[Les espaces culturellement hétérogènes sont toujours des espaces conflictuels. La France et l’Europe sont ainsi devenues des zones potentielles de guerre. La rémigration est une solution trop lointaine. Seul l’autochtonisme, assimilable à un mouvement de libération nationale, peut réagréger le peuple autochtone et en faire une nation dans le melting-pot républicain, une force suffisante pour enclencher à terme un processus de rémigration]
Un peuple est la rencontre entre une lignée, une religion et une culture. C’est aussi l’ensemble des individus qui ont le sentiment d’une lignée commune, d’une religion commune et d’une culture commune. Un peuple autochtone est un peuple originaire par voie ancestrale du pays qu’il occupe.
Les esprits chagrins feront remarquer que cette occupation ne remonte pas toujours jusqu’à la nuit des temps, voire qu’elle se superpose parfois à une occupation antérieure. Il est vrai que la planète terre s’est peuplée progressivement et que stricto sensu aucun peuple n’est autochtone depuis les origines. Cependant nous ne pouvons raisonner qu’à l’échelle humaine. Et de ce point de vue les Kanaks sont bien les autochtones de Nouvelle Calédonie, même s’ils ont sans doute débarqué sur cet archipel quelques 1000 ans avant notre ère, et les Européens sont bien les autochtones d’Europe.
Progressivement, chaque groupe humain va ainsi s’approprier un territoire. Les zones de contact seront toujours des zones de conflits, de même que les territoires « partagés », où plusieurs groupes ethniques se trouvent dans l’obligation de cohabiter. Seuls les espaces homogènes pourront espérer prospérer dans la durée. L’histoire de l’humanité n’est qu’un combat pour la constitution de tels espaces. L’Ancien Testament montre un peuple luttant pour s’attribuer un territoire et pour le rendre homogène par l’extermination de ses habitants primitifs : cela paraît bien cruel mais n’est qu’un raccourci saisissant de toute l’histoire humaine.
Chaque tentative d’installation d’une population étrangère au milieu d’un peuple s’est toujours soldée par du sang et des larmes. Les Grecs en Judée, les Arabes en Espagne, les Français en Algérie, les Juifs en Palestine, les Palestinien au Liban, les Chinois au Tibet… racontent tous la même histoire et posent une loi qui semble vraie partout : « Une terre, un peuple. Un peuple, une terre. Ou la guerre ». Le problème, c’est que ni cette histoire, ni cette loi n’ont été retenues et qu’une idéologie hégémonique, dont les grands principes ont été synthétisés et répandus comme une maladie contagieuse par la Révolution française, a forcé la constitution d’espaces hétérogènes dans tout l’Occident.
La guerre civile est donc notre avenir probable et, déjà, nous voyons poindre le museau de la bête.
Avons-nous des solutions pour l’éviter ?
Faire machine arrière et enclencher un processus de rémigration ?
Dans l’absolu c’est bien sûr la solution idéale, mais qui peut imaginer un seul instant que cela puisse se faire à court ou moyen terme ?
Certains comptent sur un « événement providentiel ». C’est un pari risqué car le providentiel dépend par définition des caprices de la Providence. Celle-ci se fait attendre et le temps joue contre nous (voyez la démographie).
D’autres enfin, espèrent dans des élections qui installeraient le FN au pouvoir. C’est un point de vue déraisonnable au vu de l’évolution de ce parti, qui, à peu de choses près, est aujourd’hui ce qu’était le RPR à la fin des années 70.
Reste une troisième solution, et il n’y en a pas d’autres : l’autochtonisme.
L’autochtonisme, c’est la déconstruction de la République. Il est étonnant que les milieux nationalistes ou identitaires soient incapables de remettre en cause ce régime politique alors que celui-ci, par son idéologie, par le mythe de sa toute puissance dans la fabrication d’une société culturellement hétérogène, par ses principes fondateurs, est à l’origine des politiques d’immigration, de métissage et de destruction de notre civilisation. Par son universalisme revendiqué, la République n’est pas plus « française » que zoulou ou algérienne. Elle peut être regardée comme un système étranger de domination. D’un point de vue autochtone, elle peut valablement être considérée comme un système colonial de négation et de destruction de notre peuple.
En quoi l’autochtonisme est-il une solution ?
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Il désigne l’ennemi réel (et non les différents leurres produits par le régime) : le Système apatride, conçu comme union des intérêts oligarchique et des idéaux républicains.
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Il donne une feuille de route et une méthode au peuple autochtone : conquérir de manière croissante des droits collectifs, à commencer par le droit à l’existence (les Français de souche européenne : ça existe !).
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Il fixe des objectifs réalistes et progressivement atteignables et non des buts lointains, utopiques et démobilisateurs comme la rémigration ou la prise du pouvoir par un FN identitaire. De petites victoires et des projets réalisables redonneront confiance à la dissidence identitaire, agrégeront les Autochtones européens autour de la fraction consciente de notre peuple et enclencheront un processus vertueux.
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A terme, le peuple autochtone peut espérer avoir ses propres instances, parallèles aux instances républicaines (voyez la Nouvelle-Calédonie. Une sorte de CRIF ou de CLAN autochtone, dans un premier temps, ne serait déjà pas si mal, non ?). Dès lors les Autochtones européens de France pourraient constituer une nation à forte résilience dans la « nation Frankenstein» en fractionnement. Un véritable Etat dans l’Etat qui contraindrait la République, l’obligeant comme en Nouvelle-Calédonie à un gel du corps électoral, à une prééminence politique autochtone et à un processus d’émancipation. La rémigration entrerait enfin dans le champ des possibles.
Il ne sert à rien de palabrer contre le « Grand remplacement » si l’on ne se dissocie pas de la République qui en est le maître d’œuvre. Rien ne s’accomplira par la République, tout se fera contre la République, par la réagrégation progressive de notre peuple en voie de dissolution dans une société imaginée comme un bain d’acide pour les peuples : il est temps d’en avoir conscience !
Antonin Campana