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Terre Autochtone

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Le blog des aborigènes d'Europe, par Antonin Campana


Défendre nos droits linguistiques !

Publié par Antonin Campana sur 2 Décembre 2019, 15:30pm

Catégories : #Perspectives Autochtones, #Les joies de la nation Frankenstein

Défendre nos droits linguistiques !

La République a volé notre nom. Elle l’a distribué à des gens venus du monde entier. Aujourd’hui tout le monde est « Français ».

La République a volé notre nationalité. Elle l’a réduite à la citoyenneté. Passée à la moulinette égalitaire républicaine, notre appartenance identitaire à un peuple est devenue une appartenance administrative à un Etat.

La République a volé notre histoire. Sous son action, les siècles glorieux de la France éternelle se sont transformés en heures les plus sombres.

La République a volé notre futur. Elle a engendré un agrégat humain multiethnique qui décide « démocratiquement »  du destin de notre peuple.

 Enfin, pour finir cette liste non exhaustive de spoliations, la République a volé notre langue !

La langue est l’âme d’un peuple. Elle est un système de communication hérité des siècles. Elle traduit une culture, une manière d’être au monde, une identité millénaire. Le français est ainsi une langue indo-européenne qui s’enracine dans la plus ancienne préhistoire. Rappelons que le peuple autochtone français parlait français bien avant la naissance de Danton ou de Robespierre.

Les régimes politiques se servent des langues mais ne les créent pas. Les langues sont créées par les peuples. En bonne logique, elles appartiennent donc aux peuples, seulement aux peuples, et jamais aux régimes politiques, et encore moins à ceux d’entre eux qui se servent de la langue du peuple pour justifier les violences à son encontre !

Pourtant, la Constitution du régime affirme en son article 2 que « La langue de la République est le français ».  Le français est donc la langue du régime. Celle qu’il utilise, mais aussi, dans un autre sens, celle qu’il s’est approprié et qui lui appartient. Ainsi, symbole de cet accaparement, il revient au président du régime (aujourd’hui Macron), de valider l’élection des membres de l’institution qui a pour mission, depuis Richelieu, de défendre la langue française. Nous avons nommé l’Académie française. Mais pouvons-nous faire confiance aux choix de gens qui, tel Macron, estiment qu’il n’y a « pas de culture française » ?

Notre confiance serait d’autant plus mal venue que des membres parmi les plus hauts placés dans la hiérarchie républicaine ont visiblement l’intention de substituer l’anglais au français dans les institutions, l’enseignement ou les médias. Citons parmi ceux-ci, à titre d’exemple et en nous cantonnant aux seuls lauréats du prix de la Carpette anglaise  :

  • Claude Allègre, ministre de l'Éducation nationale, qui estime que « les Français doivent cesser de considérer l’anglais comme une langue étrangère » ;
  • Alain Richard, ministre de la défense qui oblige les militaires français à parler anglais au sein du Corps européen, alors qu’aucune nation anglophone n’en fait partie ;  
  • Claude Thélot, président de la Commission du débat national sur l’avenir de l’école, qui considère que « l’anglais de communication internationale [est] un enseignement fondamental, à l'égal de la langue française ». Le haut fonctionnaire préconise un apprentissage par la diffusion de feuilletons américains en version originale sur les chaînes de télévision française ;
  • Le Conseil constitutionnel lui-même qui, selon l’Académie de la Carpette, transgresse allègrement « l'article 2 de la Constitution qui dispose que la langue de la République française est le français » ;
  • Christine Lagarde, ministre de l'Économie et des finances, qui communique en langue anglaise avec ses services ;
  • Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, qui déclare que le français est une « langue en déclin » et qu’il faut « briser le tabou de l’anglais dans les institutions européennes » ;  
  • Frédéric Cuvillier, ministre délégué aux Transports, à la Mer et à la Pêche qui estime que « l'anglais devrait être la langue d'usage et de rédaction des documents officiels harmonisés » ;
  • Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, qui maintient son projet de loi sur l'enseignement en anglais ;
  • Pierre Moscovici, membre de la Commission européenne, qui écrit en anglais à Michel Sapin, ministre des Finances et des Comptes publics ;
  • Anne Hidalgo, maire de Paris, qui fait projeter sur la tour Eiffel le slogan Made for Sharing de la candidature de Paris aux Jeux olympiques de 2024 ;
  • Etc.

