Ils ont osé !
Après USA Today et ses 260 rédactions à travers le pays, après l’Associated Press, le Los Angeles Time et NBC News, le New York Times vient de décider de mettre une majuscule au mot « Black » et une minuscule au mot « white » !
La raison invoquée ? Les Noirs constituent un groupe d’identité qu’il faut respecter : « Nous avons décidé d’adopter ce changement et de commencer à capitaliser le mot "Black" pour décrire les personnes et les cultures d’origine africaine, aux Etats-Unis et ailleurs. Nous croyons que ce style transmet le mieux des éléments d’histoire et d’identité communes, et reflète notre objectif d’être respectueux de toutes les personnes et communautés que nous couvrons», écrit la direction du journal.
Pour ce qui concerne les Blancs, toujours selon les explications du journal états-unien de référence (sic !) : «Nous conserverons le traitement en minuscule pour le mot "blanc" » ». En effet : « il y a moins le sentiment que "blanc" décrit une culture et une histoire partagées. De plus, les groupes haineux et les suprémacistes blancs ont longtemps privilégié le style majuscule, ce qui en soi est une raison pour l’éviter ». En bref, la minuscule signifie que les Blancs ne constituent pas un groupe d’identité et ne font pas partie des « personnes et communautés » pour lesquelles le NewYork Times (NYT) se doit d’être « respectueux » !
Avant le NYT, L’Associated Press (AP) avait pris la décision de majusculiser le mot « noir » car «Le noir en minuscule est une couleur, pas une personne». Le problème semble ne pas se poser pour le mot "blanc" (qui pour certains n’est d’ailleurs même pas une couleur), qui garde sa minuscule, signifiant par là, si ce que dit l’AP a un sens, que le mot renvoie à quelque chose qui ne peut véritablement être considéré comme une « personne ». Un animal peut-être ?
Qu’en est-il des autres groupes ? L’agence de presse, très politiquement correcte précise qu’elle met aussi des majuscule aux autres « identifiants raciaux et ethniques » tels que : « Latino-Américain, Asiatique-Américain et Amérindien ». Son souci est d’être « inclusif » et « respectueux ». Le « respect » est important pour la presse-Système aux Etats-Unis, mais il ne concerne pas Blancs.
Le plus étonnant dans tout cela est que l’AP a parfaitement conscience du caractère raciste et discriminatoire de son orthographe à géométrie variable selon la race. Pour justifier la majusculisation du mot « noir », elle cite le militant afro-américain W.E.B. Du Bois qui dans une lettre envoyée aux médias, estimait que la minuscule était «un signe d’irrespect et de racisme» ! Devons-nous en conclure que la minuscule au mot « blanc » est un «un signe d’irrespect et de racisme» ? Un signe hautement revendiqué ?
Toute cette opération participe de ce que nous avons appelé l’enseignement du mépris. Nous sommes au cœur du racisme en tant que système. Le Blanc n’est même plus une personne. Même au plus fort de la première guerre mondiale, les Français écrivait « Allemand » avec une majuscule. Même les nazis écrivaient « Juif » avec une majuscule. La minuscule sert à nier le Blanc, à lui refuser le droit à l’existence, à le rejeter dans le néant et à l’exterminer symboliquement… pour commencer ! Le Blanc ne peut exister qu’à travers le Mal auquel on le réduit : le racisme, le sexisme ou l’homophobie. La Tragédie grecque, la Démocratie, la musique classique, Rembrandt et Pasteur… appartiennent à l’humanité en général. La traite négrière, le colonialisme et l’extermination des Indiens appartiennent aux Blancs en particulier. Aux Blancs qui se mettent soudain à exister comme groupe d’identité… mais juste le temps de s’en servir de serpillères !
Comment pouvons-nous supporter ça ?
Antonin Campana