Le Système contre-attaque : tel pourrait être le titre de ce moment qui ouvre sur une véritable guerre des étoiles, un épisode qui sera cataclysmique n’en doutons pas et qui verra l’affrontement titanesque et final du Système et de l’antisystème. Les Etats-Unis s’acheminent vers une révolution de couleur, une destitution ou une guerre civile. En France, autre conséquence de l’élection de Trump et de la contre-attaque dont nous parlons, le Système (médias, institution judiciaire, gouvernement, politiciens…) a fait barrage à un Fillon trop ambigu en même temps qu’il ouvrait un boulevard à Emmanuel Macron. L’épicentre de la lutte se trouve bien sûr au niveau du système de représentation de la réalité, donc de l’information. Il est capital pour le Système d’imposer sa grille de lecture et sa réalité falsifiée. Les journalistes sont là pour ça, mais encore faut-il qu’aucun média alternatif ne puisse les contredire (d’où les tentatives de la Commission européenne pour interdire les médias russes). Internet sera de ce point de vue un des principaux théâtres d’une guerre qui a déjà commencée.
Le résultat des élections américaines, manipulées comme on le sait par un complot associant les « Russes » et l’extrême droite nauséabonde, a causé un profond traumatisme dans les milieux de la gauche sociétale mondiale. Dès lors, le projet, aussi vieux qu’Internet, d’installer un « Ministère de la Vérité » (Orwell) qui délivre la bonne parole et interdise les pensées divergentes est devenu une priorité absolue pour l’engeance des « Plus jamais ça ! ». Facebook a été l’un des premiers à réagir. Au lendemain de l’élection de Trump, la multinationale s’est adressée à CORRECTIV, un « Centre de recherche » allemand composé d’une trentaine de journalistes ( dont un « réfugié syrien » !), lui donnant mission de « fliquer » le réseau social pour débusquer toutes les « fake news », c’est-à-dire les fausses nouvelles et autres « désinformations » provenant principalement, on s’en doute, de la « fachosphère ».
Officiellement, Correctiv prétend être est une sorte d’ONG indépendante qui fait à la fois du journalisme d’investigation et du « fact checking », c’est-à-dire de la « vérification des faits ». En fait d’indépendance, Correctiv est financé par la fondation Brost, liée au puissant groupe de médias WAZ, mais aussi par l’Open Society (Soros) ou la Deutsche Bank. Correctiv est membre du Global Investigative Journalist Network (GIJN), financé par l’Open Society (Soros), la Fondation Ford et Google. Son directeur exécutif, Christian Humborg a été directeur général de Transparency international Allemagne de 2007 à 2014. Transparency International, émanation de la Banque mondiale, a pour principaux « soutiens » l’Open Society (Soros), l’USAID, la NED, BP, Shell ou la Commission européenne. Le directeur de Correctiv, David Schraven vient quant à lui directement du groupe de médias WAZ. Il est membre du Conseil consultatif de Journalismfund.ue, un réseau de journalistes membre du GIJN qui est sponsorisé par l’Open society (Soros).
Si l’on s’amuse à gratter encore un peu, on s’aperçoit que l’ONG Correctiv est affiliée à l’Intitut Poynter dont elle a accepté les principes de vérifications des faits. Poynter est lui aussi un réseau international spécialisé dans le journalisme d’investigation et le « fact checking ». Son « indépendance » est assurée par des subventions en provenance d’entités aussi philanthropiques que désintéressées telles que la Fondation Bill Gates, Google, l’Open Society (Soros), la NED et la Knight Foundation.
Au risque d’ennuyer le lecteur, continuons un peu cette petite exploration, elle vaut son pesant de cacahuètes. La Knight Fondation, qui finance Poynter, finance aussi d’autres projets liés au journalisme. Son capital de 2,14 milliards de dollars (2014) le lui permet largement. C’est la Knight Fondation, entre autres, qui finance par exemple Wikimédia dont dépend Wikipédia (cela à titre d’exemple, pour ceux qui s’interrogeraient sur les partis pris de cette « encyclopédie libre »). L’administrateur de la Knight Fondation, Paul Steiger, est membre du CFR (Council on Foreign Relations) mais aussi Président Exécutif de ProPublica.
ProPublica est (encore !) un réseau de journalistes financé par le « mécénat » : Fondation Carnegie, Fondation Ford, Knight Fondation, Open Society (Soros), Sandler Fondation… Il s’agit d’un gros poisson qui travaille en partenariat avec l’institut Poynter et les plus grands médias (ABC News, CNN, Financial Times, New York Times, Guardian, Washington Post, Huffington Post…), médias « partenaires » à qui cet organisme fournit des « enquêtes » clé en main. ProPublica fait partie de First Draft News (FDN), un réseau regroupant Facebook, YouTube, Twitter, Google, le Washington Post, Amnesty International, CNN, France Info, l’AFP ou… Al-jazeera, dont l’objectif est de mettre en place une « plateforme collaborative de vérification ». First Draft News est « fiscalement parrainé » par Eyewitness Media Hub, un think-tank qui ne cache pas son partenariat avec l’Open Society (Soros) et qui fait partie, avec Google et Bellingcat, des « fondateurs » de FDN.
