A Loudun aujourd’hui, comme à Pouilly-en-Auxois hier, la République installe des « migrants » sans consultation des Autochtones. Nous avons déjà souligné que cela était, au regard des textes internationaux, absolument ILLEGAL ! La République ne peut se réfugier derrière le prétexte fallacieux que le peuple autochtone de France n’existe pas. En 1789, le peuple français de lignée japhite, de religion chrétienne et de culture européenne existait en France depuis plus longtemps que le peuple kanak en Nouvelle-Calédonie. Si aujourd’hui il n’existe plus, c’est que la République l’a fait disparaître, ce qui est un crime contre l’humanité ; s’il existe, la République doit reconnaître ses droits, ou, pour le moins, au nom de l’égalité qu’elle proclame, doit lui reconnaître des droits équivalents à ceux du peuple kanak. Et pour commencer la République doit respecter les terres autochtones !
Comme Pouilly, Loudun est une ZAD, une Zone à Défendre. Ce n’est pas d’un barrage ou d’un aéroport qu’il s’agit. C’est de notre droit au respect, notre droit à ne pas être traité comme quantité négligeable, notre droit à faire reconnaître notre existence comme peuple à part entière, libre de disposer de lui-même et de son territoire. La République a le devoir de consulter démocratiquement, par référendum, les communautés autochtones impactées par ses décisions et sa politique absurdes. Les Autochtones européens de France ont le droit, d’où qu’ils soient, de se rendre en masse à Loudun, d’installer des tentes et de résister pacifiquement. Il faut forcer la République à prendre ses responsabilités et à payer cash les conséquences de ses erreurs. Chaque Loudun doit être le théâtre d’une résistance autochtone. « Sans violence, sans haine, sans armes », mais avec détermination, nous pouvons faire plier un régime politique qui n’a jamais compris que les rapports de force. La multiplication des ZAD entraînera une prise de conscience populaire et forcera une dynamique sans orientation politique, mais préoccupée seulement de l’avenir du peuple autochtone de ce pays.
En 1990 à Oka, les Mohawks du Canada ont résisté victorieusement à l’Etat fédéral qui voulait disposer de leurs terres. Nous n’aurons pas ce genre de victoire dans l’immédiat. Mais occuper le terrain et résister quelques heures, quelques jours peut-être, serait déjà une victoire qui, soyons en certains, en appellerait d’autres. Par sa bêtise, la République nous donne une opportunité de mener une lutte apolitique pour notre peuple, une lutte de harcèlement, à la Du Guesclin, qui nous réapprendra à être ensemble par delà nos divisions. Alors en attendant Jeanne d’Arc et notre Libération, soyons des Mohawks !
Antonin Campana