Quelques années après la destruction du second Temple de Jérusalem et l’écrasement de la révolte juive contre les Romains, une assemblée de sages pharisiens se réunit dans la ville de Yavneh. La destruction du Temple signifie la fin de la religion yahviste qui structure alors l’existence religieuse, culturelle, sociale, idéologique de la population hébraïque. La chose est grave car sans la religion yahviste qui interdit les mariages avec les étrangers (le métissage) ou l’adoration de faux dieux (l’acculturation), la population hébraïque est susceptible de disparaître par assimilation.
Les sages de Yahvneh, aux opinions souvent divergentes mais conscients que la survie de leur peuple est une nécessité absolue, vont élaborer un corpus doctrinal et juridique qui réorganisera le peuple d’Israël autour de nouvelles pratiques communautaires. C’est la naissance d’un judaïsme qui réaffirmera avec le Talmud la nécessité des lois de pureté, des lois interdisant le mélange avec les étrangers, des lois imposant la solidarité communautaire. Indubitablement, au regard de l’Histoire, les « rendez-vous de Yavneh » ont porté leurs fruits.
2000 ans plus tard, les Européens de souche se trouvent dans la situation des Juifs au temps de Jésus. Ils ont connu une guerre mondiale (1914-1945) qui les a tués par dizaines de millions, et au sortir de cette guerre leur religion chrétienne s’est effondrée, des pouvoirs étrangers et apatrides se sont imposés, l’identité a fait l’objet des pires assauts que l’on puisse imaginer. Sur fond d’immigration massive, de métissage forcé, de déculturation, ils sont victimes aujourd’hui d’un grand remplacement et d’un génocide qui ne veut pas dire son nom.
Robert Ménard a donc courageusement pris l’initiative de réunir à Béziers ceux qui refusent de baisser les bras. Bien sûr Béziers n’est pas Yavneh et Robert Ménard n’a jamais voulu présider un quelconque Sanhédrin. Cependant les débats étaient libres et ce qui en sortait pouvait être révélateur de l’état de conscience des participants et, au-delà, des opposants au grand remplacement. La douche fut froide.
Comment, en 2016, peut-on encore s’en tenir à la « droite » et à la « gauche » alors que ce simulacre d’opposition est l’un des ressorts du régime politique qui nous détruit ? Nous vivons le pire moment de notre histoire et au bout de trois jours de rencontres des « propositions » comme la fin du statut des fonctionnaires, la suppression des 35 heures, la retraite à 65 ans ou la simplification des normes administratives trouvent leur place dans les « conclusions » ! C’est tout simplement hors sujet ! C’est un peu comme si l’équipage du Titanic se réunissait pour discuter de l’organisation du service à bord, alors que les ponts inférieurs sont déjà inondés. Le problème qui se pose à nous n’est pas l’âge de la retraite mais notre survie en tant que peuple !
Nous Européens, sommes incapables de réunir les meilleurs d’entre nous pour faire ce qu’ont fait quelques Hébreux, il y a deux mille ans. Nous sommes incapables de raisonner en termes de communauté. J’explique à longueur de blog que la Communauté ethnoeuropéenne est notre police d’assurance. Et je vois bien que mes articles sur le sujet sont parmi les moins lus. Je ne jette pas la pierre à ceux qui ont fait le pari de la politique et je considère que ce que fait Ménard est très estimable. Mais jouer tout notre avenir sur des élections truquées, sur le FN ou la « droite », sur un évènement salvateur ou sur le « çavapétisme », relève de l’absurde. Nous devons faire aujourd’hui ce qu’ont fait les Juifs il y a 2000 ans, sinon nous disparaîtrons avant la fin de ce siècle. Comprenez-moi bien : nous devons être « Juifs » !
Antonin Campana