[Le « pacte républicain » est un mythe idéologique permettant la déconstruction de l’humain et la destruction des peuples. C’est un marché de dupe qui dépossède les individus de leur humanité en échange de leur intégration dans une nation Frankenstein instable, violente et cause de souffrances. Le « pacte républicain » est un crime contre l’humanité].
NB : Les mots suivis d’un astérisque font l’objet d’une définition dans notre Glossaire
En avril 2014, Jacques Bompard demandait au ministère de la justice une définition précise de la notion de « pacte républicain » :
« On ne trouve en effet, écrivait-il, aucune trace d'un quelconque "pacte républicain" dans les grands textes qui régissent les institutions françaises. Et pour cause, personne ne l'a jamais vu ni signé. Ce "pacte" incessamment brandi pour menacer ceux qui auraient le tort de ne pas s'y conformer n'a aucune existence juridique, législative ou constitutionnelle, pas plus qu'il ne désigne une réalité concrète. » (Question écrite n° 53664)
Il va sans dire que jacques Bompard fut superbement ignoré et attend toujours une réponse. C’est que les apparatchiks républicains ignorent souvent le contenu des mots et le sens des concepts qu’ils emploient par pur automatisme pavlovien.
Wikipédia nous apporte un éclairage intéressant :
« L'universalisme républicain, couramment appelé pacte républicain en France, est un des principes fondamentaux des différentes Républiques françaises, et dans une moindre mesure d'autres régimes et pays, selon lequel la République et ses valeurs sont universelles ».
Ce que veut dire Wikipédia, ce que l’on enseigne aussi à l’ENA comme dans toutes les écoles de sciences politiques, c’est que le « pacte républicain » ne s’organise pas autour de la francité mais de l’universalité, qu’il n’est donc pas Français* mais mondialiste de vocation. Ce « pacte républicain » étranger à la France* s’enracine dans les élucubrations de grands malades comme Rousseau qui imaginent que l’Etat* et la société tirent leur origine d’individus qui auraient passé une sorte de contrat (« contrat social ») par lequel ils aliènent une partie de leur autonomie et de leurs libertés au profit d’un Etat qui en contrepartie leur assure un certain nombre de droits (« droits de l’homme »).
Cette masturbation intellectuelle n’est en soi pas dangereuse… pour autant qu’elle ne sorte pas des salons et qu’un régime politique totalitaire ne cherche pas à s’en servir pour contraindre les réalités. C’est ce que fera sans discernement, au nom de l’universel, la république dite « française ». Celle-ci va utiliser cette théorie du contrat pour déshumaniser l’individu afin de mieux détruire les peuples*.
Invoquant un soi-disant « pacte », que personne jamais n’a signé, la République* va demander à l’homme de refouler ce qui en lui est spécifiquement humain, ce qui le distingue véritablement de l’animal : la capacité à agir selon des critères qui ne sont ni matériels, ni d’intérêts (se nourrir, se reproduire, s’abriter…) mais religieux, culturels ou identitaires. La liberté dont l’homme doit se dessaisir, selon la République, est la liberté d’agir selon des valeurs : la liberté de manifester en société son humanité. Il a pour obligation de refouler dans la sphère privée son identité, sa religion*, sa culture*, toutes ces valeurs nées pour être sociétale, normatives de la sphère publique, qui se folklorisent irrémédiablement, se dessèchent et disparaissent de ne pas l’être. Le « pacte républicain » amoindrit donc l’homme, le rend « unidimentionnel », très proche de l’animal en ses motivations et son existence. Il génère une souffrance énorme, des psychologies instables et tourmentées, des inclinations au nihilisme et au terrorisme. Il ne peut perdurer que par la violence sociale et le contrôle des pensées.
L’avantage proclamé du « pacte républicain » est que celui-ci permet la construction d’une « nation » avec des hommes de toutes les origines, de toutes les religions, de toutes les cultures… pour peu, condition sine qua non, que ceux-ci acceptent de voir se dissoudre leur origine, leur religion et leur culture. La République promet le bonheur contre l’amputation d’une part de soi, celle précisément qui fait qu’un homme n’est pas un macaque. Son pacte est un marché de dupe qui en échange de notre humanité nous donne le flicage de la pensée et la loi sur le renseignement. Il est vrai que tous les hommes dépossédés de leurs différences, devenus Homme universel, deviennent alors « égaux » par le miracle de la citoyenneté* : égaux comme le sont les clones au milieu des clones.
La somme des hommes amputés fait une « nation » selon la République. Une nation proche de la termitière ou de la fourmilière, dont les membres interchangeables sont réduits à leur fonction, et dont la part d’humanité libre de s’exprimer est une sorte (supposée) de plus petit dénominateur commun : une religion noachique œcuménique (le vague sentiment d’une déité, la nécessité de ne pas assassiner, de respecter la propriété et d’aimer son lointain), une culture réduite à une idéologie (les « valeurs » de la République), une appartenance déracinée (le « citoyen du monde » ouvert à une fraternité universelle), une identité définie par le modèle culturel véhiculé par les marques (de voiture, de vêtement, de téléphone…)…
Le pacte républicain fragmente les peuples en individus dépossédés de leur humanité. Puis, il compose une « nation » par agrégation artificielle d’individus amoindris venus de toute la terre. A ce stade, le pacte républicain interdit tout retour à une forme identitaire de vie en société : seule une forme déshumanisée de vie en société peut éviter les conflits qui surgiraient immanquablement si les multiples identités cherchaient à normer, chacune selon ses valeurs, l’organisation et le fonctionnement de la société* : c’est l’épouvantail qu’agitent aujourd’hui les républicains.
Ainsi la République a-t-elle réduit dans un premier temps la francité à la citoyenneté juridico-administrative et les Français à des citoyens* déshumanisés « sans distinction d’origine, de race ou de religion» (Constitution). Dans un second temps, après la tentative coloniale, elle a incorporé au milieu du peuple français des millions de non européens qu’elle a déshumanisés et réduits à des citoyens « sans distinction ». L’ensemble de ces citoyens « sans distinction », Français de souche* et étrangers, est censé former une « nation ». Nous voyons bien que toute rupture du « pacte républicain », tout retour des identités, contient en germe la guerre civile. Autrement dit, le « pacte républicain » a créé une situation irréversible qui déshumanise inexorablement l’humain et détruit notre peuple condamné à se diluer dans l’universel.
La République place donc le réfractaire et le dissident devant un dilemme cornélien : soit il opte pour le conflit ethnique, soit il accepte la disparition de son identité et la destruction de son peuple. Cependant, l’observation des faits montre que le réfractaire n’aura pas à décider : la « nation » engendrée par la République n’est pas viable et l’idéologie du pacte républicain apparaît d’ores et déjà pour ce qu’elle est : un mythe idéologique permettant la déconstruction de l’humain et la destruction des peuples. Un mythe éphémère.
Le pacte républicain est donc un crime contre l’humanité : il amoindrit l’homme, cause sa souffrance, dilue les peuples dans l’universel et réintroduit la guerre de tous contre tous. Ses promoteurs devront être jugés.
Antonin Campana