Nous avons déjà souligné que le Système était le fruit d’une rencontre entre le Capital et un idéal, entre les intérêts mondialistes de l’oligarchie et le projet universaliste républicain. C’est le colonialisme qui scellera cette union, au final pas si « contre nature » que cela.
Nous proposons dans ce nouveau texte, une « autopsie » sommaire du Système, une description sommaire de ce qu’est le système et des raisons de sa puissance, une puissance qui peut se muer aussi en faiblesse :
1. La Tête : Banque, Finance et multinationales
C’est le cœur du Système, l’endroit où évolue l’oligarchie apatride. Quel est l’intérêt supérieur de la Banque, de la Finance et des multinationales ? A l’évidence, augmenter leurs profits en étendant à l’infini leur marché. Pour cela deux conditions sont nécessaires :
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La mondialisation, c’est-à-dire l’effacement des frontières, donc des nations et des peuples libres qui par leur seule existence limite le marché et la libre diffusion des produits financiers, culturels, industriels…
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La standardisation de l’humain, c’est-à-dire la création d’un consommateur universel et compulsif dont la frénésie dans la consommation ne serait plus limitée par des segmentations artificielles du marché en raison du « genre » (voyez les tentatives de l’industrie du luxe pour imposer le maquillage pour « homme »), de la culture, de la religion… A produit universel, consommateur universel, donc calibré. Tout ce qui parasite la consommation et le marché (les valeurs identitaires par exemple) doit disparaître.
La Banque, la Finance (Goldman Sachs, HSBC, JP Morgan…) et les multinationales (Coca Cola, BP, Mc Donalds, Google, Microsoft…) font, sans se cacher le moins du monde, la promotion de la mondialisation et d’une humanité interchangeable (soutiens moral et financier au mouvement LGBT, aux migrations, à la « société ouverte », à l’idéologie du « genre » et aux « Fondations » allant dans ce sens….).
2. La Voix : Presse, Télévision et Publicité
L’oligarchie, c’est-à-dire la banque, la Finance et les multinationales, a investi de grosses sommes d’argent dans les médias. Aujourd’hui l’ensemble des médias appartient à l’oligarchie. Ces investissements, économiquement peu rentables, parfois déficitaires, ne sont évidemment pas désintéressés. Les médias sont, comme les Fondations, des relais essentiels pour la défense des intérêts bien compris de leurs propriétaires : promotion de la mondialisation et de la standardisation de l’humain. Ils sont la voix de leurs maîtres, c’est-à-dire de l’oligarchie.
En France la quasi-totalité des médias appartient ainsi à une vingtaine de noms liés à la Banque et à des groupes internationaux :
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Bolloré (Energie, Transport…) : Canal +, Direct 8, D17…
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Lagardère (Audiovisuel, Distribution…) : Gulli, Europe 1, Paris Match, Elle…
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Bouygues (BTP, Telecom…): TF1, LCI…
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Arnault (Luxe…) : les Echos…
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Drahi (réseaux câblés…) : Libération, l’Express…
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Pinault (Habillement, Luxe, Sport…) : Le Point…
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Matthieu Pigasse (Banque Lazard) : Inrockuptibles, Le Monde, Huffington Post, le Nouvel Observateur…
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Dassault (Armement) : Le Figaro, Comment ça marche…
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Pierre Bergé (Luxe) : Télérama, Courrier international, le Monde…
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Etc.
Espérer que les médias aient un discours objectif sur la mondialisation relève donc d’une naïveté un peu niaise, d’autant que tous les médias, même ceux qui se veulent « indépendants » comme les chaînes publiques par exemple, ont besoin de la publicité pour survivre. Or les gros investissements publicitaires sont faits par les multinationales. C’est pourquoi la publicité traduit si bien l’aspiration au mondialisme (sans compter que les principales « agences de communication » appartiennent aux oligarques. Ainsi le PDG de Publicis est le bilderberger Maurice Levy, membre du Conseil de Surveillance de la Compagnie financière Rothschild et de la Deutsche Bank ; Havas appartient au groupe Bolloré, WPP appartient au financier Martin Sorrell, membre de la commission trilatérale, etc…). C’est pourquoi aucun média n’adoptera, au risque de se priver de la manne publicitaire, un discours trop « contrariant » : vous avez déjà vu une publicité de Coca-Cola ou de la Banque Rothschild dans Minute ?
