Paris Xe arrondissement : un homme arrache le sac d’une femme et s’enfuit. Poursuivi par les témoins, il tente de trouver refuge chez des commerçants, qui le repoussent. Rattrapé, il est roué de coups et poignardé. Question : quelle est l’origine ethnique des différents protagonistes ?
Réponse : le voleur est Tunisien, la femme est Sri-lankaise ainsi que les témoins et les commerçants. La scène se passe en septembre 2017 à « Little Jaffna », un quartier de Paris majoritairement peuplé de Sri-lankais tamouls. Question subsidiaire : cela aurait-il pu se passer dans un quartier majoritairement « blanc » ? On sait bien que non : les Tamouls forment une communauté. Ils s’entraident naturellement. Les « Blancs » sont toujours isolés et s’ignorent les uns les autres.
Pourtant les Tamouls sont peu nombreux en France : environ 80 000, principalement installés dans la région parisienne. Mais la communauté tamoule est structurée par un ensemble d’associations « culturelles » qui ne cachent pas leur volonté de favoriser la « solidarité » communautaire : associations Franco-Tamouls, Centre Parisien d’Education pour les Tamouls, Association culturelle des Tamouls, Association des Etudiants Tamouls de France, Organisation des jeunes Tamouls de France (OJT France), etc. Toutes ces « associations », « organisations », « centres d’éducation »… sont discrètement chapeautés par le très politisé Comité de Coordination Tamoule de France (CCTF) situé dans le 20e arrondissement de Paris.
Ce n’est pas une question de taille : ce qui fait corps force toujours le respect. Suite à l’affaire que nous relatons, il n’y a eu aucune manifestation contre le racisme, aucune campagne de presse hostile, aucune larme versée sur ce voleur « qui n’a pas eu la possibilité de se défendre devant un tribunal », aucune intervention policière ostensible, aucun témoignage spontané, aucune arrestation : 80 000 Tamouls solidaires se font donc davantage respecter que 45 millions d’Autochtones « dissociés » !
Dans une société multiraciale, la formation de communautés solidaires est un impératif de survie. Cela vaut pour toutes les communautés mais plus encore pour le peuple autochtone. Pour au moins deux raisons : nous n’avons pas de « pays d’origine » ou de « bled » où nous réfugier quand les choses se passeront mal ; l’antijaphétisme, produit de l’enseignement du mépris à l’égard des Autochtones et d’un système d’avilissement qui les stigmatise, est un racisme légal, ce qui ne présage rien de bon pour l’avenir. Plutôt que de prendre leur destin en main comme le font tous les autres, les Autochtones comptent sur la protection d’un Etat républicain qui pourtant les traite comme des citoyens de seconde zone. Espérer que le régime politique qui a détruit notre peuple soit celui qui le protège est un bien mauvais plan !
Nous avions, pour rassembler le peuple autochtone, proposé une organisation en trois « couches » : un Etat parallèle « stratège », une nation autochtone organisée en « communautés » et des « organisations autochtones » qui par leur action contribuent au réveil de notre peuple.
Nous définissons une « nation » comme un peuple ayant une conscience politique de lui-même. Nous dirons que la « nation autochtone » est la fraction consciente du peuple autochtone. La « nation autochtone » ne se confond donc ni avec le peuple autochtone, bien qu’elle aspire à le recouvrir entièrement, ni avec l’Etat autochtone, ni avec les organisations autochtones. L’Etat parallèle autochtone est un outil au service de la nation autochtone. Il contribue à sa cohésion et l’incarne politiquement mais ne se confond pas avec elle. Les organisations autochtones, quant à elles, conscientisent par leur action les Autochtones et « alimentent » ainsi la nation autochtone dont elles restent distinctes.
La « nation autochtone », c’est-à-dire la fraction consciente du peuple autochtone, se caractérise par sa dispersion. Cette « dispersion » est davantage la conséquence d’un maillage social qui n’est pas réalisé, que d’une faiblesse numérique qui impliquerait un éparpillement géographique. A titre d’exemple, l’Autochtone conscient le plus proche de l’auteur de cet article n’est pas un militant identitaire de la ville voisine mais son voisin immédiat.
Réfléchissons à cela : plus de 10 millions de Français ont voté pour Marine le Pen en mai 2017. Certes, tous ne sont pas des « Autochtones conscients » (pour faire bonne mesure, précisons aussi que tous les Autochtones conscients ne sont pas allés voter !). Admettons, hypothèse basse selon notre expérience « de terrain », que 5 millions de ces électeurs soient des Autochtones conscients (solidaires de leur peuple et soucieux de son destin, sans être pour autant « politisés »). Admettons que 3 autres millions soient en voie de « conscientisation » et que 2 millions se soient égarés dans le vote MLP. Si l’on s’en tient simplement au niveau du vote FN (en fait il faudrait considérablement élargir l’analyse), 5 millions de Français au bas mot ont donc une conscience d’appartenance autochtone. Or cette conscience d’appartenance ne produit rien de concret. Si ces 5 millions de Français n’existaient pas, notre environnement social, politique ou culturel serait strictement le même ! Comment peut-on admettre un tel gâchis ?
Qu’on y pense : 5 millions de Français de souche européenne soumis au mépris et aux sarcasmes des apparatchiks républicains, c’est 10 fois plus que 467 500 Juifs de France, ouvertement courtisés par les mêmes (chiffre de la population juive de France selon la North America Jewish Data Bank) ! Cette différence de traitement est amplement compréhensible : des millions d’Autochtones dissociés les uns des autres ne représentent rien face à quelques milliers d’Allochtones communautairement « associés ». N’oublions jamais que c’est la violence qui a accouché de la République et que celle-ci, « génétiquement », ne comprend que la force.