Cette propension des dirigeants républicains à déserter la langue française, traduit simplement les volontés globalistes de leurs maîtres. Ainsi, de plus en plus, sous l’action des maîtres, l’anglais devient une langue de communication dans les grandes entreprises. Eux-mêmes, les maîtres, lorsqu’ils se réunissent pour discuter de notre avenir, s’expriment toujours en anglais. Lorsqu’il arrive à la tête de la BCE, Jean-Claude Trichet s’adresse à ses pairs : « I am not a Frenchman !», proclame-t-il. C’était inutile de le préciser ! Voyez aussi la publicité, car la publicité est la voix des maîtres à l’intention de leurs esclaves. Trois grands thèmes de propagande y apparaissent constamment : le métissage, le climat et la substitution de l’anglais au français.

Il ne faut donc se faire aucune illusion sur les volontés républicaines de défendre la langue du peuple autochtone. Le sacrifice de notre langue au nom des idéaux globalistes s’effectue graduellement mais certainement. Un autre processus est à l’œuvre, là aussi avec la complicité des autorités républicaines : le processus de destruction de la langue par sa féminisation, par l’écriture inclusive, par des révolutions grammaticales comme l’accord des adjectifs avec le nom commun le plus proche, la substitution de termes génériques universels aux mots « homme » et « femme » ou la tentative d’imposer un « genre neutre » (par exemple, à la place de « il » et « elle » écrire « al ». Voyez ici). Là encore, que ce soit sur les sites gouvernementaux, dans la langue des médias ou dans l’Enseignement (des ouvrages scolaires sont désormais en écriture inclusive) on observe une stratégie, validée par le régime, de mettre à bas la langue ancestrale du peuple souche. Le charabia à la syntaxe délirante qui est proposé en substitution ne permettra plus de traduire correctement la culture ancestrale du peuple autochtone. Orwell disait en substance : «c’est le cerveau qu’on vous lave quand on purge la langue»

L’Académie française a longtemps résisté à cette offensive contre notre langue. La 9e édition de son dictionnaire, toujours en rédaction, ne connaît pas encore (01 décembre 2019) les mots « auteure », « écrivaine » ou « cheffe ». Mais le 01 mars 2019, l’Académie française a adopté à une large majorité (deux dissidents seulement, tant les pressions étaient fortes) le rapport sur la féminisation des noms de métiers et de fonctions. Ce rapport était le fruit d’une prétendue commission d'étude comprenant quatre membres de l’Académie. Symptomatiquement, cette commission était composée de Danièle Sallenave, « écrivaine » féministe pour qui l’islam et l’immigration non contrôlés sont des « fantasmes » ; Michael Edwards, un poète « britannique » ( !) ; Gabriel de Broglie, membre du Conseil d’Etat et du Cercle de l’Union Interalliée, une « internationale des riches » selon certains, officiellement un « club de restauration », qui comprend 3300 membres triés sur le volet dont Jérôme Cahuzac, Claude Bébéar (Axa), Nadine de Rothschild, Guy Sorman, Valéry Giscard d’Estaing, Michel David-Weil (banque Lazard), Peter Boyles (HSBC), Augustin Romanet (PDG du groupe Aéroport de Paris, DG de la Caisse des Dépôt) ou Pierre Lellouche. Le quatrième membre est Dominique Bona, lobbying de l’écriture inclusive, lancée sur le marché de l’édition par le prix qui lui fut décerné… par le Cercle de l’Union interalliée en 1992 (« prix Interalliée ») !

On le voit, la république oligarchique contrôle totalement le processus de destruction et de marginalisation de la langue autochtone. L’Académie française constituait la dernière digue. Elle vient de sauter. Accusée de « reproduire une vision androcentrique, binaire et discriminante du monde », la langue autochtone ancestrale risque maintenant de disparaître. En fait, la langue autochtone doit impérativement disparaître : elle contredit l’entreprise d’ingénierie sociale du régime et la standardisation de l’humain que celui-ci projette. 

Que faut-il faire ?

