Des migrants venus du Tchad, d’Irak, du Pakistan, du Congo, d’Erythrée… sont installés par la République au cœur des campagnes françaises, sans consultation des populations locales. Ainsi de Pouilly-en-Auxois qui se voit forcé d’en accueillir une soixantaine. Cette contrainte exercée par la République sur des populations autochtones est-elle légale ? Rien n’est moins sûr !
Tout d’abord, la République concentrant la totalité des pouvoirs est directement responsable, tant par ses principes que par sa politique absurde, de cette immigration massive. Ce n’est pas à des populations innocentes d’en payer le prix : qu’elle se débrouille.
Ensuite, la République est signataire de Résolutions qui l’engagent directement, notamment la Résolution adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 13 septembre 2007 (Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones). Pourquoi faire état de cette Résolution ? Parce que tous les peuples sont autochtones quelque part, et que notre peuple est ici chez lui.
Les Français, « originaires par voie ancestrale du pays qu’ils habitent », sont des autochtones de France et forment un peuple autochtone au même titre que les Kanaks, « originaires par voie ancestrale du pays qu’ils habitent », sont des autochtones de Nouvelle-Calédonie. Les dispositions de la Déclaration s’appliquent donc aux uns et aux autres, sans discrimination, d’autant que selon le préambule de la Résolution que nous citons, tous les peuples sont « égaux ». Affirmer que les Autochtones de France ne forment pas un peuple serait donc non seulement illégitime et stupide, mais illégal au regard du droit des peuples tel qu’il apparait dans les textes internationaux signés par la République.
Ceci étant précisé, la Proclamation des droits des peuples autochtones (qui engage donc la République) affirme que les peuples autochtones doivent pouvoir « contrôler » les « évènements qui les concernent, eux et leurs terres, territoires et ressources » (préambule). L’article 4 établit le droit pour les Autochtones de décider de leurs affaires intérieures. L’article 8 interdit aux Etats « toute forme de transfert forcé de population » ayant pour but ou pour effet de porter atteinte aux droits des autochtones (le droit qu’ils ont de décider de leurs affaires intérieures, par exemple, le droit de contrôler les évènements les concernant…). L’article 19 oblige l’Etat à obtenir le « consentement » des Autochtones avant d’appliquer des mesures administratives susceptibles de les concerner. L’article 26 rappel une nouvelle fois que les Autochtones ont le droit de contrôler leur terres et territoires…
Que s’est-il passé à Pouilly-en-Auxois ? Le ministère de l’Intérieur a péremptoirement décidé de transférer dans ce petit village des dizaines de migrants sans consultation des populations locales. Cela est à l’évidence contraire au préambule et aux articles 4, 8, 19, 26 de la Résolution du 13 septembre 2007. En d’autres termes, cela est illégal, constitue une violation des droits et peut faire l’objet d’un recours auprès des « organes et institutions spécialisées du système des Nations Unies » (articles 40 et 41).
Bien sûr, nous connaissons la ligne de défense de la République : vous ne pouvez prétendre aux droits établis par la Résolution de 2007 car vous n’existez pas, vous ne constituez pas un peuple, vous ne pouvez donc disposer de vous-même et prétendre à des droits collectifs particuliers. Pour la République, le peuple autochtone de France (les « de souche ») a été dissous dans un « corps d’associés » (Sieyès) en 1789. La République l’a fait disparaître (ce qui est en soi un crime contre l’humanité) dans un « creuset », il est mort et il n’y a plus lieu d’en parler. Depuis la période coloniale, ce négationnisme a été la ligne de défense (inefficace) adoptée par la République contre les peuples voulant s’émanciper. Elle conditionne NOTRE ligne défense, qui ne peut être que l’affirmation du peuple autochtone de France et l’application des textes internationaux (notamment mais pas seulement) à son bénéfice.
Si nous parvenons à faire reconnaître l’existence de notre peuple à la République (comme l’ont fait les peuples colonisés hier, ou le peuple kanak aujourd’hui), alors de nouveaux horizons vont s’ouvrir, de nouvelles possibilités vont s’offrir, alors notre indépendance suivra. Ils ne pourront plus faire n’importe quoi ! Certes, pour Pouilly-en-Auxois, il est trop tard. Mais il va y avoir des milliers de Pouilly-en-Auxois, des milliers d’occasions de lutter pour nos droits, d’affirmer notre existence, de refuser d’être traité par le mépris. Nous sommes Autochtones, nous sommes le peuple autochtone, nous possédons la libre disposition de nous-mêmes, plus rien ne doit se faire sans notre consentement. Nous existons, proclamons-le !
Antonin Campana