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Terre Autochtone

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Le blog des aborigènes d'Europe, par Antonin Campana


Nationalité : la République sait-elle de quoi elle parle ?

Publié par Antonin Campana sur 10 Février 2016, 16:13pm

Catégories : #Conquête des droits

Nationalité : la République sait-elle de quoi elle parle ?

[Contrairement à d’autres régimes politiques dans d’autres pays, la République ne voit pas de différence entre la citoyenneté (appartenance administrative) et la nationalité (appartenance identitaire). Ce qu’elle appelle « déchéance de nationalité » n’est en fait qu’une déchéance de citoyenneté. Le réel va se charger de le lui rappeler].

 

Le débat sur la déchéance de nationalité révèle l’aberration du modèle républicain.

La république de 1789 a fait le choix absurde de réduire la citoyenneté à une appartenance administrative et de confondre dans le même temps cette citoyenneté hors sol avec la nationalité. De nombreux pays dans le monde (la Russie, la Serbie, Israël…) distinguent soigneusement la citoyenneté, c’est-à-dire l’appartenance administrative à un Etat, et la nationalité, c’est-à-dire l’appartenance identitaire à un peuple. Ainsi en Russie, on peut être citoyen russe de nationalité russe mais aussi citoyen russe de nationalité juive ou citoyen russe de nationalité ukrainienne, etc.

En France, jusqu’aux années 70, la distinction entre citoyenneté juridico-administrative et nationalité identitaire ne s’imposait pas puisque, sauf à la marge, tous les citoyens français appartenaient au même peuple identitaire. Les vagues d’immigrations et de naturalisations changent la donne puisqu’aujourd’hui la nationalité et la citoyenneté ne sont plus, et de loin, superposables.

Les conceptions républicaines nous font ainsi déboucher sur une situation absurde et mortifère pour notre peuple. Absurde, car en définissant la citoyenneté comme la capacité à jouir de droits civiques et en identifiant la citoyenneté à la nationalité, un Charles de Gaulle par exemple, privé par la force des choses de ses droits civiques, n’est plus un citoyen et n’est donc plus Français ! Mortifère, car la confusion des mots permet à la République de noyer notre peuple dans une masse de plus en plus nombreuses de « citoyens » d’importation.

La République a fait de la France un Etat multinational peuplé de citoyens « Français » répartis entre diverses nationalités : nationalité juive, nationalités maghrébines, nationalités africaines et bien sûr nationalité française, ou plutôt « autochtone » puisque le mot « français » a perdu sa signification identitaire. Le régime est pour l’instant dans le déni et refuse de reconnaître la réalité des appartenances identitaires… qui pourtant lui explose à la face, voyez les attentats.

Les nationalités, que la République le veuille ou pas, existent sur notre sol et n’ont rien à voir avec la citoyenneté. Ce sont les nationalités et non les citoyennetés qui structurent aujourd’hui l’espace social : les solidarités se font selon les appartenances identitaires et non selon les appartenances administratives !

L’appartenance identitaire transcende les appartenances administratives. Or la république ne dispose pas de l’appartenance identitaire. Autrement dit, la République n’a pas son mot à dire en matière de nationalité. Son théâtre sur la déchéance de nationalité joue de la confusion des mots. La République n’a pas les capacités de déchoir quelqu’un de sa nationalité. Elle peut seulement le radier administrativement de son "club" : lui enlever la « citoyenneté ».  

La République est enfermée dans des conceptions du XVIIIe siècle et n’a pas vu le retour fracassant des nationalités. Demain, parce que les réalités l’emportent toujours sur le déni, elle devra les accepter formellement… à commencer par la nationalité autochtone. A ce moment, ce sont les Autochtones qui lui expliqueront qui est « Français » et qui peut être déchu de cette nationalité.

 

