On l’a vu encore avec les derniers attentats à Bruxelles, la classe politico-médiatique est dans l’incapacité de désigner l’ennemi et de le nommer. Si cette classe liée à la caste se dit « en guerre » c’est contre une entité vague qu’elle appelle le « terrorisme ». S’agit-il du terrorisme basque, celui des brigades rouges ou tout simplement du terrorisme intellectuel qu’elle pratique ? Mystère. C’est un peu comme si Staline, Churchill, de Gaulle et Roosevelt s’étaient dits en guerre contre la « violence ». On en rirait encore.
Cette classe politico-médiatique est parfaitement consciente du fait que les « terroristes » sont des « djihadistes », que ces djihadistes sont des « islamistes » et que ces islamistes sont des musulmans. Elle devrait savoir (ici le conditionnel s’impose tant la bêtise et l’ignorance de nos élites sont abyssales) que l’islam est depuis Mahomet une religion politique en même temps qu’une idéologie. Elle devrait savoir que l’expansion de cette religion politique s’est toujours faite dans la violence et par la violence. Elle devrait connaître les multiples versets du Coran et tous ces Hadiths qui prescrivent d’employer cette violence contre les mécréants. Elle devrait même être renseignée sur le principe de dissimulation (taqîya), cette « ruse divine » qui impose au musulman de contester publiquement tout ce que nous venons de dire… si tel est l’intérêt de l’islam. Malgré tout, cette classe politico-médiatique semble dans l’incapacité de relier ce « terrorisme » à l’islam, quand bien même celui-ci s’en revendique : elle est dans le déni.
Si l’on écarte la bêtise et l’ignorance, il faut admettre que nos élites ont une bonne raison de nier des évidences qui apparaissent à tous. Cette raison ne tient pas aux « terroristes », voire même à la nécessité de ne pas stigmatiser telle ou telle communauté, mais à leur propre instinct de conservation. Plus ou moins confusément sans doute, nos cerveaux dirigeants ont compris que relier les attentats à l’islam revenait à reconnaître qu’une religion d’importance (presque 2 milliards de croyants dont dix à quinze millions en France !), n’était par nature pas compatible avec les pseudos valeurs universelles qui ont légitimé l’installation de cette société melting pot. Autrement dit, cela revient, pour ces « élites », à reconnaître qu’elles ont fait une erreur historique en installant un tel modèle de société par l’immigration de masse et qu’elles sont donc coupables des « fleuves de sang » qui commencent à nous submerger.
Mais combien de temps encore, la classe politico-médiatique pourra-t-elle se permettre le luxe inouï de ne pas voir que Salah Abdeslam n’aurait pu rester quatre mois à Molenbeek s’il n’avait profité de l’omerta de la population locale ? Combien de temps pourra-t-elle ignorer que les musulmans de France sont silencieux, que nos cités habituellement si sensibles n’occupent pas les quartiers pour dénoncer le terrorisme ? Combien de temps encore leur faudra-t-il pour qu’elles reconnaissent que les « terroristes » tuent des « croisés », pour dénoncer le caractère raciste des attentats, pour avouer que le « vivre ensemble » est une fiction et que leur république est la République du chaos ?
Longtemps sans doute… tant ils préféreraient être jugés par la postérité plutôt que par des tribunaux populaires.
Antonin Campana