Nous avons déjà fait observer qu’il y aura un avant et un après Trump. Quoi que fasse maintenant le président américain, qu’il applique son programme ou qu’il se soumette à l’Etat profond, un bouleversement a eu lieu non pas tant en matière politique que dans les psychologies. Désormais, l’Etat profond et le Système, pour s’être « révélés », ne sont plus des abstractions. La sécession d’Etats comme la Californie est entrée dans le champ des possibles et fait l’objet de débats. La destitution du Président, son assassinat, un coup d’Etat militaire sont regardés froidement comme des éventualités. Ce qui était psychologiquement inimaginable il y a quelques mois est psychologiquement envisageable aujourd’hui : cela indique une rupture profonde dans les mentalités et la perception des réalités, rupture dont nous n’avons pas encore mesuré toutes les conséquences et qui en tout cas annonce des années difficiles pour les Etats-Unis.
Or les élections françaises ressemblent à s’y méprendre aux élections américaines. Nous avons déjà souligné cette ressemblance (ici) : « Trump/Fillon accusés d’entretenir des liens troubles avec la Russie ; Trump/Fillon lynchés par les médias et mis dans l’impossibilité d’accéder au pouvoir ou de l’exercer ; Clinton/Macron victimes de pseudos cyberattaques russes ; CIA / DGSE intervenant dans le débat électoral... Dès que Fillon sera éliminé, Marine Le Pen prendra sa place. Elle doit s’attendre à de nouvelles « affaires » et à un déferlement extraordinaire de haine ». Depuis, effectivement, Marine le Pen est quotidiennement confrontée à de « nouvelles » affaires, en fait, des affaires qui remontent à plusieurs mois, voire plusieurs années, mais qui ressortent opportunément à deux mois des élections. Comme dans le cas de Fillon, nous pouvons parler d’un véritable coup monté politico-juridico-médiatique. L’objectif de cette opération est de bloquer Marine le Pen pour faire élire Macron, le candidat des banques et du Système.
Le caractère autorégulé et non pyramidal du Système explique en grande partie le dérapage de « l’offre électorale ». Faute d’un pouvoir central, le mimétisme américanolâtre de certains a débouché, dans un contexte dangereux de remise en cause du Système, sur la tenue de primaires à Gauche et à Droite. Les ténors que le Système avait rendu présidentiables et auxquels aurait du se limiter le choix des électeurs ont donc tous été éliminés par ces primaires imbéciles : Hollande avant même qu’il puisse se présenter, mais aussi Valls, Juppé, Sarkozy. Mieux : ceux qui ont été élus, l’ont été justement en raison de leurs simulacres de positionnement antiSystème. Fillon et Hamon, les vainqueurs de ces primaires, ne sauraient donc convenir pleinement à un Etat profond transatlantique qui voit en l’un, pourtant membre du Siècle, un homme susceptible de se rapprocher de la Russie, cœur de l’antiSystème, et en l’autre, pourtant membre du Grand orient, un altermondialiste ayant des velléités de réguler la finance (ce qui est moins grave). Juppé, Sarkozy et Valls éliminés ; Fillon et Hamon trop peu fiables : reste donc Macron.
Mais Macron n’est que le plan B du Système : un candidat par défaut qui n’a ni la stature, ni le charisme, ni l’expérience, ni la solidité d’un présidentiable. C’est un jeune chiot, charmant et affectueux avec ses maîtres, pas un chien dominant. C’est un laquais certes empressé, pas un grand chambellan. Le Système a donc entrepris, par la mobilisation des médias, de lui construire une image de Président, tout en mettant des obstacles judiciaires à ses concurrents. L’opération est d’envergure et pour la première fois dans l’histoire électorale du pays, le Système est contraint par l’urgence (et pour ne pas subir un nouveau revers) de montrer ses tentacules médiatiques, politiques, financières, judiciaires, policières…. Il apparaît sans faux semblant, tel qu’il est, avec toute sa puissance et toute sa nocivité.
Le résultat des élections, quel qu’il soit, marquera donc une rupture avec le « monde d’avant ». Si MLP est élue face à Macron, le Système initiera comme aux Etats-Unis une phase de guerre civile en lâchant ses zombies dans les rues. MLP devra avoir recours au peuple via des référendums. Une lutte à mort commencera alors.
Si au contraire, Macron est élu, il n’en restera pas moins que même si son score est digne d’une république soviétique, le Système aura senti le vent du boulet. Le réveil des peuples en Europe et la montée du sentiment antiSystème en France sont si palpables que l’intérêt vital du Système sera d’accélérer le processus de Grand Remplacement et de faire aboutir l’entreprise d’ingénierie sociale qui décompose les peuples en clones interchangeables. Autrement dit, il faudra s’attendre à une accélération sans précédent de l’immigration, mais aussi à des vagues de naturalisations massives, peut-être même au droit de vote des étrangers. Le système à déstructurer les peuples imposera probablement de nouvelles lois sociétales, une censure et un harcèlement judiciaire qui feront taire la dissidence, une surveillance accrue de la population, un Ministère de la vérité doté de véritables pouvoirs, voire une monnaie numérique qui donnera au Système un contrôle sur ce que nous gagnons et dépensons. Si MLP ne passe pas en 2017, face une Droite décrédibilisée et une Gauche dispersée, il y a donc de fortes chances qu’elle ne passe jamais.
Ces élections présidentielles sont les plus exceptionnelles que l’on puisse imaginer. Quels qu’en soient les résultats, elles ouvrent sur une nouvelle période historique. Si MLP est élue, le peuple autochtone de France devra relever le défi que lui lancera le Système ou sortir définitivement de l’Histoire. Si MLP est battue, le peuple autochtone n’aura plus d’autre choix que de créer un Etat parallèle, une société parallèle, un contre pouvoir parallèle, une Communauté structurée capable de survivre et de se défendre au sein d’une société mondialisée et hostile : c’est la solution autochtoniste que préconise ce blog. Et il est probable que l’Histoire nous l’imposera.
Nous sommes encore dans le monde d’avant. Dans quelques mois nous allons passer dans le monde d’après. Dans l’Histoire, peu d’hommes ont eu la « chance » d’assister à de tels bouleversements.
Antonin Campana