Aujourd’hui dans toutes les bouches, il n’est question que de laïcité. La laïcité serait le remède absolu au fléau islamiste et au terrorisme. Il faudrait y recourir sans modération et avec fermeté. Même pour les esprits réfractaires ou antisystèmes, une bonne laïcité, appliquée de manière rigoureuse, serait la meilleure manière de contrer l’islam radical en France.
Le message que l’on entend est celui-ci : « pour assurer la cohésion de notre société, il faut imposer à tous la laïcité ! ». Traduisons cela différemment : « il faut imposer la laïcité si l’on veut pouvoir vivre tous ensemble ! ». Fort bien, mais a-t-on préalablement demandé aux Français s’ils voulaient vivre ensemble avec des musulmans, des Maghrébins, des Tchétchènes, des Turcs ou des Africains ? Leur a-t-on demandé leur avis avant de faire venir ces millions d’allochtones par le regroupement familial ou les migrations « sûres et ordonnées » ? D’ailleurs, si l’on regarde les actes (et non les discours), je ne vois aucun Français de souche européenne rechercher la présence des immigrés. Tous, ouvriers et employés bien sûr, mais aussi journalistes, politiciens, universitaires et autres donneurs de leçons patentés, fuient les zones à fortes concentrations étrangères (les banlieues). C’est donc qu’ils refusent le vivre ensemble avec les musulmans, les Arabes et les autres. Donc, puisque les Français de souche européenne refusent le vivre-tous-ensemble, la question est : qu’elle est la légitimité démocratique de la laïcité ? Si les Français refusent le tous-ensemble en vertu de quel droit se sert-t-on de la laïcité pour le leur imposer ?
Pour Alain Bauer, la laïcité est un «instrument de cohésion de la société française » (Alain Bauer, C News, 25 septembre 2020). Pour Manuel Valls, la laïcité est une « méthode » permettant le vivre-tous-ensemble (Manuel Valls, Strasbourg, mars 2015). Tous les propos que l’on entend aujourd’hui confirment cette idée que la laïcité serait effectivement un instrument, une méthode ou un outil permettant d’obtenir une société multiethnique « vivable ». Mais la fonction a-t-elle créé l’organe ? La laïcité, dont la fonction, nous dit-on, est de rendre vivable les sociétés multiethniques, a-t-elle contribué à engendrer la société multiethnique ? A l’évidence oui : quand les hommes fabriquent un outil, c’est toujours pour s’en servir !
Significativement, le concept de laïcité apparaît dans les années 1880 (Ferdinand Buisson, Dictionnaire de Pédagogie et d’Instruction primaire, 1887). Autrement dit, la laïcité comme instrument de cohésion d’une société hétérogène apparaît bien avant la constitution d’une telle société. La croyance délirante en l’efficacité de cet instrument, malheureusement testée avec succès sur des populations culturellement « compatibles » (italiennes, polonaises, belges…), a justifié l’ouverture des frontières au profit de populations culturellement incompatibles (maghrébines et africaines notamment).
Ceci est indubitable : la laïcité, comme moyen permettant de faire vivre ensemble des hommes de toutes les origines, légitime l’immigration de peuplement et l’installation de populations étrangères au milieu de notre peuple ! Elle renvoie au racisme toute volonté de s’y opposer (voyez le traitement réservé au Front National) ! La mythologie laïciste prétend abattre l’obstacle « technique », à savoir les divergences identitaires, qui interdit de facto la cohésion de la société multiethnique. Elle prétend, cette mythologie, apporter un socle commun à tous les hommes, socle sur lequel pourra s’édifier un vivre-tous-ensemble harmonieux et enrichissant. Dès lors, pourquoi refuser ce vivre-tous-ensemble si l’on n’est pas xénophobe ? La République, quant à elle, revendique l’universel depuis la Révolution. Or, la laïcité est un instrument qui lui permet de prouver cette universalité. Pourquoi, puisqu’elle dispose d’un instrument qui lui permet de mélanger sans risque des peuples culturellement éloignés, se priverait-elle de cette opportunité ? Regardons les faits : s’en est-elle privé ?
Soit deux matières qui explosent si on les mélange. Normalement, le bon sens commande d’éviter de les mélanger. Mais pour le laïciste, le mélange ne pose aucun problème car il a, dit-il, une recette appelée « laïcité » qui permet de faire ce mélange sans provoquer d’explosion. Il fait donc celui-ci… et le mélange explose néanmoins : c’est le Bataclan, c’est Samuel Paty, ce sont les zones de non-droit... Conséquence ? Ecoutez-les : loin de remettre en cause la laïcité, ils demandent davantage de laïcité. C’est toujours la même chose : le communisme échoue, il faut plus de communisme ; l’Europe échoue, il faut plus d’Europe ; la laïcité nous a mis dans une situation d’avant-guerre civile, il faut plus de laïcité. Je ne pose pas cette question aux républicains mais à ceux des Réfractaires qui cherchent le salut dans une laïcité qui conditionne l’immigration : avez-vous bien réfléchi ?
En résumé et pour finir :
- La laïcité établit que la construction d’une société multiethnique harmonieuse est possible. C’est ce que l’on croit.
- Cette construction étant possible, rien ne s’oppose (sauf le racisme) à l’installation de millions d’immigrés, de réfugiés, de migrants, d’autant qu’ils sont nécessaires à notre économie. C’est ce qu'on fera.
- La laïcité rend possible l’accueil des immigrés : elle permet donc à l’islam d’exister en France. Et l’islam génère l’islamisme qui à son tour génère le terrorisme islamique. C’est ce que l’on voit.
Conclusion : l’immigration de peuplement et la société multiethnique découlent d’une foi irrationnelle en la laïcité et d’une croyance obscurantiste en son pouvoir magique : par la puissance du credo laïciste, miracle de la transsubstantiation, l’hétérogène est censé devenir homogène. On sait aujourd’hui que non seulement cela ne marche pas, mais qu’en plus cette croyance est à l’origine des malheurs de la France, le terrorisme entre autres choses. Or, ce qui est à l’origine d’un problème ne peut être sa solution. La laïcité est une méthode pour construire méthodiquement notre enfer sur terre. A moins d’être un fidèle de la religion laïque, il nous faut maintenant trouver un chemin pour sortir de cet enfer.
Ce chemin, nous l’avons nommé « autochtonisme ».
Antonin Campana