Comme d’autres ont proclamé « je suis Charlie ! », j’ai la conviction, en étant un peu moins dans le simulacre, que nous pourrions désormais dire, nous autres autochtones : « je suis Etrusque ! ».
L’effondrement de la société étrusque a ceci de fascinant qu’il n’en reste rien, à peine quelques vestiges, et même pas la langue, dont on ne connaît aujourd’hui que quelques mots. « Une branche humoristique de la linguistique » : voilà ce qu’en dit l’estruscologue Massimo Pallotino. Drôle de De profondis pour une civilisation qui ne faisait pas rire au temps de sa splendeur.
Passons sur les réalisations des Etrusques en matière d’industrie, d’artisanat, d’agriculture ou d’urbanisme et voyons ce que les auteurs anciens disaient de leur caractère.
Ces auteurs sont unanimes à conserver la mémoire d’un peuple plutôt rugueux, auquel il ne fallait pas trop se frotter, et qui de ce fait était universellement craint. Ils ne manquaient pas de souligner avec admiration l’« andreia » des Etrusques, c’est-à-dire leur courage viril (Diodore, V,40). Ainsi, dans ces Enéide (8,480), Virgile décrit la tribu étrusque qui fonda la ville de Caeré comme une « illustre guerrière » et, dans les Géorgiques (Livre II) il rend de nouveau hommage à la « vaillante Etrurie ». Selon Ephore de Cumes (IVe siècle av. J-C.), c’est d’ailleurs la crainte inspirée par les Etrusques qui dissuada les Grec d’installer des colonies en Sicile et en Italie du Sud.
Pour bien camper la nature de ces hommes qui fondèrent une des civilisations les plus brillantes, et qui donnèrent même plusieurs rois à Rome, il faut dire que non seulement les Etrusques étaient réputés pour leur culture guerrière, mais qu’ils l’étaient aussi pour leurs « indicibles tueries » (Virgile) et leur terrible cruauté. Mieux valait, pour leurs ennemis, être morts que de tomber vivants entre leurs mains. Voici le traitement qu’un roi faisait subir à ses prisonniers, selon Virgile :
« Il allait même jusqu'à lier des cadavres à des vivants, mains contre mains, visages contre visages, en guise de torture, et ainsi infligeait une mort lente à ces êtres qui se liquéfiaient en pus et en pourriture, dans une misérable étreinte » (Virgile, Enéides, VIII, 483).
Ne soyons pas choqués, les Etrusques, ceux tout au moins qui fondèrent et firent prospérer la civilisation étrusque entre le IXe et le IVe siècle avant notre ère, étaient comme tous les bâtisseurs d’empires, voyez les Conquistadors, à la fois courageux et inflexibles.
Ce type humain étrusque caractérisé par l’andriea s’estompe à partir de la fin du IVe siècle puis disparaît totalement durant les trois siècles de décadence qui vont suivre. Encore une fois, reportons-nous aux auteurs anciens qui nous décrivent très précisément les Etrusques de ces temps de déchéance.
Posidonios d’Apamée, à la fin du IIe siècle av. J-C., note que le courage des Etrusques est certes vrai, mais, dit-il, « anciennement ». Diodore de Sicile, qui vit au premier siècle avant notre ère, confirme lui aussi ce courage mais ajoute qu’il distinguait les Etrusques… « autrefois » !
Les auteurs anciens observent un tel délabrement physique et moral des Etrusques qu’ils créent un mot pour le qualifier : la truphé.
