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Terre Autochtone

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Le blog des aborigènes d'Europe, par Antonin Campana


Le FN : républicain… ou pas républicain ?

Publié par Antonin Campana sur 19 Mars 2015, 11:51am

Catégories : #Perspectives Autochtones, #Les joies de la nation Frankenstein

Le FN : républicain… ou pas républicain ?

[Le Front National a deux options. Soit il choisit définitivement le camp républicain et à terme il perdra l’intégralité de son électorat autochtone (une accession au pouvoir pourrait lui être fatale de ce point de vue), soit il choisit le peuple autochtone de France et lutte à ses côtés pour les droits collectifs. Le destin du Front National est d’être, en France, ce que le FLNKS a été en Nouvelle-Calédonie… ou de disparaître].

 

     Etre républicain c’est avoir la conviction que la République dispose d’une panoplie de valeurs universelles qui lui permettent de faire « vivre ensemble » des hommes de toutes les origines, qui la dispense aussi de « distinguer » selon les appartenances ancestrales ou identitaires (art 2 de la Constitution). Il est inscrit dans le code génétique de la République depuis 1789 qu’elle peut (et même qu’elle « doit » pour certains) intégrer tous les hommes dans un « creuset républicain », conçu comme une simple « machine à fabriquer du citoyen » (Mélenchon).  

     Pour un républicain intelligent qui connaît un peu sa Vulgate, tout mouvement qui récuse l’universalité des valeurs républicaines, qui remet en cause la capacité de la République à faire « vivre ensemble » des gens qui n’en ont aucune envie, qui « distingue » selon les appartenances réelles… remet donc en cause les fondements mêmes de la République, voire sa raison d’être.

     Le Front National entre-t-il dans cette catégorie dissidente ?

     Oui, dans la mesure où ce parti conteste depuis longtemps les politiques d’immigration. Car derrière cette ligne politique, le républicain croit reconnaître un manque de confiance en la capacité intégratrice de la République, ce qui l’amène à penser que le Front National ne croit ni au caractère universel des valeurs de la République, ni à sa capacité de faire « vivre ensemble » des gens de toutes les origines (blasphème suprême qui suppose de ne pas croire en l’Homme, de « distinguer », donc d’être « raciste »)

     Non, dans la mesure où le Front National affirme et réaffirme qu’il se refuse à « distinguer » les citoyens selon leur origine, leur religion ou leurs identités. Il accepte donc le « creuset républicain » et reconnaît les bons résultats passés de la « machine à fabriquer du citoyen », et même du « bon citoyen ».

     Le Front National a donc une position équivoque. Il manifeste pour le moins une foi chancelante en la République (« son « creuset » est devenu explosif, dit-il, nous allons vers une catastrophe si nous continuons cette politique »), et dans le même temps proclame le caractère indépassable  du modèle républicain de citoyenneté « sans distinction », celui précisément qui a donné au « creuset » son caractère explosif : « Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes » (Bossuet).

     Tout cela génère un énorme malentendu dont profite le Front National. En effet l’électorat du Front National « croit » que ce parti « distingue » (les Français de souche des immigrés par exemple). Cet électorat « croit » que le Front va faire cesser d’une manière ou d’un autre ce « vivre ensemble » insupportable, cause de tant de souffrances. Cet électorat « croit » que le Front National réhabilitera les valeurs « nationales », les valeurs identitaires spécifiques qui ne sont pas celles de tout le monde...  Et ce sont ces « croyances », partagées par de plus en plus de Français autochtones, qui expliquent le vote Front National. Illusions ?

     La conclusion qui s’impose, et Manuel Valls ne nous contredira pas, c’est que cet électorat n’est plus républicain. Il distingue, il veut sortir du « creuset » : pour lui le « in » et le « out » ne passe plus par la citoyenneté mais par l’identité. De manière prévisible, le projet républicain de faire « vivre ensemble » (qui suppose une immigration de peuplement), a donc fait sortir la France de la République. Désormais, les Français adoptent un système de représentation qui est aux antipodes des « valeurs » républicaines. Nous assistons à un profond bouleversement, véritablement révolutionnaire et prélude à de grands changements dans notre pays.  Pour le moment,  grâce à une ambigüité stupidement entretenue par les républicains, le Front National en profite. Mais que ce parti politique ne se trompe pas sur la nature du vote FN : fondamentalement, derrières ses apparences, c’est un vote de rejet de la République. C’est un vote qui dit non aux idéaux malsains de ce régime, qui récuse sa politique de « vivre ensemble » forcé, qui affirme le spécifique face à l’universel. Un vote de prise de conscience de soi.

