peut-on faire pour aider les indigénistes ?
Seul un choc psychologique nous paraît médicalement approprié. Un malade qui prend conscience de sa névrose est déjà sur le chemin de la guérison. Or, le fantasme sadomasochiste repose sur une théâtralisation à deux acteurs : le dominant/sadique et le dominé/masochiste. Faire disparaître l’un des acteurs empêche la mise en scène et la représentation. Supprimer physiquement les Blancs (certains y pensent) n’est pas (encore) possible. Par contre, pour leur bien et par pure humanité, il est possible de renvoyer les indigénistes sur leurs terres ancestrales et ainsi les priver de l’insupportable présence des Blancs. Rappelons que les indigénistes sont des allochtones qui se sont installés au milieu des Blancs, sur les terres ancestrales des Blancs, dans des sociétés construites par les Blancs (sans doute parce qu’ils savaient que le Blanc est bon pour eux). Le retour des indigénistes au milieu de leurs frères rendrait impossible la déviance perverse, à moins bien sûr, chose qui selon notre expérience n’est pas à exclure totalement, l’empreinte de cette déviance soit tellement forte qu’elle fabrique là-bas un autre Dominant, en substitution du Blanc.
La remigration apparaît ainsi comme une psychothérapie, la meilleure qui soit. Bien sûr, la séparation nous sera douloureuse. Mais il nous faut agir avec affection, compassion et humanité. La bonne santé mentale de nos amis indigénistes ne prime-t-elle pas sur toute autre considération ?
Antonin Campana