Sous la pression populaire, le Conseil d’Etat a préconisé hier (16 janvier) que le gouvernement assure la « disponibilité des seuls vaccins obligatoires ». L’affaire est d’importance. De quoi s’agit-il ?
Depuis 2008, les laboratoires pharmaceutiques ont cessé de commercialiser le fameux vaccin DTP (diphtérie-tétanos-poliomyélite), le seul obligatoire en France. Aujourd’hui, ce vaccin sans aluminium n’est plus disponible en pharmacie… mais l’obligation vaccinale demeure, sanctions pénales à la clé !
En fait, les laboratoires ont proposé à partir de 2008 un autre vaccin contenant non plus trois maladies mais quatre (DTP + coqueluche). Fait notable, ce nouveau vaccin renferme de l’aluminium, un neurotoxique. Autre changement, le prix : le vaccin passe de 24€ à 45€ !
En 2014, les laboratoires ajoutent au vaccin une cinquième maladie, la méningite, et en 2015 une sixième, l’hépatite B. Le prix du vaccin passe de 45€ à 120€ !
Ainsi, de par la seule volonté des laboratoires pharmaceutiques, sans tenir compte de la santé des enfants, le vaccin DTP obligatoire n’est plus commercialisé et les parents sont obligés de faire vacciner leur enfant avec un cocktail cinq fois plus cher contenant 6 vaccins, dont trois non obligatoires et potentiellement dangereux, auxquels s’ajoutent divers adjuvants plus ou moins toxiques.
Ce racket organisé par les laboratoires avec la complicité des gouvernements a suscité une vigoureuse contestation (pétition recueillant plus d’un million de signatures). Marisole Touraine, ministre de la santé, s’est donc trouvée dans l’obligation de lancer une « vaste consultation » nationale et démocratique sur les vaccins. Au final, celle-ci a pris la forme d’un « Comité d’orientation sur la vaccination » présidé par Alain Fischer.
Ledit Comité a remis son rapport le 30 novembre 2016. Ses conclusions sont pour le moins édifiantes. Pour couper court à toute contestation, le rapport préconise de rendre obligatoire le cocktail à 6 vaccins mais aussi d’étendre l’obligation vaccinale à 5 autres vaccins, dont le catastrophique vaccin contre le cancer du col de l’utérus… qu’il faudrait injecter même aux petits garçons ! Quel sera le prix de ce nouveau cocktail ? 200€, 250€, davantage ? Les labos décideront, nous paieront.
Certains font remarquer qu’Alain Fischer, spécialiste en immunologie pédiatrique, et donc président de ce fameux Comité d’orientation sur la vaccination, a aussi reçu en 2013 un Prix de Sanofi, l’un des principaux fabriquants de vaccins ( Prix Sanofi Institut Pasteur ). Il n’est pas passé inaperçu non plus que trois des 16 membres du Comité avaient des liens étroits avec des laboratoires (Sanofi, Pfizer, AstraEeneca…). Marisole Touraine pouvait-elle ignorer ces conflits d’intérêt ? Incompétence, bêtise ?
En deux clics sur Internet, le Cabinet de Marisole Touraine aurait vu qu’Alain Fischer avait des fonctions importantes au sein de l’Inserm, de l’Université Paris Descartes et de l’Hôpital Necker-Enfants Malades. En deux autres clics il aurait vu, ce Cabinet, que l’Inserm travaille en partenariat avec Sanofi (ici par exemple), que l’Université Paris Descartes reçoit via sa fondation des financements de Sanofi, ou que l’hôpital Necker développe des projets soutenus… par Sanofi (ici par exemple). Le monde auquel appartient Fischer côtoie et fréquente dans des tables rondes, des séminaires ou à l’occasion de partenariats divers et variés, les représentants des grandes firmes pharmaceutiques. On se connaît et on se reconnaît. Tel Docteur en médecine de la Faculté Necker-Enfants Malades devient Président de Sanofi Pasteur MSD. Tel autre Docteur en Médecine de l’université Paris Descartes rejoint l’Inserm puis l’Hôpital Necker-Enfants Malades avant de poursuivre sa carrière chez Sanofi. Olivier Brandicourt, qui dirige Sanofi depuis 2015, est diplômé de l’Université Paris Descartes et a travaillé pour les hôpitaux de Paris avant de rejoindre Pfizer, puis Bayer puis enfin Sanofi. Tout cela se fait le plus naturellement du monde parce que les frontières ne sont pas étanches et que les institutions publiques dépendent largement des laboratoires. Autrement dit, faire un Comité chargé d’évaluer objectivement le bien fondé des vaccinations n’a aucun sens si l’on nomme à sa tête une personnalité qui baigne dans un réseau de sociabilité et d’intérêts qui entretient des liens serrés avec l’industrie pharmaceutique. Faire le pari que cette personnalité sera en capacité de risquer sa carrière en allant contre les intérêts financiers des institutions qui l’emploient, relève soit de la bêtise, soit d’un calcul soigneusement effectué.
C’est bien sûr la seconde hypothèse qui s’impose : le gouvernement voulait défendre les intérêts des laboratoires. Autrement dit, plutôt qu’obliger les sociétés pharmaceutiques à fournir le vaccin DTP classique, seul obligatoire et peu onéreux, le gouvernement préfère obliger le contribuable à acheter un cocktail de vaccins non obligatoires, cinq fois plus chers et beaucoup moins sûrs pour la santé des enfants. Le « trou de la sécu » ? Pas de problème, on compensera par le déremboursement des médicaments ! Impact sur la santé ? Pas de problème, c’est la santé des sans-dents !
Experts médicaux, politiciens : tout cela pue le conflit d’intérêt. On se souvient du Club Hippocrate qui réunissait un puissant lobby de 87 députés et 16 sénateurs financé par GlaxoSmithKline (GSK), l’un des grands fabriquant de vaccins. Le « Club » avait du faire profil bas quand il a été révélé que 8 des 11 députés de la commission d’enquête parlementaire sur le Mediator faisaient partie de ce « Club », à commencer par son président. Marisole Touraine, quant à elle, est depuis 2009 membre du Club Avenir de la Santé, un lobby financé lui aussi par GlaxoSmithKline (GSK). Elle fait partie du Siècle et des Young Leaders de la French American Foundation (1998)… comme d’ailleurs Laurent Cohen-Tanugi, vice président des affaires juridiques de Sanofi : le monde des élites est si petit, comment ne pas se côtoyer ?
Mais, coup de théâtre dans le landerneau des imposés sur la fortune, le Conseil d’Etat a donc donné hier un avis qui s’oppose frontalement aux propositions de la Commission d’orientation sur les vaccins. Il s’agit d’un véritable Brexit sanitaire, une petite révolution qui bouleverse l’entre-soi des élites. Cela signifie que les choses bougent, que les peuples se réveillent. Mais il faut rester vigilant : le Conseil d’Etat n’a donné qu’un « avis » (même s’il est de tradition, pour les gouvernements, de les suivre).
Rien n’est gagné, certes, car la Caste n’a sans doute pas dit son dernier mot, mais c’est déjà une belle victoire !
Antonin Campana