La truphé étrusque désigne une « voluptueuse mollesse » ainsi qu’un comportement totalement débridé et contre-nature. Théopompe indique que les Etrusques n’ont aucune honte à faire ou à subir un « acte vénérien » en public et qu’ils se livrent sans complexe à l’homosexualité :
« Ils ont certes beaucoup de commerce avec les femmes mais se plaisent toutefois beaucoup plus avec les garçons et avec les jeunes hommes. Ceux-ci sont dans leur pays tout à fait beaux à voir, parce qu’ils vivent dans la mollesse et ont le corps épilé. »
Diodore de Sicile confirme ces comportements LGBT avant la lettre :
« En général ils ont renoncé aujourd'hui à l'esprit de force qui avait aiguillonné leurs prédécesseurs depuis l'Antiquité et, passant leur vie en beuveries et en divertissements efféminés, on comprend qu'ils aient perdu la gloire guerrière de leurs pères… »
Posidonios d’Apamée qui séjourne en Italie au début du Ier siècle avant Jésus-Christ dit que les Etrusques passent leur temps dans des banquets, deux fois par jour, qu’ils vivent dans un luxe ostentatoire, et se plaisent dans des « délices efféminés ». Pour Timée, même les vêtements des Etrusques dénotent des goûts efféminés. Transgenrisme, déjà ?
La pédophilie semble également pratiquée par ces Etrusques, qui n’ont qu’un lointain rapport avec leurs ancêtres. Des témoignages (Athénée), et même des représentations sur des vases peints, indiquent que de jeunes enfants totalement nus, filles et garçons, étaient au service de couples lascivement allongés sur des lits de banquet.
A force de comportements obscènes, de paresse, de mollesse, de manger et de boire, les Etrusques sont atteints d’obésité (Catulle XXXIX,2) . Cela choque à tel point leurs contemporains Grecs et Romains que, nous dit l’historien Dominique Briquel, l’obesus etruscus devient le « portrait type de la race » étrusque à l’époque romaine !
La femme étrusque, quant à elle, ne vaut guère mieux. Pour les anciens, c’est une dévergondée qui boit, qui va nue avec les autres femmes et qui ne sait même pas qui est le père de ses enfants.
Il serait toutefois erroné de considérer que les comportements que nous rapportons caractérisent l’ensemble de la société étrusque. Les mentions qui sont faites ici ou là au « luxe », aux « tables somptueuses », aux « vases d’argent » mais aussi à la paresse, aux délicats raffinements, à l’obésité de ceux qui se livrent à la truphé montrent que seule l’élite étrusque est concernée.
Or un gouffre sépare le peuple étrusque de son élite durant ces siècles d’effondrement. Voici une anecdote très significative qui illustre parfaitement l’indubitable phénomène de « sécession des élites » étrusques :
Tite-Live (X,46) raconte le siège d’une ville étrusque nommée Troilum par le consul romain Carvilius (vers 293 av. J-C). L’affaire est rondement menée. L’élite de la ville en effet (470 personnes « les plus riches » nous dit Tite-Live) s’entend avec Carvilius. Moyennant une « grosse somme », les plus riches laissent la ville aux Romains après en avoir été évacués. La population quant à elle, la « foule » dit Tite-Live, c’est-à-dire le petit peuple étrusque, est pour moitié massacré, pour moitié réduit en esclavage ! (Aparté : Tite-Live était-il « complotiste » ? Sans doute que oui à l’aune des factCheckeurs larbins de nos oligarques : annulons donc Tite-Live !).
Certes l’histoire de Troilum est anecdotique dans la grande Histoire. Cependant, celle-ci illustre parfaitement le comportement d’une élite dépravée qui ne se sent plus liée à son peuple. Plutôt que de résister à l’impérialisme romain, on sait que toute l’aristocratie étrusque, obèse, efféminée, adepte des plaisirs sans limites, va trahir son peuple et se rallier à Rome, le maître du moment. Encore quelques décennies et 17 années avant notre ère, ce qui était une brillante civilisation va devenir la « région VII » de l’Empire, c’est-à-dire une simple province romaine. Les Etrusques sortent de l’Histoire. Ils n’y reviendront jamais plus.
