Il y a les faits et il y a la manière de les raconter. Un enseignant juif est agressé et il est immédiatement question de racisme, en l’occurrence d’antisémitisme. Des touristes allemands sont victimes d’un « kamikaze » et il est simplement question de « terrorisme », exit le racisme. Qu’est-ce qui justifie cette différence dans le discours politico-médiatique ?
La loi n°72-546 du 1er juillet 1972 sur la lutte contre le racisme considère comme raciste la « discrimination », la « haine » ou la « violence » à l’égard « d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée ». Fort bien, admettons…
Mais alors, quid de cet attentat contre un avion russe transportant plus de 220 « croisés russes mécréants » (revendication de l’Etat islamique) ?
Mais alors, quid du Bataclan où les islamistes entendaient tuer la-aussi des «mécréants », des « idolâtres » et des « croisés » (revendication audio ici) ?
Car enfin, si la violence à l’égard de cet enseignant juif peut à l’évidence être qualifiée de raciste pourquoi la violence à l’égard des Russes, des Français, des Allemands ou des chrétiens en général ne l’est-elle pas ? N’est-ce pas en raison de leur appartenance au peuple russe, de leur appartenance à la chrétienté (des « croisés russes »), de leur non-appartenance à l’islam que les passagers du vol A 321 pour Saint-Petersbourg ont été tués ? N’est-ce pas en raison de leur appartenance au peuple français, de leur appartenance à la chrétienté et de leur non-appartenance à l’islam que les « idolâtres » du Bataclan ont été massacrés ? Autrement dit, au regard de la loi ces attentats islamistes peuvent indubitablement être qualifiés de « racistes ». Si la violence à l’égard d’un enseignant juif en raison de son appartenance peut valablement être qualifiée d’antisémite, la violence envers un Russe, un Allemand, un Français, un chrétien en raison de son appartenance peut, principe de réciprocité oblige, être à son tour qualifiée d’antijaphite (l’antijaphétisme* est le racisme antiblanc, voir notre glossaire). Ce n’est bien sûr jamais le cas. Pourquoi ?
Parce qu’admettre qu’un groupe est victime de racisme, c’est admettre que ce groupe existe. Et admettre qu’un groupe existe, c’est à terme lui donner des droits collectifs (le droit à un Etat juif pour les Juifs, par exemple). Pour l’Etat républicain les « Français de souche », les « Blancs », les « Autochtones » n’existent pas. Ils ne peuvent donc jamais être victimes de racisme. Pourtant, au regard des faits, c’est bien parce qu’ils étaient Blancs, de souche et chrétiens (le christianisme est une forme d’idolâtrie pour l’islam) qu’ils ont été tués. Alors ?
Alors, il nous faut admettre que si les islamistes sont racistes au regard de la loi, le pouvoir politico-médiatique l’est tout autant. Pour ce dernier, la qualification raciste d’une violence ne dépend pas des faits observés mais de l’appartenance de la victime. Il y a donc à l’évidence « discrimination » en raison de « l’appartenance ou de la non appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée ». Allons plus loin : cette discrimination recouvre un déni d’existence et une extermination symbolique.
L’attentat contre l’avion russe, l’attentat du Bataclan, l’attentat d’Istanbul visant des touristes européens sont des actes racistes qui participent de l’antijaphétisme. Dire le contraire relève soit de la mauvaise foi soit d’une arrière pensée antijaphite.
Antonin Campana