[Le Réfractaire perçoit les conséquences mais ne reconnaît pas les causes : il reste attaché à la République qu’il n’ose contester. Pourtant, tous les ennemis du peuple autochtone, sans exception, affirment avec cohérence leur républicanisme. Pourtant, tout dans l’idéal républicain tend vers le modèle de société que nous subissons. Le temps est compté, le Réfractaire doit maintenant reconnaître et désigner son véritable ennemi].
Il poste des commentaires sur François de souche, il milite chez les nationaux ou les identitaires, il vote pour le Front National, souvent sans illusions, il méprise les Français reniés, il sait au plus profond de lui-même que notre société est un bourdon obèse qui va bientôt exploser sur le pare-brise d’un TGV en pleine vitesse, il entend clairement ceux qui chantent l’absoute de ce Requiem pour un peuple… mais il ne veut voir ni le compositeur, ni le chef d’orchestre. Le Réfractaire est un personnage paradoxal.
Depuis longtemps, il a compris que médias et journalistes travaillaient au repos éternel de notre civilisation.
Depuis longtemps, il reconnaît dans les complices de l’immigration les fossoyeurs de notre tombe.
Depuis longtemps, il voit le racisme préparer notre catafalque
Depuis longtemps, il fustige l’Ecole et les programmes scolaires qui par l’enseignement de la honte nous font rêver de mort assistée
Depuis longtemps, il sait que les politiciens de droite et de gauche, les ligueurs prétendument antiracistes, les juges, les patrons du CAC 40, les nervis d’extrême gauche, les plus hautes instances universitaires, les « stars » et l’ensemble de « nos élites » composeront le cortège joyeux de ceux qui marcheront derrière le cercueil de notre peuple.
Le Réfractaire « sait » tout cela, « connaît » les ennemis de son peuple, n’a aucune illusion sur leurs désirs pervers qui les fera verser avec nous dans le trou. Mais, au-delà de cette perversité, le Réfractaire ne voit aucun point commun entre le juge, le politicien, le journaliste, l’universitaire, l’acteur « engagé », le militant de SOS « racisme », l’instituteur lobotomisé, Lauvergeon, Bedos, Elkabbach, Mélenchon, Sarkozy, Lapix ou Charlie Hebdo. Il croit qu’une multitude veut la destruction de son peuple et l’éradication de son identité. Le nombre et la diversité des ennemis le découragent et il ne sait où mener le combat, ni comment, ni surtout contre qui.
Pourtant, tous les tueurs de peuples ont un point commun évident, revendiqué ouvertement, motivant, selon eux, leurs analyses comme leurs actions : ils sont tous « républicains ». Tous ces gens que nous voyons à la télévision sont républicains, tous ces gens que nous lisons dans nos journaux sont républicains, tous les « élus du peuple » sont républicains, tous nos juges sont républicains. L’Ecole se veut « républicaine », comme les programmes scolaires qui prétendent transmettre les « valeurs de la république ». La Justice se dit « républicaine ». Nos médias revendiquent leur caractère « républicain », comme nos institutions, notre système politique, le « vivre ensemble », notre police, notre armée, les partis politiques… N’allons pas croire que ces gens qui nous gouvernent, qui nous surveillent, qui nous « expliquent », qui nous punissent, soient des républicains par défaut. Ils connaissent parfaitement les principes du projet républicain et veulent leur application envers et contre tous, quitte à dissoudre les mouvements ou les partis politiques soupçonnés de s’écarter du dogme, quitte à tuer socialement et politiquement ceux d’entre eux qui transgressent les saints principes.
Pour le Réfractaire, la République, c’est encore le drapeau, Verdun, la Marseillaise, la Patrie, la France, la fierté d’une nation, la Liberté en marche… Il croit encore que la fin de notre monde est accidentelle, alors qu’elle est criminelle. Il pense que la société que nous subissons est la conséquence d’une dérive de la République, alors qu’elle s’inscrit dans le projet de la République. Il est persuadé au fond de lui que le républicanisme de nos « élites » n’est que posture alors qu’il structure leurs décisions, explique leurs solidarités, conditionne leurs choix, leurs exclusions et leurs cooptations… Le Réfractaire juge non selon la réalité de la République mais selon la représentation que la République donne d’elle-même : il est manipulé. Et toute son attention se porte sur des hommes qui trahissent alors qu’il faudrait remettre en cause le régime qui corrompt.
La République est immigrationniste par nature, mondialiste par nature, antijaphétiste par nature. Il ne sert à rien de cibler gouvernements, ministres ou relais médiatiques qui agissent toujours en cohérence avec des valeurs, des principes et un modèle républicain de société et qui de toute manière pourront être remplacés par des dizaines de clones qui feront exactement le même travail. Mieux vaut viser la tête, à savoir le régime et l’idéologie sur laquelle il repose. Encore faut-il avoir pris conscience que ce régime n’est en rien innocent, que notre société d’aujourd’hui a été fantasmés par lui il y a plus de deux siècles, et qu’il est bien la cause du problème.
Dans tout fruit pourri, vous trouverez le ver républicain. La République n’est ni la France, ni la patrie : c’est un système à tuer les peuples qui s’est exporté dans tout l’Occident. Aucun combat ne sera couronné de succès si nous faisons abstraction de cette réalité. Aucune reconquête ne se fera si les Réfractaires restent prisonniers d’une vision erronée du système républicain. Voudront-ils envisager sereinement la question ? Sans doute, mais qu’ils se dépêchent, le Néant est apparu et déjà des morceaux de Fantasia s’évanouissent.
Antonin Campana