Antonin Campana

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F
Bonjour,<br /> Depuis un certain temps déjà, je suis (du verbe suivre) ce que vous écrivez. Je suis "globalement" d'accord avec vos analyses... Je dis "globalement" parce que plusieurs fois j'ai failli intervenir, trouvant votre texte juste, dans ses grandes lignes et dans son esprit, mais imprécis ou hésitant sur des "points de détail", comme dirait quelqu'un d'autre...<br /> Je le fais aujourd'hui, à propos de cet article, car il y a plus de cinquante ans, maintenant, que je dénonce la confusion nationalité/citoyenneté, dans mes écrits, ici et là... (Ce qui vous laisse deviner mon âge, qui commence par un sept...).<br /> Vous auriez dû, à mon avis, mentionner dans ce papier que la confusion que vous dénoncez, se réfère à la différence entre le jus solis et le jus sanguinis... Il y aurait beaucoup à dire sur le sujet, en particulier que le N.O.M. ne veut absolument pas entendre parler du jus sanguinis, mais vise, à terme, une seule citoyenneté "mondiale", de consommateurs compulsifs, sous la direction d'une classe qui, elle, ne se mélange pas...<br /> Enfin, votre mention "sauf à la marge" est légèrement blessante pour les sept "nationalités" intérieures "françaises" administrativement parlant, mais qui ont une autre culture, basée sur une autre langue... J'en fais partie et je me considère donc comme citoyen français (je n'ai pas le choix), mais de nationalité flamande, ou grand-néerlandaise, si vous préférez...<br /> J'espère de tout coeur que vous n'êtes pas jacobin... Celà réduirait grandement la portée de votre travail de réflexion, par ailleurs très bienvenu sur les réseaux de réinformation...<br /> Si la chose vous intérresse, je peux, à l'occasion, sur tel ou tel sujet, vous communiquer mes pensées, qui tournent toujours autour de la notion d'identité (personnelle ET collective).<br /> Avec mes meilleures salutations,<br /> Frederik Woudpreker
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A
Bonjour,<br /> <br /> Merci pour votre message et vos remarques pertinentes.<br /> <br /> <br /> <br /> Ce que vous dites du droit du sang et du droit du sol est juste. Je n’ai pas voulu aborder cette problématique dans ce texte car cela l’aurait trop rallongé. La lecture sur internet impose des textes courts sous peine de décourager les lecteurs (mes textes les plus longs sont aussi ceux qui sont les moins lus, ce qui paraît-il est « normal »). <br /> <br /> <br /> <br /> Pour ce qui est de la mention « à la marge », je n’avais pas songé qu’on puisse l’interpréter de cette manière. En fait, je parlais des populations extra-européennes, très minoritaires, qui résidaient en France à la fin des années 60 et non des Basques ou des Flamands qui peuplent effectivement la « périphérie » du territoire français. J’envisage le « Grand peuple européen » globalement car je ne crois pas que l’avenir d’un Flamand ou d’un Auvergnat sera différent dans le monde qui vient. Nous lutterons ensemble ou nous mourrons ensemble. Ceci dit je ne vois aucun inconvénient à reconnaître un peuple corse ou un peuple flamand, peuples constitutifs du grand-peuple européen… ni leur prééminence sur leurs territoires respectifs. <br /> <br /> <br /> <br /> N’hésitez à me communiquer vos idées. <br /> <br /> <br /> <br /> Bien cordialement,
A
Bonjour,<br /> <br /> Merci pour votre message et vos remarques pertinentes.<br /> <br /> <br /> <br /> Ce que vous dites du droit du sang et du droit du sol est juste. Je n’ai pas voulu aborder cette problématique dans ce texte car cela l’aurait trop rallongé. La lecture sur internet impose des textes courts sous peine de décourager les lecteurs (mes textes les plus longs sont aussi ceux qui sont les moins lus, ce qui paraît-il est « normal »). <br /> <br /> <br /> <br /> Pour ce qui est de la mention « à la marge », je n’avais pas songé qu’on puisse l’interpréter de cette manière. En fait, je parlais des populations extra-européennes, très minoritaires, qui résidaient en France à la fin des années 60 et non des Basques ou des Flamands qui peuplent effectivement la « périphérie » du territoire français. J’envisage le « Grand peuple européen » globalement car je ne crois pas que l’avenir d’un Flamand ou d’un Auvergnat sera différent dans le monde qui vient. Nous lutterons ensemble ou nous mourrons ensemble. Ceci dit je ne vois aucun inconvénient à reconnaître un peuple corse ou un peuple flamand, peuples constitutifs du grand-peuple européen… ni leur prééminence sur leurs territoires respectifs. <br /> <br /> <br /> <br /> N’hésitez à me communiquer vos idées. <br /> <br /> <br /> <br /> Bien cordialement,
A
Bonjour,<br /> Merci pour votre message et vos remarques pertinentes.<br /> <br /> Ce que vous dites du droit du sang et du droit du sol est juste. Je n’ai pas voulu aborder cette problématique dans ce texte car cela l’aurait trop rallongé. La lecture sur internet impose des textes courts sous peine de décourager les lecteurs (mes textes les plus longs sont aussi ceux qui sont les moins lus, ce qui paraît-il est « normal »). <br /> <br /> Pour ce qui est de la mention « à la marge », je n’avais pas songé qu’on puisse l’interpréter de cette manière. En fait, je parlais des populations extra-européennes, très minoritaires, qui résidaient en France à la fin des années 60 et non des Basques ou des Flamands qui peuplent effectivement la « périphérie » du territoire français. J’envisage le « Grand peuple européen » globalement car je ne crois pas que l’avenir d’un Flamand ou d’un Auvergnat sera différent dans le monde qui vient. Nous lutterons ensemble ou nous mourrons ensemble. Ceci dit je ne vois aucun inconvénient à reconnaître un peuple corse ou un peuple flamand, peuples constitutifs du grand-peuple européen… ni leur prééminence sur leurs territoires respectifs. <br /> <br /> N’hésitez à me communiquer vos idées. <br /> <br /> Bien cordialement,<br /> <br /> Antonin Campana

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