On s’en souvient, la « Justice républicaine », après les idéologues et les politiciens, avait décrété que les « Français de souche » n’existaient pas (procès Bouteldja). On ne pouvait que s’incliner devant tant de connaissances ethnologiques et de courage politiquement incorrect. François Hollande, invité au dîner du CRIF par des Juifs de souche (car les Juifs de souche hébraïque existent) vient pour sa part de reconnaître l’existence des « Français de souche » en nommant comme tels les attardés mentaux ayant profané le cimetière juif de Sarre-Union. Ne nous attardons pas sur la stigmatisation de notre appartenance (toujours reconnue en négatif, jamais en positif) et risquons la question : les Français de souche européenne existent, nous le savons maintenant, mais forment-ils pour autant, comme Autochtones, un groupe ethnique ? Autrement dit, peut-on parler d’ethnie à propos des Autochtones européens de France ?
Le plus simple, pour répondre à ces questions complexes, est de se référer à une définition consensuelle de l’ethnie, celle de Wikipédia, et de vérifier dans quelle mesure les Autochtones de France répondent aux critères proposés. Ainsi, selon cette encyclopédie en ligne, l’ethnie est un :
« Groupe social de personnes qui s’identifie entre elles sur la base d’une ascendance commune (réelle ou non)…».
A l’évidence les Autochtones de France s’identifient mutuellement comme des Européens et se reconnaissent tous dans une commune ascendance européenne, plutôt réelle d’ailleurs. Les « résidents » qui s’identifient sur la base d’une ascendance autre (africaine, antillaise, asiatique, etc.) ne font donc pas partie du même groupe ethnique que les Aborigènes européens de France.
« …d’une culture commune ou d’un vécu commun ».
Les Autochtones européens de France ont une culture commune (la culture française, elle-même expression d’une civilisation européenne) et un vécu commun (avec une histoire commune qui s’enracine en Europe). Ceux qui participent d’un autre enracinement, d’une autre culture et d’une autre civilisation ne font donc pas partie du même groupe ethnique que les Aborigènes européens de France.
«… L'appartenance à une ethnie ou ethnicité est liée à un patrimoine commun que ce soit… ».
L’encyclopédie en ligne expose alors un certains nombres d’éléments par lesquels peut s’exprimer selon elle un « patrimoine commun », donc une appartenance ethnique. Les Aborigènes européens de France ont en commun chacun d’entre eux :
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La culture (Française)
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L’ascendance (européenne)
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L’histoire (enracinée en Europe)
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L’origine géographique (l’Europe, dont la France est un morceau géographiquement variable au cours du temps)
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La langue (le Français)
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L’idéologie (une même conception de l’homme depuis Solon…)
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La religion (la religion chrétienne, entendue comme croyance ou comme déterminant sociétal)
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La mythologie (sacrée, poétique, politique…)
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L’habillement (Ils ne voilent pas leurs femmes…)
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L’apparence physique (ils sont plutôt blanc de peau…)
Au regard des définitions communément admises, les Autochtones de France forment donc indubitablement un groupe ethnique distinct du reste de la « communauté nationale » enfantée par la République. Il est très amusant d’entendre les idéologues républicains réfuter l’ethnicité des Autochtones en arguant de leur prétendu « métissage ». Ignorent-ils que «les- races-n’existent-pas » et qu’il ne peut donc y avoir de « métissage » ? Et puis, pourquoi racialiser ce qui relève non de la biologie mais de l’identité (Wikipédia explique que l’ascendance peut être « réelle ou non », c’est-dire charnelle –par le lien du sang- ou bien spirituelle- par l’adhésion intime à une lignée et à une identité) ? Mais ces questions n’ont pas lieu d’être en vérité car nous savons ce qui se cache derrière ce refus de reconnaître les Autochtones de France comme groupe ethnique : un déni de droits (collectifs) et une volonté ethnocide afin de rendre irréversible le modèle de société imposé par la République.
C’est par peur d’un réveil autochtone en France que la République nie les Autochtones comme peuple et groupe ethnique. Les républicains ne le savent pas encore, mais c’est déjà trop tard, la prise de conscience est amorcée et la parenthèse malheureuse ouverte en 1789 est sur le point de se refermer.
Antonin Campana