     Dès lors, le Front National a deux options. Soit il choisit définitivement le camp républicain et à terme il perdra l’intégralité de son électorat autochtone (une accession au pouvoir pourrait lui être fatale de ce point de vue), soit il choisit le peuple autochtone de France et lutte à ses côtés pour les droits collectifs. Le destin du Front National est d’être, en France, ce que le FLNKS a été en Nouvelle-Calédonie… ou de disparaître. Les choses se précipitent. Le peuple autochtone de France n’attendra pas. Le train de l’histoire entre en gare, c’est le dernier arrêt.

Antonin Campana

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L
Le scrutin cantonal a montré que l'opinion publique revient de loin. Dès ce soir le FN aura des bases électorales au scrutin majoritaire. Majorité relative due au tripartisme, mais ce sera déjà une victoire locale dans un terroir déterminé : le canton. Plusieurs cantons voisins dans un même département font une circonscription pour la députation. Avec son score d'aujourd'hui, le FN retrouvera, mais au scrutin majoritaire en 2017, des députés à l'Assemblée. Par le mécanisme des grands-électeurs, le FN aura aussi des sénateurs. Ces parlementaires pourront former des groupes au Sénat et à la Chambre. Et cela changera beaucoup de choses dans le débat public. Accès à tous les comptabilités des administrations et des ses dépendances, tribune pour la formation de la loi, parole protégée des lois liberticides par le statut des parlementaires. Les medias ne pourront plus censurer ou dénaturer le discours identitaire. <br /> Donc le 1er mérite du FN et l'apport de sa Présidente est de permettre une sortie légale de la République socialiste et liberticide dans laquelle nous sommes. (ni Chirac ni Sarkozy ne nous ont rendu la liberté de la presse, celle de l'école, du logement, et de l'entrepreneur))<br /> Rappelons-nous que la Révolution a résulté de l'incapacité de l'Ancien Régime a équilibrer son budget et a se réformer. Nous en sommes là avec un Etat omnipotent, qui accable d'impôt le secteur marchand, et qui en plus lui fait payer tribut d'un Etat-providence ouvert au monde entier !<br /> Puisque le recours identitaire est censuré par la loi, et le recours libéral falsifié par les medias, il reste à la société civile à s'organiser pour résister et vaincre. Quoi de mieux que l'identité fondée sur l'institution de la famille et ses alliances, pour raviver une communauté locale fondée sur la libre reconnaissance mutuelle. C'est un signe que les républicains dénoncent le communautarisme, qui a la vertu de permettre de se passer de l'Etat (et au passage de supprimer les rentes des politiciens) alors que ceux-ci pratique le clientélisme électoral sur budget public ! <br /> Un grand vent de liberté va remettre l'Etat à sa place, au service des français. (aujourd'hui c'est le contraire) Avec une liberté économique et une liberté de la presse recouvrée, apparaîtront spontanément tous les mouvements d'idées souhaitables pour garantir et perpétuer nos identités.<br /> J'évite identité au singulier, ou identité française ,car au final c'est l'Etat qui va la définir, je préfère l'évoquer au pluriel car chacun est libre de la choisir, héritage, affinités, ou choisir l'héritage
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A
Encore faut-il savoir de quelle république on parle, dans cet article il est évidement question de la république Française conforme à la constitution. Mais le mot république lui même à une signification beaucoup plus simple, le Petit Larousse nous dit : REPUBLIQUE (lat: res publica, chose publique). Régime politique dans lequel le pouvoir est partagé et ou la fonction de chef de l'état n'est pas héréditaire.<br /> Cette définition très simple laisse la porte ouverte à un nombre infini de républiques. Il suffit de changer la constitution pour faire tout autre chose que ce que nous connaissons. N'oublions pas que la référence en matière de république est celle d'Athènes ou seul les citoyens Athéniens mâles avaient le droit de vote et que l'on votait les lois en direct. De plus c'était une république esclavagiste, on est loin du foutoir immigrationiste actuel.
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A
Vous avez raison !

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