Il y a quelques années (décennies !) nous étions quelques-uns seulement à dénoncer les politiques d’immigration massive dont l’aboutissement, disions-nous, ne pouvait être que la guerre civile. La conscience de l’inéluctable fut pour moi les années 1988-1990, quand il m’apparut que le Système disposait du vote des Français et que jamais le FN n’arriverait au pouvoir (« l’affaire du détail », puis « l’affaire de Carpentras » bloquent alors artificiellement l’ascension électorale du FN). Dans les années 1980, Jean-Marie Le Pen, de passage dans ma ville, avait dit, je le cite de mémoire : « Le problème de l’immigration ne sera pas réglé sans quelques larmes... si on le règle avant l’an 2000. Après cette date, il faudra envisager, je le crains, non plus des larmes mais du sang ! »
Nous sommes en 2021 et j’observe que la plupart des commentateurs, de droite, mais aussi de gauche, n’exclue plus totalement, après Le Pen et avec trente ans de retard sur lui, la guerre civile qui vient. Je crains à ce propos, qu’ayant trop attendu, il ne sera plus question de larmes, ni de sang, mais de véritables abattoirs humains.
Nous avons déjà dit ce que nous pensions de la guerre civile. Nous la considérons comme une probabilité quasi certaine sans pour autant la souhaiter si d’autres solutions sont possibles (je précise immédiatement, pour les esprits chagrins, que la soumission ne fait pas partie des solutions que nous considérons comme envisageables).
Patrick Buisson, qui ne souhaite pas non plus cette guerre civile, fait remarquer à ceux qui en rêvent que l’Armée recrute dans les banlieues et comporte déjà 20% de musulmans. La proportion est équivalente dans les forces de l’ordre. Buisson imagine un pouvoir politique (lequel ? il ne le dit pas) qui réglerait politiquement un problème qui pourtant n’est déjà plus du domaine de la politique (il l’était encore avant 2000), à moins qu’il ne considère, comme Clausewitz, que « la guerre est le prolongement de la politique par d’autres moyens ». Bref, la proposition électoraliste me paraît bien utopique et révèle surtout le désarroi d’un homme, Patrick Buisson, qui ne sait plus à quoi se raccrocher.
Utopie pour utopie (et désarroi pour désarroi !), je viens ici en proposer une autre.
A la suite de la lettre ouverte signée par une quarantaine de généraux et plus de 20 000 soldats et officiers français alertant sur les risques de guerre civile, un officier parachutiste français, le « Commandant François », a fait part au média Gallia Daily des réflexions d’un « groupe de prospective » discutant du sujet depuis 2016. Significativement, l’entretien à pour titre : « la guerre civile est inévitable ».
Le scénario exposé par le Commandant François a fait l’objet d’une simulation, à la manière des militaires. Il en ressort que les évènements à venir pourraient se dérouler selon trois phases : une phase de déclenchement (émeutes à l’échelle nationale), une phase de transition caractérisée par une instabilité politique et une troisième phase qui verrait soit la soumission des Français de souche, soit la guerre totale, soit une « séparation de facto » de la population autochtone du reste de la population.
C’est bien sûr cette notion de « séparation » qui nous intéresse ici. Voici ce qu’en dit le Commandant François :
« SÉPARATION DE FACTO : [il y a le groupe de] ceux qui pensent que le bloc de droite finira par avoir suffisamment de poids pour décider unilatéralement de son propre sort et se séparer des deux autres [les minorités raciales du bloc de gauche et les dhimmis du bloc du centre], au sens politique du terme. C'est-à-dire créer une organisation étatique parallèle de facto, avec ses fonds de solidarité, sa police basée sur des groupes d'autodéfense, ses institutions.... La France existerait toujours en tant qu'état unitaire, mais de facto une partie de la population serait à la fois française ET membre de cette création sui generis ».
Etat parallèle, institutions parallèles : le Commandant François, à croire qu’il lit ce modeste blog, traduit ici les revendications autochtonistes que nous portons depuis presque dix ans !