C’est avec Bellingcat que nous arrêterons d’ennuyer le lecteur. Bellingcat, c’est l’histoire d’un chômeur (Eliot Higgins) qui sans quitter son appartement (sic !), en naviguant seulement sur Internet, « démontre » que le régime syrien utilise des armes chimiques puis que les pro-russes ont abattu le vol MH 17 Malaysia Airlines en Ukraine ! Il reçoit les éloges de Human Rights Watch, du New York Times, de CNN et d’Amnesty International. Du coup, notre chômeur fonde un réseau de journalistes d’investigation s’adonnant à la « vérifications des faits ». Bellingcat est bien sûr une création des services britanniques. L’organisme est parrainé par l’OCCRP (Centre pour l’étude de la corruption et du crime organisé), OCCRP qui est financé par l’USAID et l’Open Society (Soros) et qui ne cache pas son hostilité envers la Russie. Encore une petite chose : Bellingcat partage sa « découverte » sur le vol MH 17… avec Correctiv ! Ainsi la boucle est bouclée.
Au regard de ce qui précède (et qui n’est qu’un aperçu sommaire adapté au format d’un blog), il apparaît nettement que ces réseaux de « fact checking », de « vérification des faits », sont entre les mains d’officines américaines qui se sont illustrées dans le renversement de gouvernements, le déclenchement de guerres et par une haine irrationnelle envers la Russie (USAI, NED, CFR…). Elles dépendent aussi de fondations « philanthropiques » portant haut les intérêts de la Caste (Open Society, Fondation Ford, Fondation Bill Gates…). Ces réseaux sont enfin étroitement liés aux multinationales qui les financent, bénévolement bien sûr (BP, Google, Facebook…).
Le nombre de passerelles, de partenariats et d’échanges entre ces différents réseaux de journalistes-citoyens ; le quasi copié-collé de leurs « codes éthiques » et projets ; des financements et un développement dépendant des mêmes acteurs oligarchiques… font qu’il est très difficile de ne pas considérer que ces multiples réseaux de « fact checking » constituent en fait une seule et même entité, une entité multiforme instituée par la Caste en véritable « Ministère de la vérité ».
Ce Ministère de la Vérité est une véritable toile d’araignée interconnectée qui se congratule, se distribue des prix et des « awards » pour se fabriquer à bon compte une légitimité (ProPublica a ainsi reçu un Prix Pulitzer d’un Jury qui fut présidé deux ans auparavant par Paul Steiger… Président de ProPublica ! ). Sur ses sites internet, le Ministère de la Vérité défend une ligne politique et sociétale qui est clairement celle de l’oligarchie : défense des « droits de l’homme » et de la « démocratie » (termes de novlangue qui signifient destruction des frontières et des nations), droits LGBT, progressisme sociétal, libéralisme, multiculturalisme, lutte contre le « populisme » et « l’extrême droite » identitaire, attaques contre l’Eglise, la Russie, Poutine ou Donald Trump (à titre d’exemple sur ProPublica : « The Most Terrific Reporting on Trump » )... Il ne s’agit pas pour le Ministère de la Vérité de rapporter objectivement des faits, mais de les interpréter, voire de les falsifier, pour les rendre cohérents avec le système de représentation dominant.
En fait l’objectif de l’institution d’un Ministère de la Vérité est double.
Créer un réseau de journalistes d’investigation qui fournissent des enquêtes clé en main aux différents médias d’information « partenaires » (de plus en plus incapables de financer ce genre d’enquêtes). L’uniformisation de l’information, disait Chirac, est une « arme stratégique ». Cette uniformisation sera chose faire grâce au Ministère de la Vérité financé par l’Oligarchie et au service de l’Oligarchie (« qui paie décide » !).
Censurer les « fausses informations » par la « vérification des faits ». En fait, se donner les moyens de contrer les informations dissidentes, provenant de la « fachosphère » ou de pays non encore soumis au pouvoir oligarchique.
Le Ministère de la Vérité est donc à la fois le Système et une émanation du Système. Du Ministère de la Vérité sort la Vérité. Et cette Vérité révélée par le Ministère n’est que le produit des interactions entre les différents éléments qui le composent : les réseaux de journalistes-citoyens, les médias partenaires, les multinationales, les fondations, les officines subversives, les think tanks, les agences gouvernementales… Le Ministère de la Vérité est une institution du Gouvernement mondial en voie de formation. Pour le Ministère, les peuples ne comptent pas et n’ont qu’un droit : se taire et consentir passivement à la réalité falsifiée qu’on leur propose. Tout questionnement est une conspiration et un complot contre la Vérité : c’est presque un délit, ce sera bientôt un crime.
Antonin Campana