Nous poursuivons ici la réflexion « utopique » entamée dans notre précédent article. Nous y défendions l’idée que le personnel politique républicain aurait tout intérêt, avant qu’il ne soit trop tard pour lui, de « chevaucher le tigre » autochtone, qui inévitablement sortira de sa cage. Nous disions que, dans le cadre d’une probable guerre “civile“, la liberté accordée au peuple autochtone de s’organiser « en parallèle » pourrait être profitable au régime, si tant est que celui-ci ait l’intelligence de la lui accorder.
Soyons plus clair : dans l’éventualité d’une telle guerre intérieure, les forces armées et les forces de police du régime seront dans une situation délicate… si elles sont seules et isolées face aux masses allochtones associées pour l’occasion aux islamo-gauchistes. La guerre serait longue, des interventions extérieures probables et il n’est pas du tout certain que ces forces légalistes l’emporteraient. Dans tous les cas, s’en serait fini du régime et du personnel républicain lui-même, dont la sécurité serait remise en cause à la fois par les allochtones qu’ils ont installés au milieu de nous, et par les Autochtones qu’ils ont trahis.
Autrement dit, vue la période troublée qui s’annonce, la République aurait un grand intérêt à reconnaître l’autochtonie et le droit à l’existence du peuple souche de ce pays.
Une telle reconnaissance serait conforme à ce qu’enseigne l’Histoire, mais aussi à ce que demande le Droit ou l’exigence d’égalité. Depuis la nuit des temps l’Europe et la France ont été les terres ancestrales de peuples européens, véritables peuples autochtones du continent. Or, le droit international, notamment la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, signée par la France en 2007, fait obligation aux Etats de reconnaître ces peuples et de leur accorder des droits collectifs, dont le droit à l’autodétermination. De plus, l’exigence d’égalité, impose au régime d’accorder ces droits collectifs aux autochtones de France puisque celui-ci les a déjà accordés aux autochtones de Nouvelle-Calédonie (loi organique 99-209).
La République ne se renierait donc pas, mais au contraire ferait œuvre de justice, en respectant l’Histoire, le Droit et le principe d’égalité.
Sans se déjuger, le régime pourrait donc très facilement faire état du Droit existant et des lois déjà prises en faveur des peuples d’outre-mer pour reconnaître l’autochtonie des Français de souche européenne, leur appartenance à un peuple historique non réductible au corps d’associés dont ils font par ailleurs partie, et, par conséquent, leur droit à jouir des dispositions contenues dans la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones.
A partir de là, tout s’enclencherait naturellement. Le régime devrait, conformément à la Déclaration, laisser le peuple autochtone s’organiser en véritable Etat parallèle autonome. La République deviendrait de facto une sorte d’Etat supranational à la manière de l’U.E. gardant pour elle, selon le principe de subsidiarité, tout ce que l’Etat autochtone ne pourrait pas encore gérer. Les Français de Préfecture et les Français reniés ne perdraient aucun de leurs droits dans le cadre de l’Etat républicain mais ne jouiraient d’aucun des droits collectifs autochtones (rien d’extraordinaire en cela puisque cela se fait déjà en Nouvelle-Calédonie).
Parmi les droits collectifs impliqués par la Déclaration, il y a le « droit de contrôler les terres, territoires et ressources » autochtones (préambule et divers articles), le « droit à la sécurité » (art. 7), le droit de « ne pas subir » (art.8), le droit de « protéger » (art. 31), le « droit à l’autodétermination » (art.3), etc.
Droit de “contrôler“ le pays, droit de “ne pas subir“, droit à la “sécurité“, droit de “protéger“, « autodétermination » : n’importe quel juriste pourrait faire découler de ces droits le droit à l’autodéfense, ou tout au moins le droit à une force armée et de police suffisante pour défendre l’intégrité du peuple autochtone et la sécurité des Autochtones.
L’Etat parallèle autochtone pourrait donc légitimement décréter un Service militaire autochtone obligatoire. Ce Service militaire pourrait être encadré par des officiers et des sous-officiers de l’armée républicaine. Les Forces de Sécurité Autochtones pourraient ainsi être formées pour tenir des zones rurales ou semi-rurales autochtones, voire des points stratégiques importants (ligne de chemin de fer, nœuds routiers, centrales nucléaires…), pendant que l’armée républicaine pourrait se concentrer sur les zones urbaines.
On comprend bien l’avantage, pour la République, d’un peuple autochtone organisé. En cas de guerre civile, elle disposerait d’une Force de Sécurité Autochtone, constituée de manière tout-à-fait légale, fidèle et fiable, susceptible d’épauler utilement son armée.
Quel avantage pour le peuple autochtone ? Il est important aussi, car dès la reconnaissance du droit à l’existence du peuple autochtone, l’Etat parallèle autochtone qui en découlerait siphonnerait tout le personnel politique républicain non acquis au mondialisme. La République ne serait plus qu’une coquille vide, un Etat sans peuple véritable qui aurait délégué, comme en Nouvelle-Calédonie, un grand nombre de ses prérogatives. Une nation autochtone surgirait alors, la reconquête de nos terres ancestrales ne serait plus qu’une question de temps.
La perspective de la guerre intérieure est profondément anxiogène. Aujourd’hui Le Système s’en sert pour nous contraindre et nous faire entrer dans le rang. Pour notre sécurité, il nous faudrait bien voter et nous laisser soigneusement contrôler. Or, du point de vue du déclenchement d’une guerre intérieure, le contrôle des Autochtones est inutile car cette guerre ne peut venir que des allochtones.
Nous devrions pouvoir utiliser à notre avantage la probabilité d’une guerre. La perspective de la guerre, plus que la guerre elle-même, devrait être mise à profit pour promouvoir la cause autochtone auprès du personnel politique républicain. Cette cause est conforme au Droit, la République se grandirait en y accédant, et surtout elle y trouverait un grand intérêt. Entre le personnel politique républicain et les banlieues, qui sont jeunes et armées, il n’y a guère que quelques compagnies de CRS et quelques régiments, dont les meilleurs sont d’ailleurs en OPEX. Combien de temps tiendront-ils sans une force autochtone pour les appuyer ?
Mais cet engagement autochtone ne peut être gratuit. Si les Autochtones combattent, ils le feront pour leur peuple, pas pour les strapontins de quelques uns. La reconnaissance de la nation autochtone par le régime est un préalable : sans Etat parallèle autochtone, il n’y aura pas de Forces autochtones et, le jour venu, il n’y aura plus de République.
En fait, pour les républicains le choix simple : leur régime et leur sécurité contre notre liberté.
Peut-on le leur faire comprendre ?
Antonin Campana