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Terre Autochtone

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Le blog des aborigènes d'Europe, par Antonin Campana


2015 : la République « française » se dote d’une police politique

Publié par Antonin Campana sur 15 Avril 2015, 17:53pm

Catégories : #Les joies de la nation Frankenstein

2015 : la République « française » se dote d’une police politique

[Le but de la « loi sur le renseignement » est de protéger le régime politique en place (régime républicain issu de 1789). Cette loi engendre de fait une police politique dont la mission assignée (prévenir la contestation du régime) et les méthodes (surveiller la population, neutraliser les opposants) sont identiques à celles du KGB soviétique ou de la Stasi est-allemande].

 

     Trois députés socialistes, « républicains et citoyens » (c’est le nom de leur groupe à l’Assemblée !) ont déposé le samedi 28 mars un amendement à la  loi sur le renseignement. Ces trois personnalités très soucieuses des libertés individuelles (l’une d’entre elles était directeur de maison d’arrêt) entendaient, disaient-elles, éviter toute « mésinterprétation » dans l’article premier.

     En effet, l’objectif poursuivi par ledit article en son alinéa 14 (la « prévention  des violences collectives de nature à porter gravement atteinte à la paix publique») leur semblant un peu floue, nos députés, simple sherpas dont le nom mérite de rester dans l’anonymat, ont jugé bon de proposer une nouvelle formulation : « prévention des atteintes à la forme républicaine des institutions, des violences collectives de nature à porter atteinte à la sécurité nationale ». Bien entendu, cet amendement n° CL129 a été adopté !

     « Prévention des atteintes à la forme républicaine des institutions » : la formule est « inspirée », selon les rédacteurs de l’amendement, « de l’article 89 de la Constitution ». Ceux qui suivent ce blog savent de quoi il s’agit. Pour les autres voici ce que dit cet article inique : « La forme républicaine de gouvernement ne peut faire l’objet d’une proposition de révision ». Vous avez bien lu : le régime politique en place ne peut être contesté. Je suis sûr que nos trois députés télécommandés, dont la bigoterie républicaine n’a sans doute d’égal que leur incapacité à penser la diversité d’opinion, n’ont pas perçu la signification lourde de conséquence des mots qu’ils emploient. Je rappelle que cet article 89 a été introduit en 1884…pour empêcher tout retour à un régime monarchique. On ne sait jamais, si le peuple se « trompait » : pas mal pour une « démocratie », non ?

     L’amendement, dans un alinéa fourre tout, associe habillement « l’atteinte à la forme républicaine des institutions » et la « violence collective » mettant en danger la « sécurité nationale ».  Réfuter le républicanisme, les idées débiles de 1789, le modèle schizophrénique de société républicaine, c’est être lié d’une manière ou d’une autre à la  « violence». L’exposé de l’amendement affirme même que remettre en cause la République (« déstabiliser ses institutions ») c’est être « radical », que ce n’est pas « défendre un message ou une cause légitime ». Je rappelle qu’un peuple libre a tous les droits, y compris celui de déstabiliser et d’abattre les institutions en place, fussent-elles républicaines, y compris celui de se libérer d’une idéologie mortifère, fut-elle venue de 1789. Je rappelle que tous ceux qui s’opposent à la liberté absolue du peuple sont des tyrans et que le peuple, face à la tyrannie, a un devoir de résistance.

     Nos tyrans républicains ont peur du peuple, alors ils bâtissent des digues pour le contenir. La loi sur le renseignement donne pour « mission » aux « services de renseignements » de surveiller les « groupes radicaux », forcément violents, qui contestent la République et ses institutions. Elle donne pour « mission » aux « services de renseignements » de protéger le régime politique en ses « institutions », en sa « forme de gouvernement », en ses « valeurs » (dixit Valls »), en ses « principes fondamentaux » (dixit Cazeneuve). Mais alors, qu’on m’explique en quoi cette police politique au service du régime est différente du KGB, de la Stasi, ou de la Securitate ? La Stasi faisait-elle autre chose qu’espionner ses concitoyens pour protéger le régime et les institutions de la République Démocratique Allemande ? Le KGB ne surveillait-il pas les dissidents, eux-aussi accusés de « violences »,  pour qu’ils ne puissent porter atteinte au régime communiste en place, régime dont le caractère démocratique était garanti par des institutions soviétiques tout aussi intouchables que celles de la République ? La Securitate ne protégeait-elle pas les institutions de la « République socialiste de Roumanie », n’avait-elle pas pour mission de prévenir les « violences collectives de nature à porter atteinte à la sécurité nationale » ?  Il arrive toujours un moment où les peuples se libèrent non pas de la marionnette agitée par le Pouvoir, mais du marionnettiste lui-même, je veux parler du régime politique en place. Cela s’appelle une révolution, les républicains ont-ils déjà oublié ? La loi sur le renseignement va accoucher d’une police politique mais aussi d’une dissidence. Elle fera sortir la République du totalitarisme mou qui la caractérisait et en fera un régime totalitaire archaïque et violent qui subira en retour la « violence collective » qu’elle semble redouter.

     A partir de cette loi scélérate plus rien ne sera comme avant. Jusqu’à présent la dictature républicaine s’exprimait à travers la laïcité (l’idéologie républicaine occupant tout l’espace public), l’Ecole républicaine (de conditionnement aux « valeurs » du Pouvoir) ou l’impossibilité constitutionnelle de remettre en cause le régime… Désormais, il faudra compter, comme aux Etats-Unis qui servent d’exemple, avec la restriction des libertés, l’espionnage généralisé,  mais aussi les prisons secrètes et la torture qui, ne haussez pas les épaules, je tiens le pari, feront bientôt parti du paquet. Le régime républicain s’est construit contre le réel. Aujourd’hui le réel déborde de toutes parts. Pour le contenir la République érige des murs et installe des barreaux. Mais le réel finit toujours par l’emporter,  aucune police politique, jamais, n’a vaincu le réel.

Dis-leur Ceausescu !

Antonin Campana

2015 : la République « française » se dote d’une police politique
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J
LA TORTURE? N'exagérez pas, ça décrédibilise l'article
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G
C'est pourtant par la guillotine et la torture que la République a été imposée.

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