[La « France », c’est fini. La « Patrie », c’est fini. Notre Histoire, c’est terminé. Tout ce par quoi nos ancêtres s’identifiaient a été souillé. Ils ont détruit notre passé comme les islamistes ont détruit les antiquités de Mossoul. Il est inutile de relever ces ruines, il faut apprendre à y survivre, en attendant le monde d’après…].
En 50 ans, la population de notre pays a plus changé qu’en 2000 ans. Elle était européenne, elle est multiraciale. Elle était chrétienne, elle est de plus en plus musulmane. Ce qu’il reste du peuplement autochtone européen, se divise entre ceux qui subissent le « vivre ensemble », la majorité, et ceux qui jouissent de l’entre-soi, une minorité. Les premiers sont marginalisés socialement, professionnellement, culturellement, les seconds monopolisent les meilleures places, ont accès à la culture et ont l’oreille du Pouvoir. Les premiers souffrent, les seconds profitent. Les premiers votent FN, les seconds trahissent. Au-dessus, il y a la fraction consciente du peuple autochtone, ultra minoritaire, qui cherche une voie de redressement et une possibilité d’avenir pour nos enfants.
L’état des lieux est apocalyptique. Notre peuple est en danger de mort et chaque jour qui passe apporte son lot d’Allochtones qui le rapproche de sa tombe. Les événements que nous subissons bouleversent tous nos repères et nous interdisent désormais de raisonner avec les catégories du passé. La « France », c’est fini. La « Patrie », c’est fini. Notre Histoire, c’est terminé. Tout ce par quoi nos ancêtres s’identifiaient a été souillé, détourné, falsifié, tronqué et sacrifié sur l’autel de l’universalisme. La France éternelle, la Patrie de nos Pères, notre Histoire millénaire doivent rester dans nos cœurs et dans nos pensées, doivent être transmises à nos enfants telle une flamme qui rallumera un jour nos foyers, mais ne doivent plus conditionner nos luttes politiques. Regardez ce pays, ce qu’il est devenu, ce récipient vide dans lequel se déversent tous les surplus de l’humanité : mérite-t-il un nouveau Verdun ? Mérite-t-il le sang et la sueur de la fraction consciente de notre peuple ? Mérite-t-il une heure de notre temps pour qu’un parti « national » lui donne quelques années de sursis ? Où, dans ce cadavre en décomposition, voyez-vous la France ?
Toutes les digues ont sauté et il ne sert à rien de se battre sur des remparts qui se sont déjà écroulés. Faut-il pour autant cesser le combat ? Certes non, il faut seulement ne plus le mener à la manière d’autrefois, il faut inventer de nouvelles formes et tenir compte des réalités. La France n’est plus un pays : cessons d’agir comme si elle existait encore, comme si l’Armée était encore « notre Armée », comme si la police était encore « notre police », comme si la République était « française ». Plus rien ne nous appartient vraiment, nous avons été dépossédé de tout, y compris de notre nom, distribué à qui le veut, y compris de notre religion, que nos prélats sont les premiers à trahir. La « France » souille les valeurs françaises, falsifie l’histoire de France, insulte nos grands hommes, bafoue nos mythes, détruit notre passé comme les islamistes les antiquités de Mossoul : il ne nous reste que la souffrance devant des ruines.
Ce que nous vivons aujourd’hui n’est pas un phénomène inédit dans l’Histoire. Inutile de se morfondre et de désespérer dans l’attente d’un événement providentiel qui ne viendra peut-être jamais. Celui qui prend de la hauteur et juge sans émotion s’apercevra que notre peuple vit une situation qui ressemble à celle de tous les peuples autochtones colonisés. Tout d’abord le régime politique dominant est un régime étranger. Le République ne peut se dire « française » que par usurpation d’identité. Celle-ci prétend en effet à l’universalité (ce qui justifie selon elle sa capacité à intégrer des hommes venus de toute la terre). Elle est donc étrangère au spécifique, donc à la francité, et ne peut donc se dire « française » que par abus de langage : universelle en ses principes, elle n’est pas plus « française » que birmane, iroquoise ou kanak (elle est, à la limite, « de France ») !
Ce régime étranger à la francité, à notre identité particulière, à notre religion, à notre appartenance millénaire, à notre lignée, s’appuie sur des populations elles-aussi étrangères pour réaliser son projet universaliste. C’est grâce à ces populations, souvent avec leur soutien objectif, que la République façonne un type de société métissée qui écrase et dissout le peuple autochtone dans l’espoir de créer, par le nivellement général, une nation universelle, interconnectable avec les nations voisines construites selon les mêmes principes républicains.
Comme tous les peuples colonisés, le peuple autochtone de France est tout à la fois nié et infériorisé. On avilit son histoire (nauséabonde), son comportement (raciste), sa conscience identitaire (malsaine). On lui dénie le droit à disposer de lui-même, on lui interdit d’avoir des instances représentatives, on lui refuse des droits collectifs. On le stigmatise impunément et des officines spécialisées dans le flicage de la pensée surveillent en permanence son comportement.
L’Autochtone européen de France est traité par le mépris et l’insulte. C’est un individu de seconde zone à qui l’on dénie le droit à l’existence (« les Français de souche, ça n’existe pas ») mais qui doit travailler de plus en plus dur pour faire vivre un Système qui le dédaigne et pour remplir les caisses d’un Etat qui le bafoue.
Le Système qui nous opprime est bien un système de type colonial : il faut penser la lutte politique comme une lutte de libération. Dans notre situation, l’autochtonisme me semble la meilleure solution.
L’autochtonisme est un mouvement de pensée qui considère qu’un peuple se définit par son identité, sa lignée, son droit à la prééminence sur les terres historiquement autochtones. Il fixe un objectif plus ou moins lointain (la libération, le droit à disposer de lui-même) et une stratégie (la conquête progressive et croissante de droits collectifs. Le premier et le plus important des droits à conquérir étant le droit à l’existence : parvenir à se faire reconnaître en tant que peuple spécifique).
L’autochtonisme implique que la fraction consciente de notre peuple, par delà ses divergences d’opinions, soit le noyau autour duquel s’agrègeront progressivement les Autochtones européens en révolte ou en souffrance. Il ne s’agit pas de mener une lutte directement politique, il s’agit d’organiser progressivement notre peuple, d’en faire un grumeau dans le melting-pot, de le constituer comme une Nation dans l’universel, un Etat dans l’Etat, une Nation dissidente qui se donnera les moyens de disposer de prérogatives de plus en plus étendues et d’une capacité d’action qui forcera l’universel républicain à respecter le spécifique français.
L’autochtonisme propose un projet, une feuille de route et une méthode d’organisation et de revendications progressives. Nous vivons la fin d’un monde, la fin de notre monde. Nous avons le devoir, ensemble, de sauver ce qui peut l’être et de préparer le jour d’après. Nos enfants feront valoir notre droit à la terre, notre droit à l’identité, notre droit au respect. Pour le moment, avant de pouvoir s’imposer, il faut se poser et construire avec patience les bases de ce qui sera notre libération. La rémigration est aujourd’hui un rêve qui n’a aucune chance de se réaliser, le FN est une illusion qui nous fait perdre de précieuses années, la reconstruction d’une Nation à partir de la fraction consciente de notre peuple est le seul espoir qu’il nous reste.
Antonin Campana