Ainsi, selon toute vraisemblance ce sera Fillon contre Le Pen. Mais de quoi parle-t-on ? Du Président de la France ou du Président de la République ? Et si tant est que ce soit de la France, s’agit-il de la France éternelle de Clovis, Jeanne d’Arc, Louis XIV ou Maurice Barrès, ou de la France métissée du vivre-ensemble ? Et s’il est question de République seulement, s’agit-il d’un régime politique qui ne distingue pas l’allochtone de l’autochtone et qui possède la France comme un démon possède un corps, ou d’un régime qui exprime les volontés du seul peuple souche de ce pays ?
Les réponses à ces questions, nous les connaissons. La France des politiciens républicains, la France des Fillon, Le Pen, Macron, Hollande, Valls et tous les autres sans exception, est la France de la diversité ethnique, culturelle et religieuse, une France de mélanges où il ne saurait y avoir de Grand Remplacement puisque les Français de papier se surajoutent simplement aux Français d’identité. Quant à la République, elle installe un modèle de société ouverte et compatible, selon sa doxa universaliste, avec toutes les populations migrantes et toutes les religions, y compris l’islam.
Que nous importe dans ce contexte l’élection de la personne qui présidera le régime politique qui a installé au milieu de notre peuple, sans son consentement, des millions d’étrangers faits « Français » par magie préfectorale, lui volant son nom et le distribuant à qui voulait bien le prendre, n’hésitant pas à l’avilir et à le culpabiliser pour le faire taire, l’obligeant même à se nier, à s’oublier et à se détester, lui donnant du malheur pour plusieurs générations ? Et que nous importe le représentant d’une France qui ne serait plus une terre d’Europe où reposent nos morts et s’enracine notre lignée, mais un « creuset » de fosse septique mélangeant en une bouillie immonde et instable des hommes de toutes provenances, de toutes les lignées et de toutes les identités ?
Il faut avoir un minimum de cohérence : on ne peut à la fois combattre un modèle de société et placer ses espoirs en celui ou celle qui dirigera le régime politique garant de ce modèle. Cette espérance est un piège pour de nombreux Français de souche dans la mesure où elle conduit à une sorte d’assimilation. Le Français « assimilé » a fait son deuil du droit du peuple autochtone à disposer de lui-même. En politique, l’assimilé s’engage pour des politiciens ou des partis dont la seule ambition est de gérer une société anthropologiquement non viable et fortement corrosive pour son propre peuple. L’assimilé a fait le choix raisonnable de la France hors sol et républicaine, vaguement multiculturelle et dissociée de la lignée autochtone. L’assimilation est un oubli de soi. C’est aussi une trahison. Entrer dans le jeu électoral, s’y investir avec passion, revient à valider le régime qui tue notre peuple. Cela ne signifie pas qu’il faut délaisser absolument le jeu électoral. Il peut être utile de s’en servir. En revanche, il ne faut jamais oublier que les élections ne sont qu’une mise en scène odieuse du régime, une grande messe dont la liturgie et les rites funèbres annoncent la mort des peuples.
Antonin Campana