Ainsi, pour la première fois, Fillon a évoqué hier le « racisme anti-français » : « j'exècre tous les racismes, dont le racisme anti-français. Nous formons tous ensemble le peuple de France », a-t-il lancé à ses partisans ! Aussitôt, le Nouvel Ordre Médiatique est monté au créneau, décryptage à la clé. Pour Libération, François Fillon « braconne en eaux troubles », suivez mon regard. Pour Challenges, selon qui « il vaut mieux perdre une élection que perdre son âme », il s’agit dune « dangereuse tentation ». Pour VSD, Fillon « radicalise sa campagne » (et on sait aujourd’hui où mène le radicalisme, n’est-ce pas Juppé ?). A propos de Juppé justement, l’Express se demande opportunément s’il n’avait pas raison d’évoquer la « radicalisation » du camp Fillon. Bon élève, LCI rappelle bien à propos que selon la 17e Chambre Correctionnelle de Paris le « racisme anti-blanc » ne recouvre « aucune réalité légale, historique, biologique ou sociologique » (ouf !) et le Nouvel Obs temporise : il ne s’agit que de « rhétorique » (circulez, y’a rien à voir).
Il s’agit à l’évidence d’un propos électoraliste. Si Fillon le tient, c’est qu’il fait écho à une réalité de plus en plus durement ressentie par les électeurs blancs. Car derrière le mot « Français », il est bien sûr exclusivement question des Blancs. Personne ne s’y trompe, même pas la presseSystème qui associe le racisme anti-français au seul racisme anti-blanc.
Le racisme anti-blanc se traduit classiquement par de petites vexations, des insultes, des agressions, bref par une souffrance au quotidien que seules les classes urbaines protégées peuvent faire semblant d’ignorer. Celui qui n’a pas les moyens de contourner la carte scolaire, d’habiter un quartier résidentiel et d’éviter le vivre-ensemble a de fortes chances de faire tôt ou tard une expérience concrète du racisme anti-blanc. Mais ce racisme de rue ne serait rien sans un système de représentation qui le déculpabilise. Fillon devrait comprendre que le racisme le plus dangereux, celui qui légitime et « arme » le racisme de rue, se niche au sein même des médias qui ciblent son propos.
Car le racisme qui suinte de la presseSytème négationniste est autrement plus grave que le racisme éthologique et basique qu’elle tente de minimiser. Quoi de plus grave en effet que la négation du racisme anti-blanc ? Nier le racisme anti-blanc revient à affirmer que la condition humaine des Blancs n’est pas celle des autres hommes, qu’ils soient Noirs, Arabes, Juifs, Asiatiques… Les Blancs seraient « différents », « pas comme les autres ». Il y aurait une humanité blanche, épargnée par le racisme mais souvent raciste, et une humanité non-blanche victime du racisme et parfois elle-même raciste, mais par accident et toujours en réaction ou à cause du racisme blanc (racisme dit « à rebours » ou « inversé »). La négation du racisme anti-blanc est un élément clé du système d’avilissement des blancs (antijaphétisme) : les Blancs, c’est une règle, sont toujours coupables, jamais victimes.
Fillon a donc raison de parler du racisme anti-français. Cependant, en rester au racisme de bas étage n’est plus suffisant. Il faut maintenant dénoncer cet enseignement du mépris qui légitime le racisme anti-blanc. Cela demande de désigner une certaine historiographie, le pouvoir des juges, la presseSystème, les lois dites « antiracistes », les ligues subventionnées, bref un racisme d’Etat, un racisme institutionnel, une idéologie structurée et non une simple pulsion imbécile.
Fillon ne franchira jamais le Rubicon. Les Réfractaires le feront-ils un jour ?
Antonin Campana