Que suggère cet officier parachutiste, porte-parole d’un groupe de prospective militaire ? Il dit en substance qu’il y a une troisième voie entre la soumission et la guerre totale : la « séparation de facto », autrement dit le Grand Rassemblement autochtone autour d’un Etat parallèle autochtone en mesure de défendre les droits et la sécurité du peuple autochtone. Nous ne disons pas autre chose.
Mais pourquoi devrions-nous forcément attendre la phase d’émeutes sanglantes puis la phase d’instabilité politique, voire la guerre totale, pour rassembler et organiser le peuple souche de ce pays ? Ne peut-on arriver directement à ce résultat, de manière pacifique et ordonnée, sans passer par une phase obligée de guerre civile ? Pour nous, évidemment, la réponse est oui.
Ici, je dois m’adresser aux républicains, à ceux d’entre eux qui exercent actuellement des responsabilités au sein du régime, comme à ceux qui les ont exercées autrefois :
Quoi que vous fassiez le peuple autochtone recouvrera son droit à disposer de lui-même. Ce jour-là vous devrez répondre de vos crimes. Où que vous soyez, n’espérez pas vous cacher, des tribunaux populaires vous jugeront. Si la libération du peuple autochtone se fait dans le contexte d’une guerre civile, alors n’attendez aucune pitié de leur part. Le sang appelle le sang. On peut le déplorer, mais c’est comme ça.
Si par contre, dès aujourd’hui, vous avez l’intelligence d’analyser correctement la situation, celle dans laquelle vous avez placé votre peuple et dont vous devrez répondre, et que vous concluiez que la libération du peuple autochtone est la seule alternative qui permette de sauvegarder les apparences du régime et en même temps d’espérer la clémence de vos juges, alors vous devriez, dès à présent, envisager la formation d’un Etat parallèle autochtone. Ce que je vous propose ici est plus qu’un marché, c’est une assurance vie, vous devriez y réfléchir.
N’allez pas croire que cette proposition est de circonstance. Dans mon livre de 2013, la Nation Frankenstein, j’écrivais déjà (p. 148) que « les républicains devront bientôt choisir entre la Créature qu’ils ont engendrée [la société multiethnique] et le peuple autochtone qu’ils ont trahi ». Je n’excluais pas une forme de « pardon », à condition toutefois que la République ait préalablement répudié le système issu de 1789, ait refusé toute prétention à l’universalité, ait reconnu le peuple autochtone, lui ait accordé des droits collectifs, dont celui de se doter de ses propres institutions, et ait soldé son héritage monstrueux en nous demandant humblement pardon. J’affirmais qu’à cette condition, face à sa Créature, le régime réformé pourrait compter sur le soutien d’un peuple autochtone qu’il aurait contribué à organiser et à structurer indépendamment des instances républicaines. Le marché était honnête.
Comment les républicains pourraient-il engager le processus de libération du peuple autochtone ? Cela est très simple. Il leur suffirait de faire voter, au bénéfice des autochtones de France, une loi organique inspirée de la loi organique 99-209 relative à la Nouvelle-Calédonie. A partir de ce socle, les Autochtones « séparés de facto » pourraient alors « créer une organisation étatique parallèle de facto, avec ses fonds de solidarité, sa police basée sur des groupes d'autodéfense, ses institutions.... ».
Que les républicains réfléchissent bien : sans le poids d’un peuple autochtone rassemblé et organisé, la paix civile ne peut durer et une guerre civile ne peut être gagnée. La police et l’armée, toutes deux infiltrées, ne pourront rien faire sans le soutien de forces autochtones organisées. Cela suppose, bien sûr, la fin des idéaux républicains les plus nauséabonds. Mais la République est déjà morte, ceux qui ne le savent pas encore vont très bientôt l’apprendre à leurs dépens. Alors, républicains, si vous avez encore un peu d’amour pour votre pays, pour votre civilisation, pour votre mode de vie, pour votre peuple, pour la paix aussi, il vous faut, c’est votre dernière chance, proposer la loi organique dont nous parlons. Il n’y aura pas de guerre civile autre que brève si police et armée sont appuyées par des forces autochtones organisées. Dans le cas contraire, si vous méprisez encore une fois le peuple autochtone, il y aura le chaos et, croyez bien que je m’en émeus par avance, nombreux seront ceux qui ne vous oublieront pas.
Antonin Campana