A quelle autre élite, cette élite étrusque corrompue vous fait-elle penser ? Quelle autre élite si ce n’est celle qui nous dirige aujourd’hui est adepte de plaisirs efféminés, s’adonne à toutes les obscénités jusque dans les hauts lieux élyséens sensés représenter notre pays, bafoue nos intérêts nationaux au profit de l’empire du moment, ouvre nos frontières comme furent ouvertes les portes de Troilum, trahit notre peuple comme fut trahi le peuple de cette ville, est prête maintenant à le jeter dans la fournaise d’une troisième guerre mondiale, est corrompue au point de l’avoir obligé à des injections expérimentales, se livre à toutes les perversions dont la pédophilie, fait banquet à Davos en compagnie de prostitués, hommes, femmes ou transgenres : quelle autre élite que la nôtre a aujourd’hui fait sécession de son propre peuple ?
Pour faire pendant à l’histoire de Troilum, et pour montrer que toutes les élites ne se valent pas, voici l’histoire tragique de Sagonte, une ville d’Espagne assiégée par Hannibal en 219-218 av. J.-C. Le siège va durer huit mois. Saint Augustin raconte, dans La Cité de Dieu, que la population mourrait de faim et même dévorait des cadavres plutôt que de se rendre :
« Bientôt, épuisée de misères, pour ne pas tomber du moins captive aux mains d'Hannibal, [la ville] élève un immense bûcher où ses concitoyens s'entr'égorgent et se précipitent avec leurs familles au milieu des flammes ».
Quant on a une élite qui ressemble à celle de Troilum, il ne faut pas compter sur elle pour lutter pour le peuple et la patrie. Cette élite trahira. Elle a déjà trahi !
Un peuple conscient en tirerait les conclusions et agirait en conséquence. Cela s’est vu.
Car soyez-en certains : nous sommes des Etrusques. Et si cette caste immonde reste en place, avant peu nous serons ou bien morts ou bien esclaves !
Mais l’histoire de Troilum et des Etrusques obèses ne sert à rien. En fait l’Histoire ne sert à rien. Tout le monde s’en moque et personne ne la retient. C’est pourquoi elle se répète.
Il me vient ainsi à l’esprit un livre écrit dans les années 70. C’était une époque charnière, qui a vu notre civilisation entrer en turbo-décadence. Ce livre à succès ( Le livre des plaisirs ) a été écrit par Raoul Vaneigem, un proche de Guy Débord, avec qui il évolue dans le cloaque puant des élites intellectuelles du moment. Extraits choisis (bouchez-vous le nez) :
« Ma jouissance implique la fin du travail, de la contrainte, de l’échange, de l’intellectualité, de la culpabilité, de la volonté de puissance. Je ne vois aucune justification – si ce n’est économique- à la souffrance, à la séparation, aux impératifs, au paiement, aux reproches, au pouvoir ».
En bon adepte de la truphé Etrusque, Vaneigem, qui se veut « guerrier du plaisir à outrance », ne tolère aucune limite à sa jouissance :
« Que m’importe vos distinctions de médecins légistes et vos bocaux étiquetés : hétérosexualité, homosexualité, perversion, sadisme, coprolalie, normalité, anormalité et tutti quanti ».
Quant aux enfants …. :
« J’aspire à la rencontre où l’enfant ne soit plus objet de connaissance mais sujet de passions amoureuses. L’aventure érotique avec les enfants est inséparable de l’amour de soi, de l’amour de la vie. Ne doutez pas qu’elle se répande au mépris de vos lois… ».
Le peuple ? L’Etrusque obèse d’aujourd’hui le méprise et annonce ouvertement sa disposition à le trahir :
« Je me moque de ces relations, de ces groupes, de ces communautés en péril où l’on serre les coudes de la fraternité en les poussant dans l’estomac du voisin ».
L’auteur du célèbre slogan soixante-huitard « vivre sans temps mort, jouir sans entraves » influencera de manière déterminante, avec d’autres comme lui, la caste qui occupe aujourd’hui le pouvoir (politique, médiatique, universitaire…).
La truphé étrusque et son cortège de trahisons n’ont donc jamais été aussi actuels. Il n’est plus temps de regarder Troilum dans le rétroviseur de l’Histoire : Troilum est devant nous.
Et le consul Carvilius arrive !
(Et mort aux cons !)
Antonin Campana