Face au régime de spoliation, il faut invoquer le droit international. L’article 13 de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones stipule que les peuples autochtones ont le droit de revivifier, d’utiliser, de développer et de transmettre aux générations futures leurs langues, leur système d’écriture et leur littérature. Les articles 14 et 16 stipulent que les peuples autochtones ont le droit d’établir leurs propres systèmes scolaires et médias dans leur propre langue et d’accéder à l’enseignement dans leur propre langue. L’article 8 stipule que les autochtones ont le droit de ne pas subir la destruction de leur culture, de leurs valeurs culturelles ou de leur identité. L’article 11 stipule que l’Etat doit des réparations aux autochtones pour les biens culturels et intellectuels qui leur ont été pris sans leur consentement préalable.

Autrement dit, le droit international nous accorde des droits linguistiques en tant que peuple autochtone de France. Nous avons le droit de transmettre à nos enfants une langue ancestrale non polluée par l’ingénierie sociale républicaine. Nous avons le droit de résister au projet idéologique de transformation de notre langue. Nous avons le droit d’exiger des réparations pour le mal qui a été fait sans le consentement du peuple autochtone, puisque l’existence du peuple autochtone est niée. Nous avons le droit d’exiger un enseignement scolaire qui à tous les niveaux sera fait dans notre langue ancestrale. Bref, nous avons le droit à la préservation de notre langue.

Concrètement, comment pouvons-nous agir ?

Nous devons constamment invoquer la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. Cette Déclaration doit constituer le cadre de nos revendications.

Nous devons contester le droit accordé au président du régime de valider la nomination des membres de l’Académie française. Ce droit appartient aux instances représentatives du peuple autochtone ! La langue autochtone appartient au peuple autochtone, pas au régime qui le nie !

L’Académie française ayant perdu son indépendance sous l’action conjuguée du régime républicain et des lobbies sociétaux, nous devons revendiquer son détachement de l’Etat supranational républicain et son rattachement à l’Etat national-autochtone. L’Académie française doit être au service du peuple autochtone français, comme l’Académie des langues kanak est au service du peuple autochtone néo-calédonien. Il faut exiger que les droits linguistiques accordés aux autochtones mélanésiens de Nouvelle-Calédonie soient également accordés aux autochtones européens de France. Nous ne sommes pas des citoyens de seconde zone !

Au nom de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, nous devons revendiquer un enseignement en langue autochtone, avec interdiction des manuels en écriture inclusive, ou des enseignements en langue anglaise…

Etc.

Les actions possibles sont multiformes. Nous ne proposons ici que quelques pistes de réflexion et une ligne directrice. Le lecteur aura compris notre approche générale. Revendiquer les droits linguistiques autochtones est un engagement tactique qui s’inscrit dans le cadre d’une stratégie de libération. Contrairement à ce qu’il pourrait paraître, l’objectif de cet engagement ne doit pas être, dans un premier temps, d’obtenir ces droits. La défense de nos droits linguistiques a d’abord pour but de poser notre peuple pour faire valoir son droit à l’existence. Revendiquer des droits linguistiques, c’est en effet manifester notre existence. Manifester notre existence, c’est obliger le régime à nous répondre, donc à nous reconnaître ! Et être reconnu, c’est bientôt recouvrer des droits, dont des droits linguistiques, dont ce droit qui a été légitimement concédé aux kanak : celui de décider de notre langue et de disposer de notre Académie pour la défendre.

Antonin Campana

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I
Défendre la voix légale meme si il s agit de lois internetionnales est complétement utopique.<br /> On ne combat pas un ennemi avec ses armes, un état avec ses lois
Répondre
J
On trouve d'excellentes réflexions dans cette étude, mais pourquoi aucune allusion aux minorités ethniques de l'Hexagone et à leurs droits ?
Répondre
A
Vous avez raison, mais ne perdez pas de vue les priorités. L’urgence est le Grand Remplacement. Que l’on se sente plutôt Français ou plutôt Breton, le tarif sera le même pour tous. Il faut donc travailler ensemble, et vite. Il faut miser sur ce qui rassemble plutôt que sur ce qui divise. Comprenez-bien que la défense des droits linguistiques est un moyen (qui n’exclut d’ailleurs pas la défense du breton ou du basque). Soit nous gagnons tous ensemble, et dans 50 ans nos enfants pourront discuter de la place du breton ou du basque. Soit nous perdons, et nos enfants parleront anglais ou arabe.

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