La question se résume donc à celle-ci : comment créer un tissu social qui agrège des Autochtones jusqu’à présent dispersés ? Ou bien : comment réaliser un maillage social qui fera de millions d’Autochtones une nation structurée qu’il faudra respecter ?
Inutile d’aller chercher très loin ce qui se trouve sous notre nez. Nous avons parlé des Tamouls et des Juifs. Nous aurions pu citer les Roms, les Turcs, les Maghrébins, les Kanaks, les Antillais, les Chinois ou les différentes ethnies africaines présentes en France : tous ces groupes ont tendance à s’organiser selon des formes communautaires plus ou moins élaborées. Dans la société multiraciale, la forme communautaire est la structure qui assure la résilience de tout groupe refusant sa dilution dans l’universel.
La « communauté » telle que nous l’entendons ne renvoie pas à un mode de vie particulier ou un entre-soi qui coupe du monde mais à un réseau de sociabilité qui met en relation des Autochtones de tous les milieux sociaux, de tous âges, de toutes professions... Il s’agit de créer un système social parallèle. L’homme moderne, perverti par le Système, est ainsi fait qu’il ne rejoindra cette communauté que s’il y trouve des avantages personnels. Cela tombe bien, car dans le monde qui vient, rester isolé ne comportera que des inconvénients.
Tous les Autochtones connaissent, ont connu ou connaîtront la pression ethnique des populations étrangères. Ceux qui refuseront de s’assimiler vont naturellement se rassembler pour rompre un isolement de plus en plus insupportable. Avec les communautés, chaque Autochtone aura un réseau à sa disposition. Un réseau d’entraide local, mais aussi régional, national, européen, voire mondial si le mouvement communautaire s’étend partout où réside des ethnoeuropéens de souche. Trouver un travail, un logement, une chambre d’étudiant, un prêt, un point de chute dans une ville, une école pour ses enfants… sera beaucoup plus facile si l’on est recommandé par la « Communauté » ou si celle-ci se porte garant de soi. Les réseaux de relations ont toujours compté, mais ils compteront encore davantage dans les années qui viennent. Tout individu isolé, d’autant plus s’il est Blanc, homme et hétérosexuel, sera perdant dans une compétition sociale faussée par une discrimination assumée. Les communautés autochtones offriront à leurs membres un réseau ouvert sur toutes les catégories sociales, tous les domaines professionnels, tous les secteurs géographiques, tous les milieux. Autrement dit, les communautés autochtones cumuleront les avantages d’une loge maçonnique (le « réseau »), d’une communauté ethnique (l’entre-soi identitaire) et d’une famille élargie (l’entraide et la solidarité). En échange, tout membre d’une communauté Autochtone aura un devoir de solidarité et de fidélité envers la nation autochtone structurée en communautés, ainsi qu’envers l’Etat autochtone, la lignée autochtone et l’identité autochtone.
Comment constituer les communautés ?
Si la « nation » émerge d’un peuple qui a pris conscience de lui-même, l’Etat est quant à lui le produit d’une nation qui se dote de moyens pour agir sur son environnement. La fraction consciente du peuple autochtone doit donc mettre en place un Etat autochtone qui rassemble, fédère et protège. Pour ce faire, nous préconisons la tenue d’assises autochtones, la nomination d’un gouvernement autochtone provisoire, la tenue d’élections autochtones, la formation d’un parlement autochtone et d’un gouvernement autochtone, puis la mise en place d’institutions autochtones… L’Etat, produit de la nation, doit en retour renforcer la nation. Il revient à l’Etat d’envoyer des sortes de missi dominici pour former des communautés dans les régions, dans les villes, dans les campagnes. Le terreau existe déjà, ces derniers ne partiront pas de rien, il suffira de planter des graines et de les laisser germer.
J’ouvre une parenthèse pour rappeler que dans les années 80, avec le GRECE et autour de personnalités comme Pierre Vial, des Autochtones ont essayé de créer de telles communautés. Celles-ci regroupaient une dizaine de familles et pouvaient réunir 40 à 50 individus dans les grands moments. Ces communautés souffraient de deux handicaps majeurs : elles étaient d’une part trop intellectualisées et d’autre part trop en avance sur leur temps. Trop intellectualisées, elles se coupaient de certains milieux. Trop en avance, leur utilité n’apparaissait qu’aux plus lucides.
Aujourd’hui, avec le Grand Remplacement et l’antijaphétisme structurel, cette utilité ne fait plus débat. Il y a une véritable aspiration autochtone à l’entre-soi. Or cette aspiration touche tous les milieux. Le contexte actuel est donc bien plus dramatique que celui des années 80 mais il est aussi bien plus favorable à l’émergence « spontanée » de communautés autochtones. Celles-ci seront socialement plus diversifiées et davantage préoccupées par la survie du groupe que par des débats métapolitiques, même si l’un n’exclue pas l’autre. Le GRECE a échoué dans son entreprise communautaire, mais ce qui a causé son échec relatif (ce fût quand même une belle expérience qui dura plusieurs années et nous a beaucoup appris) n’est plus d’actualité : l’époque et les gens ont changé.
Je referme cette parenthèse qui avait pour seul objectif de montrer qu’un embryon autochtone de maillage communautaire avait existé dans des circonstances qui pourtant ne s’y prêtaient guère. Or aujourd’hui, des circonstances très favorables, bien que tragiques, ne peuvent qu’assurer le succès d’une nouvelle organisation communautaire fondée sur une base ethnique. Il ne tient qu’à chaque Autochtone, épaulé par l’Etat autochtone, de rassembler autour de lui ceux qui, sans le savoir souvent, sont déjà entrés en dissidence. Une communauté apparaît dès lors que deux Autochtone s’associent.
Antonin Campana