3. Le Cœur : un système politique représentatif
Les médias contrôlés par l’oligarchie, associés aux réseaux et Fondations qui dépendent d’elle, vont imposer, au nom de la « démocratie », un système politique « représentatif ». Il s’agira en fait de confier le pouvoir à une classe de politiciens élus. Cela correspond à un détournement du pouvoir au profit de l’oligarchie. En effet, pour être élu, le politicien doit être connu, et pour être connu il est indispensable d’en passer par les médias oligarchiques. Aucun média, bien au contraire, ne facilitera la tâche d’un politicien dont le projet est d’aller contre les intérêts de la Banque, de la Finance ou des multinationales. La banque Lazard ne prête pas à Marine Le Pen et Le Monde lui est ouvertement hostile : quoi de plus logique ? Les médias « fabriquent le consentement », ils font et défont ceux qui gouvernent les Etats. Dit autrement : la Banque, la Finance et les multinationales gouvernent les Etats.
4. Les Bras : politiciens de tous bords
Dès lors qu’il est élu, le politicien, conscient de ce qu’il doit à l’oligarchie, va poursuivre la politique mondialiste de ses prédécesseurs : ouverture des frontières, européisme, droits LGBT, politiques d’immigration, marchandisation de la société… Il ne faut espérer aucun changement de la part d’un politicien propulsé par les médias : la soumission aux intérêts de la banque, de la Finance et des multinationales a été la condition de sa médiatisation, donc de son élection. Il lui reviendra de renforcer le cadre légal de la mondialisation (construction « européenne » par exemple) et de la standardisation de l’humain (« mariage pour tous » par exemple). Il veillera (sans trop de peine) à ce que les chaînes de télévision publiques ne s’écartent pas du dogme, il réformera l’Ecole de manière à en faire une structure d’endoctrinement plus efficace (« antiracisme », « ouverture sur le monde »…). Coincé entre le maître et le journaliste, l’élève (qui un jour sera peut-être maître ou journaliste), ne pourra que réciter une doxa mondialiste prémâchée. Plus tard, croyant voter pour ses propres idées, il élira un politicien qui lui déclamera des idées mille fois entendues. De bonnes idées forcément.
5. Les Petites Mains : journalistes et « faiseurs d’opinion »
Le journaliste est la dernière pièce maîtresse du système. Sur lui repose l’ordre moral. C’est lui qui dit le bien et désigne le mal. Le journaliste est libre, il ne reçoit pas d’ordres venus des sphères oligarchique. Nul besoin en vérité : le journaliste a été « formé » et ses idées sont irréprochables ! Et puis, de toute manière il est surveillé par ses pairs : gare au « dérapage ». Le « grand journaliste » a depuis longtemps montré sa totale soumission au dogme mondialiste, d’ailleurs souvent, suprême honneur, il est convié au Siècle, voire au Bilderberg. Bref, nul besoin de dire au journaliste ce qu’il doit penser : il a depuis longtemps été conditionné à le penser. D’ailleurs, le journaliste n’imagine pas qu’on puisse avoir des idées différentes des siennes : il baigne dans un entre-soi idéologique qui chaque jour le persuade qu’il est dans le camp du Bien. Le journaliste connaît sa partition et attend du politicien et de la populace qu’ils la récitent. Gare à ceux qui s’en affranchissent : le journaliste est un inquisiteur de l’ordre oligarchique. Un Torquemada, l’envergure en moins.
Le Système paraît donc quasiment indestructible : il tient l’Etat, donc la Police et l’Armée, et pour prendre le pouvoir politique il faut obligatoirement en passer par les médias, donc par lui. Cela explique le recul de la cause des peuples depuis 30 ans. En fait le Système tient parce qu’il impose un système de représentation du réel qui le valide, lui et les politiciens à son service. Et c’est là que les choses commencent à devenir intéressante, car nous observons un peu partout (l’Autriche avec Hofer, la France avec Le Pen, les Etats-Unis avec Trump…) que des hommes politiques en marge du Système, ouvertement combattus par les médias du Système, se hissent néanmoins très près du pouvoir. Autrement dit, l’écart entre les réalités vécus et la représentation du réel par le Système est devenu tel, que de nombreux électeurs désormais se fient davantage à leur bon sens qu’aux discours délivrés par les agents du Système.
Est-ce à dire que c’est la fin du Système ? Nous n’en sommes pas encore là, mais il y a désormais un espoir qu’il s’effondre un jour sous le poids de ses propres contradictions. Entre le réel et la représentation falsifiée du réel, c’est toujours le réel qui finit par l’emporter.
Antonin Campana