Nous ne tolérons aucune remise en cause des valeurs de la République et nous n'avons aucune défiance envers les médias traditionnels !
Comment appelle-t-on un régime politique qui ne tolère aucune remise en cause de ses valeurs ?
Comment appelle-t-on un régime politique qui mobilise l’école au service de son idéologie ?
Comment appelle-t-on un régime politique qui impose aux enfants ses rites et ses symboles ? Qui leur diffuse des films vantant le mérite de ses combats ?
Comment appelle-t-on un régime politique qui se propose de suivre les jeunes générations tout au long de leur scolarité pour évaluer ensuite leur adhésion à son idéologie ?
Comment appelle-t-on un régime qui trouve tout cela naturel ? Qui a tellement endoctriné les citoyens qu’eux aussi trouvent cela naturel ?
Alors : Une dictature ? Un système totalitaire ?
Vous n’y êtes pas : un tel régime s’appelle une République !
Ainsi Vallaud-Belkacem annonce-t-elle tranquillement une "Grande mobilisation de l'école pour les valeurs de la République". On ne « tolérera », dit-elle au nom de la liberté d’expression, "aucune remise en cause des valeurs de la République". Mieux on luttera contre le "repli identitaire" (car l’identité est forcément un « repli » !), les "théories du complot" (lesquelles ? Celles du Département d’Etat américain ? ), la "défiance" à l'égard des médias traditionnels (ceux qui servent la soupe au Régime ?) et le "péril du relativisme généralisé" (généralisé aux « valeurs » de la République ?). On obligera les enfants à un "nouveau parcours citoyen" qui de l'école élémentaire à la Terminale, "se nourrira du futur enseignement moral et civique ». Ce « parcours citoyen » sera même évalué en fin de scolarité (histoire de mesurer les progrès de la rééducation de masse ?). Pour bien endoctriner notre jeunesse, il y aura des "films sur les combats historiques de la République" (ah bon, lesquels ? Le génocide vendéen ?), la « Journée de la laïcité » sera célébrée à l'école chaque 9 décembre, les élèves participeront à la « Semaine de lutte contre le racisme et l'antisémitisme » (l’autochtone y sera-t-il l’éternel bouc émissaire ? C’est probable).
Si après ce déluge de propagande s’étalant tout au long de la scolarité, on n’obtient pas de bons petits soldats républicains laïcs, admirateurs des crimes de la République, pas identitaires pour deux sous, des citoyens bien décérébrés, buvant les paroles de vérité servies par les services d’Etat et des médias « traditionnels » dont on connaît l’objectivité et la probité, c’est à désespérer de tout.
Pourtant, la laïcité n’oblige-t-elle pas à laisser le discours politique à la porte de l’école ? Mais c’est vrai, j’oubliais, le discours républicain est au-dessus du politique. Ses "valeurs" sont universelles, c’est pour cela que tous les hommes les acceptent spontanément comme les frères Kouachi.
Nos républicains ont hérité d’une « douce France » où il faisait bon vivre et en moins de 40 ans ils en ont fait, par l’application des principes et des valeurs qu’ils veulent faire entrer de force dans l’esprit de nos enfants, un pays poudrière où les militaires patrouillent armés dans les rues.
Les républicains n’ont rien appris ni rien compris ! Ces outrecuidants sont tellement sots qu’ils ne peuvent même pas imaginer que le modèle politique auquel ils adhèrent puissent être relatif, discutable et contestable. Il ne leur vient même pas à l’esprit que les mesures proposées par Vallaud-Belkacem sont dignes d’un régime soviétique et indignes d’une démocratie. C’est vrai que pour eux la République, c’est par essence la démocratie, et inversement. Des sots je vous dis !
Antonin Campana